QUÉBEC - Le nouveau ministre de l'Environnement, Benoit Charette, se défend de vouloir enfoncer un controversé projet de pipeline pièce par pièce dans la gorge des Québécois.
Québec n'a pas l'intention d'exiger une évaluation commune du projet de Gazoduq ainsi que son usine de liquéfaction de gaz naturel au Saguenay, tel que réclamé par divers groupes environnementaux.
«Il y a réellement deux volets distincts, estime le ministre Charette. En ayant deux études, la population aura l'occasion à deux moments bien distincts de faire valoir son point de vue. Donc ultimement, on risque d'avoir un meilleur projet avec deux études qu'une seule.»
«La population, les groupes environnementaux et les promoteurs auront deux occasions plutôt qu'une de faire valoir leurs arguments», ajoute-t-il.
Le ministre avait pourtant affirmé quelques instants auparavant qu'il souhaitait que le processus d'évaluation environnementale «soit plus efficient, soit plus pratique», mais sans «abaisser les critères».
Il a d'ailleurs l'intention de tenir compte des émissions de gaz à effet de serre dans son évaluation.
D'une longueur de 750 kilomètres en sol québécois, le gazoduc traverserait l'Abitibi-Témiscamingue jusqu'au terminal maritime du Saguenay, où le gaz transporté serait transformé par l'usine de liquéfaction.
On veut accompagner la population pour faire en sorte que chaque projet puisse avoir sa valeur économique et environnementale.Benoit Charette, ministre de l'Environnement
Or, le premier projet ne peut pas exister sans l'autre. Les deux projets ont également des actionnaires majoritaires communs, ce qui fait dire aux différents partis d'opposition que le gouvernement tente de mieux faire passer ces éléments à la pièce.
Le Parti libéral du Québec, le Parti québécois et Québec solidaire réclament tous l'étude globale de ce projet d'exportation de gaz naturel du promoteur GNL Québec.
Dans sa première mêlée de presse comme ministre de l'Environnement, M. Charette a réitéré ses trois priorités: la gestion du Fonds vert, la gestion des matières résiduelles et l'efficience des évaluations environnementales.
Rappelons que M. Charette a remplacé MarieChantal Chassé lors d'un ajustement ministériel la semaine dernière. Cette dernière est restée simple députée après sa démotion.