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S’enfiler du Gravol dans l’avion, dangereux ou pas?

La pilule fait partie de la routine voyage de plusieurs.
Jason Hetherington via Getty Images

Aimer voyager ne veut pas nécessairement dire aimer l'avion. Les globe-trotteurs qui ont le mal du transport ou qui n'arrivent simplement pas à dormir sont plusieurs à se tourner vers le Gravol pour s'assoupir un peu. Mais nuisent-ils ainsi à leur santé? On fait le point.

Le Gravol, c'est quoi au juste?

Fabriqué au Canada, le Gravol, de son nom scientifique dimenhydrinate, se veut un antiémétique qui aide à combattre la nausée, les vertiges et les vomissements en agissant sur la zone du cerveau qui contrôle le vomissement. L'un de ses effets secondaires les plus fréquents : la somnolence, le rendant doublement intéressant pour soulager le mal du transport.

Si aucun médecin ne recommande d'avaler des médicaments pour leurs effets secondaires, beaucoup se tournent tout de même vers les produits avec somnolence sans ordonnance afin de soulager leurs maux, en premier recours ou non. Parmi les médicaments les plus populaires dans la catégorie, on compte les antihistaminiques comme Benadryl ou ZzzQuil, les anti-douleurs comme Tylenol, ou encore... celui qui nous intéresse... le Gravol.

Pas de danger, mais...

«Prendre du Gravol ponctuellement et même régulièrement [NDLR : pour un vol d'avion ou une fois par semaine, par exemple], ce n'est pas dramatique, mais conseil médical : si ce que vous recherchez est de vous endormir dans l'avion, optez plutôt pour une hormone inductrice de sommeil comme la mélatonine ou un autre truc dont l'effet numéro un est le sommeil», conseille le gastroentérologue Michael Bensoussan.

Selon le spécialiste, ça ne sert vraiment à rien de miser sur l'effet secondaire. «Il y a d'autres choses qui peuvent répondre à leurs besoins plutôt que de jouer sur leur système inutilement».

Peut-être une menace

La prise de médicaments avec somnolence à bord comporte un risque: la perte de vigilance. Si une urgence survient dans l'avion, même si vous ne pouvez pas faire grand-chose, peut-être voudrez-vous avoir toute votre tête pour réagir de manière sécuritaire.

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Un sommeil de mauvaise qualité

Si le Gravol peut vous aider à vous endormir plus rapidement et à dormir un peu plus, il n'est pas nécessairement lié à un sommeil de meilleure qualité, ce qui est le plus important, fait valoir Tania Elliott, allergologue à New York et porte-parole de l'American College of Allergy, Asthma and Immunology.

«La sédation [NDLR : ou la somnolence] est généralement due au fait que le médicament reste dans le corps après le réveil, mais une partie de la fatigue provient du cerveau qui ne passe pas par les phases de sommeil normales la nuit», affirme Alex Dimitriu, psychiatre et spécialiste de la médecine du sommeil.

À titre comparatif, la prise du médicament vous procure autant de somnolence qu'une heure passée au gym à marcher lentement sur le tapis roulant. Les deux exercices aident, mais l'une est bien plus bénéfique que l'autre, pointe Dr. Dimitriu.

Peu importe l'aide au sommeil en vente libre que vous utilisez, elle constitue un tremplin pour mieux dormir pendant les perturbations temporaires, et non une solution permanente. En général, ils ne doivent pas être consommés plus de deux semaines, selon la clinique Mayo.

Et si on en prenait tous les jours?

Le véritable danger, selon Dr. Bensoussan, se situe plutôt du côté des personnes qui consomment le Gravol presque tous les jours pour soulager la nausée ou des maux qui reviennent sans cesse. «[La prise répétitive de Gravol] n'est pas toxique pour l'estomac ni le système digestif, mais c'est un problème qu'il faut adresser. [Ces douleurs] peuvent cacher une pathologie de l'estomac sous-jacente, comme une infection à la bactérie Helicobacter pylori qui touche tellement de monde que c'est sur le bord d'être considéré comme un problème de santé publique au Québec».

«Une dyspepsie, ou autrement dit le syndrome de l'estomac irritable, aussi très commune, ne s'arrange pas avec un Gravol, précise le spécialiste. Il faut des médicaments contre l'acidité. Il faut consulter pour que ça soit diagnostiqué et non s'auto-médicamenter n'importe comment.»

- Avec Krissy Brady du HuffPost américain

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