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Le temps à ne pas dépasser sur les réseaux sociaux pour préserver sa santé mentale

Une nouvelle étude suggère qu’au-delà d’une certaine durée quotidienne, la fréquentation de ces plateformes peut nuire à la santé mentale.
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Tout le monde l'admettra: passer des heures à parcourir photos diverses et annonces de fiançailles, de vacances, de naissances et de promotions vous donne souvent l'impression de perdre votre temps. Pour autant, il semble quasi impossible de se déconnecter une bonne fois pour toutes...

Une lueur d'optimisme: on a peut-être trouvé un repère sur la durée qu'il est raisonnable de consacrer aux réseaux sociaux. D'après une étude qui sera publiée en décembre par le Journal of Social and Clinical Psychology, limiter sa fréquentation à une demi-heure par jour serait bénéfique pour la santé mentale.

Les chercheurs de l'université de Pennsylvanie se sont penchés sur les habitudes de navigation de 143 étudiants de premier cycle âgés de 18 à 22 ans, travaillant en deux phases distinctes: l'une au printemps, l'autre quelques mois plus tard, en automne.

Leur point de départ: une étude préliminaire consistant à suivre pendant une semaine l'usage des réseaux sociaux par les participants, se focalisant sur trois plateformes: Facebook, Instagram et Snapchat. Puis ils ont évalué leur santé mentale à travers une sélection de sept facteurs: soutien social, peur de manquer quelque chose (le phénomène FOMO), solitude, acceptation de soi, estime de soi, anxiété et dépression.

Les étudiants ont ensuite été séparés en deux groupes pour l'expérience principale, d'une durée de trois semaines: le premier devait garder ses habitudes inchangées, le second limiter sa présence sur les réseaux à 10 minutes quotidiennes par site. Cette période s'est clôturée par une nouvelle évaluation de leur bien-être psychologique.

D'après les chercheurs, les participants ayant réduit leur usage à une demi-heure par jour ont constaté une "amélioration significative de leur bien-être", avec une baisse du sentiment de solitude et de dépression. Le niveau d'anxiété et de FOMO a diminué dans les deux groupes, phénomène peut-être associé à une attention accrue à leurs émotions durant la phase expérimentale.

L'exposition constante à la vie des autres fait du mal

"Il est assez ironique de constater qu'un moindre usage des réseaux conduit à se sentir moins seul", a déclaré l'investigatrice principale Melissa Hunt au site d'information ScienceDaily. "La littérature existante sur le sujet suggère que ces plateformes entraînent un très important phénomène de comparaison sociale: l'exposition constante à la vie des autres nous invite à penser qu'elle est systématiquement plus attrayante ou épanouissante que la nôtre, tout particulièrement sur Instagram."

"L'exposition constante à la vie des autres nous invite à penser qu'elle est systématiquement plus attrayante ou épanouissante que la nôtre, tout particulièrement sur Instagram."

- Melissa Hunt, investigatrice principale de l'étude

Quelques réserves à noter vis-à-vis du protocole: les participants ne se sont servis que de leurs iPhone, dont la technologie assurait des données objectives sur leur usage. L'étude se limitait également à Instagram, Facebook et Snapchat, et ne fournit donc aucune information relative aux autres plateformes (clin d'œil aux adeptes de ce sanctuaire de la négativité qu'on appelle Twitter). Enfin, les chercheurs ne sauraient dire si ces résultats seraient identiques pour un autre groupe d'âge.

Ceci dit, il est plus qu'intéressant de réfléchir à la bonne manière de se restreindre dans sa fréquentation des réseaux, tout en acceptant ses faibles chances de s'en défaire totalement. Plusieurs études ont montré qu'une présence excessive sur Facebook risquait d'empirer la dépression et la solitude; une autre, publiée en 2014, soulignait la propension de ces plateformes à susciter la comparaison sociale, souvent liée à une baisse de l'estime de soi.

La conclusion: une petite pause ne peut vous faire que du bien. Les notifications sur le dernier mariage en date, les filtres oreilles de chien, les tweets sarcastiques et les photos de "food porn" ne risquent pas de disparaître pendant votre absence!

Cet article, publié à l'origine sur Le HuffPost américain, a été traduit par Guillemette Allard-Bares pour Fast For Word.

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