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Et la meilleure série québécoise de 2018 est...

Plusieurs séries nous ont fait vibrer cette année, mais une s'est particulièrement démarquée du lot...
TVA/Radio-Canada

La télé québécoise a connu une année faste, pavant lentement mais sûrement la voie pour un renouveau et un goût du risque plus assumé qui nous ont permis à la fois de découvrir de nouveaux talents et de (re)confirmer la consistance de plusieurs valeurs sûres.

Même dans les expériences les moins concluantes, il y avait toujours un détail, une scène ou une intrigue qui justifiait qu'on accorde une certaine attention au projet, et qui mériterait d'être exploré davantage, par d'autres artistes ou les mêmes, dans un avenir rapproché.

Au cours d'une année où District 31 a confirmé son statut de phénomène social, où Faits divers a fait tourner bien des têtes, où Unité 9 a fait ses premiers adieux, et où Fugueuse a donné son lot de sueurs froides à tous les parents de la province, certaines séries sont particulièrement sorties du lot.

Le temps est venu de couronner LA série phare de la cuvée 2018. Celle qui s'est le plus démarquée, autant par ses qualités techniques et scénaristiques que par ce qu'elle a su apporter dans le paysage télévisuel québécois.

Radio-Canada

Mentions honorables

Plan B (Saison 2)

Il est clair dès le premier épisode que cette deuxième saison est dans une catégorie à part. Une série percutante dans laquelle chaque décision audacieuse s'avère payante, où l'intensité dramatique bouleverse et déstabilise d'une toute autre manière, tout comme le jeu d'une distribution impeccable.

Fugueuse (Saison 1)

On pardonnera le ton parfois trop moralisateur pour avoir osé traiter d'un problème de société qui, par la suite, passait un peu moins inaperçu au milieu des autres faits divers des bulletins de nouvelles. Mais la série qui a élevé Ludivine Reding au rang de star a surtout le mérite d'avoir laissé les gants blancs de côté et d'avoir tenté de faire oeuvre utile en confrontant (très) souvent le spectateur à une réalité qu'il est si facile d'ignorer.

Ruptures (Saison 3)

Ruptures a su maintenir le cap en 2018 avec deux saisons captivantes et riches en intrigues épineuses - et on ne peut plus d'actualité! -, soulevant les bonnes questions avec toujours autant d'empathie et de clairvoyance. La troisième saison s'est davantage démarquée grâce à son intensité, ses cas mémorables et, bien évidemment, sa finale choc qui aura fait tant jaser.

Boomerang (Saison 4)

On ne parle malheureusement pas assez de Boomerang et de son épatante distribution (peut-être la meilleure d'une comédie depuis La petite vie). Dans un univers télévisuel dominé par la surabondance de drames, la famille Bernier nous a de nouveau entraînés dans ses délires en abordant des thèmes certes classiques, mais sous un angle résolument moderne. La délirante finale de saison, qui avait des airs de théâtre d'été sur l'acide, et le sympathique spécial de Noël diffusé au début du mois de décembre ont couronné de belle façon ce retour en force.

Et la meilleure série québécoise de 2018 est...

Radio-Canada

Demain des hommes

Dès le deuxième épisode de Demain des hommes - le premier n'ayant pas tout à fait réussi à offrir un portrait clair et limpide de tout ce que le nouveau projet de Guillaume Vigneault avait à offrir -, nous savions que nous nous trouvions devant une grande série.

Le vieux cliché voulant que le hockey fasse partie de l'ADN des Québécois était déjà une bonne base pour attirer un large public. Mais c'est tout ce que Demain des hommes a su accomplir en dehors de la patinoire qui justifie sa présence au sommet de notre palmarès.

Prenant racine au coeur d'une petite ville ouvrière où le hockey est aussi important que les jeux d'influence des entreprises et de l'hôtel de ville, Demain des hommes est une superbe série sur le potentiel dans tous les sens du terme; sur les sacrifices, sur les bâtons que la vie nous met dans les roues, sur les imprévus, sur la force (ou l'absence) de caractère.

Esthétiquement, il s'agit assurément d'une des plus belles et passionnantes séries que la télévision québécoise nous ait données, guidée par la réalisation très cinématographique de Yves Christian Fournier.

Demain des hommes n'a peut-être pas la puissance dramatique et l'inventivité de Plan B ou l'impact social de Fugueuse. Mais il s'agit certainement de la série la plus complète de la dernière année, offrant un parfait équilibre entre drame et comédie, des personnages imparfaits bien développés allant toujours au bout de leurs clichés respectifs, et une abondance de moments forts guidés par la plume alerte et intelligente de Guillaume Vigneault.

Nous devons également saluer la décision de Radio-Canada d'avoir réservé une heure de grande écoute à une série mettant en vedette un groupe de jeunes comédiens talentueux, encore peu connus, mais bien entourés de vétérans qui ont su les encadrer, les guider et apprendre d'eux, au même titre que leur personnage respectif.

Après une finale nous ayant fait valser entre l'ombre et la lumière, inutile de dire qu'une deuxième saison serait plus que bienvenue.

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