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«District 31»: l’amour du jeu (et de la famille) de Frédéric Cloutier

«Je ne sais pas si ça existe ailleurs, un second rôle qui est aussi connu et reconnu...»
Radio-Canada

Si la majorité des gens qui le croisent dans la rue l'appelle Jérôme, c'est que le visage de Frédéric Cloutier est désormais – et pour un bon moment on l'imagine – associé à celui du policier de la série phénomène District 31. À 38 ans, le comédien père de trois enfants a bien l'intention de surfer sur ce succès-surprise pour tenter de décrocher les rôles de personnages excentriques qui le font rêver.

Comme au hockey

Ne comptez pas sur Frédéric Cloutier pour vous dévoiler des secrets ou des primeurs des intrigues des émissions à venir. L'interprète du policier Jérôme Langevin avoue qu'il préfère s'amuser à lancer les curieux sur de fausses pistes... «grosses comme ça!»

«Je ne sais pas si ça existe ailleurs, un second rôle qui est aussi connu et reconnu, dit-il. On parle souvent de Jérôme dans la série, on y fait souvent référence. Il est aussi l'un des seuls personnages en uniforme qui parle, mis à part celui du commandant Chiasson. En fait, c'est un personnage-lieu qui ramène les gens vers le poste de police et qui permet de passer d'un dossier et d'une scène à l'autre.»

Ayant initialement auditionné pour le rôle de Stéphane Pouliot, l'acteur explique avoir vu cette expérience comme une chance et non comme une déception. «Cela fait un moment que je roule ma bosse. J'ai joué dans presque toutes les séries en tant que personnage épisodique. D'avoir été invité à l'audition pour ce gros rôle sans être très connu, c'était déjà quelque chose.»

À l'instar des gens du public, il avoue qu'il ne s'attendait ni au succès ni à l'engouement des Québécois pour District 31.

Je me suis souvent dit : quel est l'intérêt de Frédéric Cloutier derrière mes personnages? Y-a-t-il moyen d'être juste reconnu sans être connu?Frédéric Cloutier

«Personne n'avait prévu cela. Personnellement, j'avais un parti pris pour Luc Dionne. Luc Picard dans Omerta est ce qui m'a fait dire : voilà ce que je veux faire dans la vie! Pour moi, ce duo, c'est un genre de Reservoir Dogs québécois. C'était viril et ça changeait des potins de galerie.»

«Je peux dire que District 31 a tout changé pour moi, ajoute-t-il. On m'appelle pour de nouveaux types d'auditions, on me reconnait dans la rue, je suis devenu porte-parole de Rencontre Théâtre Ados. Comme j'aime faire des métaphores de hockey, je dirais que j'étais dans la ligue américaine et que je suis rendu dans la ligue nationale. OK, je joue sur la quatrième ligne, mais quand même, je suis là à tous les matchs et je peux faire de belles passes. Je ne peux qu'espérer que cela soit un tremplin pour aller encore plus loin.»

Jouer le jeu

Sa carrière de comédien, celui qui était promis à une carrière d'hockeyeur professionnelle a dû la mettre un moment sur la glace pour une belle raison aux premières heures de son parcours. La venue de son premier enfant, alors que lui et son bon ami acteur – un certain Éric Bruneau rencontré lors des études de jeu à Saint-Hyacinthe - venaient tout juste de passer leurs auditions à l'école nationale.

«Cela a retardé mon processus. Je suis ensuite retourné à l'école nationale où j'étais vu comme le papa de 21 ans, explique-t-il en souriant. C'est mon amour du jeu qui m'a poussé vers cette voie. Après la bonne blessure qui m'a forcé à abandonner mes rêves de carrière professionnelle au hockey – et qui m'a amené à aller voir des amis faire de l'impro -, j'ai retrouvé dans le jeu ce côté compétitif qui m'allumait. J'avais envie d'être plus drôle, plus vif, plus spontané. Pour moi, c'était un autre genre de défi.»

Frédéric Cloutier
Mathieu Blanchard
Frédéric Cloutier

On a ensuite pu voir l'acteur dans diverses séries québécoises (Toute la vérité, Les Invincibles - merci à la comédienne Catherine Trudeau que l'acteur avait abordée sur la rue et qui avait dit un mot en sa faveur au réalisateur des Invincibles) et plus récemment au cinéma (La Bolduc, Hochelaga, Terre des âmes).

«Je suis encore amoureux du métier d'acteur, j'ai toujours le désir de jouer, mais je dois avouer que c'est un métier que je trouve assez éreintant. J'aime la compétition, mais elle se trouve à un autre niveau dans ce monde. Et comme je suis plutôt du type discret... C'est un milieu que j'apprends encore à apprivoiser. Naïvement, je n'ai jamais pensé à être connu. J'ai toujours vu tout cela comme un jeu; c'est la raison pour laquelle j'ai gardé mon travail à la Ville de Montréal en parallèle à ma carrière d'acteur. Pour m'assurer de ne manquer de rien pour ma famille qui passe avant tout.»

Les rêves d'acteur de Frédéric Cloutier restent nombreux. Remonter sur les planches d'ici quelques années, entre autres, donner la réplique à des acteurs qu'il admire (comme ce fut le cas lors de cette scène qu'il n'est pas prêt d'oublier partagée avec Luc Picard l'an dernier) et interpréter des rôles qui lui permettraient de démontrer l'étendue de son talent. «Une drag queen, un simplet, un rôle dans un Dolan... Plus c'est loin de moi, plus je vais être content. Pour moi, c'est du jeu total.»

District 31 est diffusée du lundi au jeudi à 19h, sur les ondes d'ICI Télé.

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