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STM: le métro en panne et les bus plus en retard que jamais

Pour la première fois depuis le tournant du millénaire, la ponctualité des bus a descendu sous la barre de 80%.

L'année 2018 sera à oublier pour les usagers du transport en commun à Montréal. Les pannes de métro ont presque atteint les niveaux record de 2017 et la ponctualité des bus a baissé sous la barre de 80% pour la première fois en 17 ans.

Les données du mois de décembre ne sont pas encore compilées, mais la Société de transport de Montréal (STM) comptait déjà 1009 interruptions de service dans le métro à la fin du mois de novembre. C'est seulement la troisième fois depuis 2008 que le transporteur dépasse la barre de 1000 interruptions de plus de 5 minutes.

Les chiffres mensuels sont disponibles sur le site web du transporteur.

À moins d'un mois de décembre anormalement efficace — il y a normalement entre 60 et 110 pannes par mois — l'année 2018 aura dépassé les 1030 interruptions de service de 2012.

Des usagers du métro à la station Lionel-Groulx, à Montréal.
THE CANADIAN PRESS IMAGES/Graham Hughes
Des usagers du métro à la station Lionel-Groulx, à Montréal.

En 2017, la STM a fracassé un record avec 1170 pannes de métro. Depuis 2008, il y en a 950 par année en moyenne.

Les bus de moins en moins efficaces

Du côté des autobus, la STM est en voie d'afficher son pire score depuis le nouveau millénaire. À la fin du mois de novembre 2018, les bus avaient un taux de ponctualité de 79,2%. Cela signifie qu'une fois sur cinq, l'autobus est passé au moins cinq minutes trop tôt ou cinq minutes trop tard.

Il faut remonter à 2001 pour trouver un score plus faible, soit 78,9%. Pendant les années 1990, la ponctualité des autobus était régulièrement sous le seuil de 80%, mais cette barre avait été atteinte chaque année depuis 2002.

C'est toutefois la quatrième année consécutive que le taux de ponctualité diminue, après un pic de 82,8% en 2013 et en 2014.

La faute aux usagers...

À la STM, on souligne que les usagers sont les principaux responsables des interruptions de service. Encore en 2018, près de la moitié des pannes de métro (48%) étaient attribuables aux usagers.

L'augmentation de l'achalandage observée depuis quelques années apporterait donc nécessairement une augmentation du nombre de pannes.

«L'achalandage accru dans le métro, combiné au fait que les trains roulent davantage, a pour effet d'entraîner un plus grand nombre d'arrêts de service. En effet, on sait que plus de 40 % des interruptions de service sont causées par des comportements liés à la clientèle (personne malade, portes retenues, objets sur la voie, etc.). Donc, plus il y a de clients dans le métro, plus il y a de risques d'interruptions», écrit Amélie Régis, conseillère corporative à la STM, dans un courriel au HuffPost Québec.

Le président de la STM, Philippe Schnobb, illustrait l'ampleur du problème dans une entrevue récente au journal Métro.

Philippe Schnobb, président de la Société de transport de Montréal.
THE CANADIAN PRESS IMAGES/Mario Beauregard
Philippe Schnobb, président de la Société de transport de Montréal.

«Tous les jours, on va ramasser des objets sur les voies: des cellulaires, des chapeaux, des foulards, des gants, etc. Il y a de tout. Récemment, il y a eu un poêlon», a-t-il rapporté.

La STM a d'ailleurs lancé récemment la campagne publicitaire «Les conseils de Michèle» pour sensibiliser les usagers aux impacts de leurs comportements.

Certains problèmes ne peuvent toutefois pas être prévenus par la STM. Lundi, la ligne orange a été paralysée pendant plus d'une heure après une tentative de suicide. Le problème a toutefois été aggravé par un problème mécanique, si bien que la station Berri-UQÀM s'est retrouvée complètement inondée d'usagers.

... et la neige, et les chantiers

En ce qui concerne les autobus, Mme Régis souligne que plusieurs facteurs influencent la fluidité du réseau.

«Ce taux fluctue d'année en année selon plusieurs facteurs, notamment les chantiers routiers, les conditions météorologiques, l'âge de notre parc de bus, etc.», indique-t-elle.

Les chutes de neige ont été plus importantes que la moyenne au cours de l'hiver 2017-2018, et les périodes de redoux étaient presque absentes. Les problèmes de déneigement pourraient avoir eu une influence sur les autobus.

THE CANADIAN PRESS IMAGES/Lee Brown

Sans parler du nombre sans cesse croissant de chantiers sur le territoire montréalais. La Ville a investi la somme record de 1,2 G$ l'an dernier pour refaire les rues et les infrastructures souterraines. À cela s'ajoutent les détours et les fermetures de voies imposés par les méga-chantiers de l'échangeur Turcot et du pont Champlain.

En juin, un reportage de Radio-Canada dévoilait toutefois que les horaires de parcours ne sont tout simplement pas réalistes, même dans les meilleures conditions. Ces horaires n'ont pas été revus malgré la diminution des limites de vitesse un peu partout en ville.

La STM s'est dite consciente du problème et négocie avec le syndicat des chauffeurs pour le régler.

Le transporteur procédera bientôt à la refonte complète de son réseau d'autobus. Celui-ci tiendra compte à la fois de l'arrivée de 300 nouveaux véhicules en 2020 ainsi que des nouvelles opportunités offertes par l'ouverture du Réseau express métropolitain (REM), du SRB Pie-IX et du prolongement de la ligne bleue au cours des années subséquentes.

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