La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s'est adressée aux médias et dignitaires en anglais uniquement mardi, lors d'une annonce concernant des investissements privés en intelligence artificielle. Une situation qu'elle attribue à l'improvisation.
Mme Plante accueillait mardi les représentants de trois entreprises britanniques qui créeront d'ici peu des filiales au Québec. Elle était accompagnée de représentants de Montréal International, de Tourisme Montréal, d'Investissement Québec, de l'Institut québécois d'intelligence artificielle et de la ministre responsable de Montréal, Chantal Rouleau.
Tous les dignitaires québécois qui ont pris la parole ont utilisé le français pour la majeure partie de leur discours, voire la totalité dans le cas de Mme Rouleau. Mme Plante a plutôt opté pour un discours entièrement en anglais, hormis un «bon matin» au début et un «merci» en clôture.
«Sur le fly»
Interrogée à ce sujet après la conférence de presse, Mme Plante a répondu que l'exclusion du français n'était pas un geste délibéré.
«J'y suis allée "sur le fly". Généralement, tout ce qui est international, je le fais en français et en anglais», a-t-elle dit.
Mme Plante affirme que le discours qu'elle avait préparé était majoritairement en français, mais qu'elle n'a pas consulté ses notes lors de son passage au lutrin.
Mme Plante s'est dite fière d'être mairesse de la plus grande métropole francophone d'Amérique du Nord.
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«Complètement inacceptable»
Jean-Paul Perreault, président de l'organisme Impératif français, n'en revenait pas lorsque contacté par le HuffPost Québec.
«C'est complètement inacceptable. Il faudrait rappeler à Mme Plante que le français est aussi une langue intelligente», a-t-il lancé.
«Mme Plante a des responsabilités à l'endroit du reste du Québec, à l'endroit de la Francophonie, à l'endroit de la diversité mondiale. [...] L'image internationale du Québec repose sur le fait que Montréal est une ville francophone», a-t-il ajouté.
Mea culpa
Valérie Plante s'est excusée pour cette situation en fin de journée, mardi. Sur Twitter, elle a reconnu que son discours aurait dû être prononcé «principalement en français».
La mairesse a poursuivi, réitérant sa fierté pour Montréal et son engagement à faire la promotion du français.
Malheureusement, les réactions n'ont pas été tendres.
Une critique qui persiste
Ce n'est pas la première fois que la langue de Mme Plante fait les manchettes. La mairesse a d'ailleurs reçu un prix citron de la part d'Impératif français.
En entrevue au HuffPost Québec l'an dernier, elle a admis avoir rectifié sa façon de faire après avoir tenté une formule où une part de 25% de chaque allocution était réservée à l'anglais. Depuis, les annonces de la mairesse se font habituellement en français, en répétant ensuite certaines portions pour les médias anglophones.