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«Le gros laboratoire»: les cobayes de Jean-René Dufort et Marie-Pier Élie

«C'est une bonne base à la discussion, sur des sujets tabous, qu'on a souvent peur d'aborder en cette ère où tout est très politiquement correct...»
Radio-Canada

Un concept venu des Pays-Bas, 100 courageux cobayes représentatifs de la population du Québec, un duo d'animateurs alliant sciences et humour, des expériences inusitées dont certaines abordant des sujets tabous de société (Peut-on déceler une personne âgée à son odeur? Sommes-nous inconsciemment racistes?): l'émission Le gros laboratoire, animée par Jean-René Dufort et la journaliste scientifique Marie-Pier Élie, promet de divertir autant que de susciter la discussion.

Humour, science et discussions

Sympathique, quasi ésotérique, aux antipodes de la téléréalité, audacieux, drôle, scientifique : Jean-René Dufort et sa coanimatrice ne sont pas à court de mots pour décrire leur nouvelle émission. Un projet unique et un concept – des cobayes cloîtrés pendant une semaine sont soumis à diverses expériences dont ils ne savent rien - venu de l'autre côté de l'Atlantique qui a retenu l'attention du comique animateur pour plusieurs raisons.

«Il y a eu un ''avant' et un ''après'' Le gros laboratoire, explique-t-il. C'est une émission qui sert de bonne base à la discussion, sur des sujets tabous, qu'on a souvent peur d'aborder dans cette ère où tout est très politiquement correct. Ces expériences ont été menées sur 100 cobayes sélectionnés parmi les 1600 personnes ayant manifesté leur intérêt lors du premier appel de candidatures. Je trouve que la grande qualité d'une émission comme celle-là est qu'on peut l'écouter en gang, puis l'arrêter pour en discuter. Juste en jaser, sans pudeur, en famille ou entre amis.»

Le gros laboratoire
Radio-Canada
Le gros laboratoire

Confinée entre les murs de l'Université Bishop («qui devient un personnage de l'émission», explique Jean-René Dufort), la centaine de cobayes âgés de 20 à 77 ans - que l'on a tenté de rendre assez représentatif de la population du Québec – s'est prêtée au jeu sans savoir de quoi retournait chacune des expériences effectuées. Au total, ce sont 46 expériences de groupe qui ont été réalisées sur une période de 8 jours.

Fiers de cette première collaboration scientifico-comique, la journaliste scientifique et l'animateur expliquent qu'ils recherchaient un habile dosage d'humour, de protocole et de rigueur scientifique.

«Lorsqu'on m'a parlé du concept, il n'y a eu aucun doute que j'embarquais à fond dans le projet, ajoute Marie-Pier Élie. Le projet en soi est séduisant, et pour une journaliste scientifique, avoir l'opportunité d'observer 100 personnes dans toutes sortes de conditions, ça tient presque du niveau du fantasme. C'est rare aussi, d'avoir une fusion aussi parfaite de contenu et de divertissement.»

Des résultats surprenants

Déjà, lors du visionnement de presse des deux premières émissions, on constate que certaines idées préconçues tombent lorsque sont révélés les résultats d'expériences précises. Alors que le premier épisode se penche sur la pression de groupe, la question de l'odeur des aînés, les effets des encouragements sur les performances sportives et qui, de l'homme ou la femme, arrive à former les explications les plus concises, le second tente de répondre aux questions : sommes-nous inconsciemment racistes? Sommes-nous prêts à aimer davantage les artistes ayant une triste histoire personnelle ou encore les gens lancent-ils le dé plus fort pour obtenir un nombre plus élevé?

Le gros laboratoire
Radio-Canada
Le gros laboratoire

Autant de questions que d'expériences menées par le duo d'animateurs qui évoquent quelques expériences physiques à venir (Fait-il moins mal de retirer un pansement rapidement?, Les moustiques piquent-ils plus les gens qui viennent de se laver? Existe-t-il un effet analgésique dans le chant? Les bons danseurs font-ils de meilleurs géniteurs?).

«Les résultats nous ont surpris à plusieurs reprises, avoue Jean-René Dufort, qui reste ici fidèle à son ton et son style comique à la Infoman. Il y a plusieurs expériences auxquelles on s'attendait à un résultat précis, qui nous ont finalement prouvé le contraire. Les liens qui se sont tissés entre les cobayes aussi nous ont beaucoup surpris. On a vraiment créé une secte (rires). Ils ont créé une page Facebook, ils mangent et voyagent ensemble. Une femme s'est même fait tatouer son numéro de cobaye. Plusieurs d'entre eux sont venus nous voir pour nous dire qu'on avait changé leur vie et qu'ils avaient appris plusieurs choses sur eux-mêmes avec l'émission.»

« Je trouve le fun que le côté sympathique de l'émission se traduise bien, car c'était l'une des bases de l'émission hollandaise», ajoute Jean-René Dufort, qui précise que le but de ce Gros laboratoire n'était pas de dénicher des gens qui allaient devenir des vedettes, mais bien des gens intéressés à apprendre des choses, à être bons joueurs et à avoir du plaisir.

Le gros laboratoire sera présenté les mercredis à 21h dès le 19 décembre sur les ondes d'ICI EXPLORA. Un grand débrouillage se tiendra du 18 décembre au 15 janvier 2019.

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