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Climat: l'opposition à Montréal réclame la mise en place d'un «budget carbone»

Ensemble Montréal souhaite des limites d'émissions de GES pour l'ensemble du territoire et pour chaque secteur d'activité.
Alainjuteau via Getty Images

Ensemble Montréal souhaite que l'administration Plante décrète une limite aux gaz à effet de serre (GES) qui pourront être émis sur son territoire. Le parti d'opposition estime qu'un tel «budget carbone» faciliterait le suivi des émissions et l'implantation de mesures permettant de s'y attaquer.

Le «budget» réclamé par Ensemble Montréal établirait des limites d'émissions pour divers secteurs, y compris le transport, les industries et le secteur résidentiel, en plus des GES produits directement par les activités de la Ville. Il prévoirait aussi des mesures ciblées pour atteindre les objectifs.

Les limites de GES diminueraient chaque année pour atteindre la carboneutralité en 2050.

«La Ville de Montréal serait la première en Amérique du Nord à se doter d'un budget carbone. Nous serions donc une ville phare afin de combattre les changements climatiques», souligne Francesco Miele, porte-parole de l'opposition en matière d'environnement.

«Nous espérons avoir l'appui de l'administration sur cette proposition. Je pense que nous sommes tous d'accord sur les objectifs en matière de réduction des GES», ajoute Lionel Perez, chef d'Ensemble Montréal.

Lionel Perez et Francesco Miele, du parti Ensemble Montréal, souhaitent que la Ville de Montréal se dote d'un «budget carbone» à l'image d'Oslo, en Norvège.
Olivier Robichaud
Lionel Perez et Francesco Miele, du parti Ensemble Montréal, souhaitent que la Ville de Montréal se dote d'un «budget carbone» à l'image d'Oslo, en Norvège.

Ensemble Montréal déposera une motion en ce sens lors de la séance du 28 janvier du conseil municipal. La motion demande que les processus soient déclenchés dès 2019 pour créer un premier budget carbone pour 2020.

En décembre, la mairesse Valérie Plante a signé une entente avec la Fondation David Suzuki et la Fondation Familiale Trottier. Ces deux fondations financeront les recherches nécessaires pour cibler les interventions les plus pertinentes pour réduire les émissions de GES de Montréal.

Plus précis, plus contraignant

Selon M. Perez, un budget carbone serait plus facile à suivre et plus contraignant que le Plan de réduction des GES adopté par la Ville en 2013. Ce plan établit des «pistes de solution», mais pas d'engagements concrets, ni les réductions prévues grâce à ces actions.

«De la même façon qu'on a un budget financier qui limite nos dépenses, on aura un budget carbone qui va indiquer la quantité maximale de GES que la collectivité montréalaise pourra émettre», dit-il.

Ce budget établirait des cibles pour chaque secteur d'activité, les mesures à prendre pour y arriver et les sommes allouées pour chacune de ces mesures. Le budget comprendrait aussi un processus de reddition de comptes.

L'exemple norvégien

La Ville d'Oslo, en Norvège, a été la première à se doter d'un tel budget en 2016. La mesure s'est ensuite répandue à travers le pays ainsi qu'ailleurs, notamment à Londres.

Les 42 mesures adoptées en 2016 visent à réduire de 50% en quatre ans les émissions de GES de la capitale norvégienne. C'est une des cibles les plus ambitieuses adoptées jusqu'à présent par une municipalité en matière de lutte aux changements climatiques.

La version 2018 du budget comprend un bannissement du chauffage aux énergies fossiles en 2020 et des taux différenciés pour les ponts à péage qui ceinturent la ville (les conducteurs de véhicules électriques ou à faibles émissions paieront moins cher que les autres).

En conférence de presse mardi, MM. Perez et Miele n'ont pas précisé quelles mesures ils souhaiteraient inclure dans le budget carbone de Montréal.

En septembre, Ensemble Montréal a présenté une motion pour bannir le chauffage au mazout. La mesure a été envoyée en commission permanente pour analyse.

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