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«District 31»: la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le VIH/sida en colère

Selon l'organisme, l'émission a «propagé de l’information préjudiciable et erronée sur certains enjeux de la lutte contre le VIH».
Noélie St-Hilaire (Catherine St-Laurent) allant interroger une femme suspectée d'avoir transmis le VIH à son mari.
Facebook/District 31
Noélie St-Hilaire (Catherine St-Laurent) allant interroger une femme suspectée d'avoir transmis le VIH à son mari.

Un organisme impliqué dans la lutte au VIH/sida est en colère contre la populaire quotidienne d'ICI Radio-Canada Télé, District 31.

Au coeur du problème, les épisodes de jeudi dernier (6 décembre) et de lundi (10 décembre).

La Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le VIH/sida (COCQ-SIDA) estime que l'émission écrite par Luc Dionne a commis deux erreurs de fait concernant la maladie et son traitement judiciaire, et demande aux producteurs de l'émission, Aetios, et au diffuseur, ICI Radio-Canada Télé, d'émettre un avis rectifiant les faits qui sera publié d'ici le lundi 17 décembre prochain.

L'avocate de la COCQ-SIDA, Me Léa Pelletier-Marcotte, indique que la série s'est trompée en traitant de la criminalisation de la non-divulgation du VIH et du respect du secret professionnel.

«L'émission résume de façon beaucoup trop simpliste ce qui est criminel ou non. On martèle dans les deux épisodes qu'avoir une relation sexuelle lorsqu'on est séropositif, sans le divulguer auparavant à notre partenaire, c'est criminel. C'est faux. Ça va au-delà de la vulgarisation à des fins dramatiques. Pourtant, on le répète d'un épisode à l'autre», explique-t-elle en entrevue avec le HuffPost Québec.

«Une tueuse en série»

Après l'interrogatoire de la femme suspectée d'avoir transmis le VIH à son mari, il est sous-entendu qu'elle aurait fait de même avec d'autres aventures dans les années précédentes. Lorsque la sergente-détective Isabelle Roy (Hélène Bourgeois-Leclerc) apprend l'information, elle qualifie la suspecte de «tueuse en série», un commentaire qui ne passe pas plus aux yeux de Me Léa Pelletier-Marcotte.

«On ne mentionne pas si les relations sexuelles étaient protégées ou non, si elle [la suspecte] était sous traitement. On présume que oui, puisqu'on parle de son médecin. Pour nous, ça fait reculer le mouvement de lutte qu'on fait pour enrayer la discrimination envers les personnes atteintes depuis plusieurs années, alors qu'on commence à se faire entendre», déplore-t-elle.

Luc Dionne s'appuie sur la jurisprudence

Le premier directeur relations publiques et promotion de Radio-Canada, Marc Pichette, a indiqué mercredi matin par courriel que l'auteur de la série Luc Dionne s'appuie sur la jurisprudence dans le domaine, qui est «beaucoup plus large et complexe que les deux arrêts cités dans la lettre de la COCQ-Sida».

«On ne peut exiger d'une émission dramatique, et encore moins de personnages de fiction, d'aborder de tels sujets en explorant toutes leurs nuances. Il y a manifestement matière à débat, mais celui-ci trouvera mieux sa place dans une émission d'information», a-t-il conclu.

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