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Vous pourriez rouler à vélo avec un casque imprimé 3D dès l'été prochain

Une création québécoise qui veut révolutionner la façon de voir les casques.
Kupol

Un entrepreneur et inventeur québécois a trouvé un moyen constructif pour utiliser l'impression 3D. Gabriel Boutin veut révolutionner l'industrie du casque à vélo avec sa création entièrement conçue grâce à cette technologie. La marque kupol pense être en mesure de faire sa place sur le marché dès 2019.

L'homme de Québec travaille dans l'industrie depuis environ une dizaine d'années. C'est lors d'un voyage en France avec sa femme que l'idée d'un casque nouveau genre s'est imprimée dans son esprit.

«Parfois, quand on est en vacances, les choses se placent dans notre tête. J'ai eu la conviction que c'était l'avenir du casque», explique l'entrepreneur.

La première chose que j'ai faite en revenant, c'est de déposer un brevet.Gabriel Boutin

Fini les cheveux en sueur

Un casque traditionnel est composé de mousse de styrène injectée dans un moule par procédé de thermoformage. C'est là que réside le problème principal du casque à vélo, croit Gabriel Boutin.

«C'est sûr que la mousse est un bon absorbant d'énergie. Mais ça vient aussi avec le problème que c'est un isolant thermique. La mousse de styrène est aussi utilisée pour isoler nos maisons ou encore des verres à café», expose-t-il.

kupol

Or, lorsqu'on porte un casque, c'est en situation de sport, et on a déjà chaud. «Moi je me suis demandé, est-ce qu'il y a moyen de garder l'absorption d'énergie en éliminant au maximum le facteur d'isolation. Pour moi, ça passait par des structures ouvertes», indique-t-il.

L'impression 3D n'est peut-être pas le seul moyen de créer ces structures ouvertes, mais elle serait la moins coûteuse à la production, selon M. Boutin.

«Il faut aussi trouver des bonnes raisons pour utiliser l'impression 3D, parce que ce n'est pas une solution à tous les problèmes. Mais dans le cas d'un casque, c'est un bon moyen parce que il y a la notion de design: beaucoup de petits détails, le style, etc.», explique-t-il, ajoutant que l'étape du démoulage n'est plus nécessaire grâce à cette technologie.

Sécurité et confort

Amoureux du vélo et spécialiste du domaine depuis de nombreuses années, Gabriel Boutin avait deux préoccupations en tête en créant son casque: la sécurité et le confort.

Pour lui, son système de protection en trois étapes est ni plus ni moins que «révolutionnaire». La structure interne a été conçue pour s'affaisser et encaisser la force d'un impact. Puis, des pare-chocs sous la coquille promettent d'amortir les chocs à plus basse vitesse. Finalement, plus d'une centaine de ventouses malléables protégeront contre les mouvements rotationnels rapides.

L'inventeur motivé croit que son idée amènera une petite révolution dans l'idée de conception d'un casque sécuritaire. Pour son premier modèle de kupol, Gabriel Boutin a priorisé l'impact directionnel plutôt que seulement l'impact linéaire, ce qui était la norme auparavant dans sa carrière.

Selon lui, l'impact survient à plus d'un point lors d'une collision. Si on prend l'exemple d'un cycliste happé par une voiture, la tête peut frapper et rouler sur le capot. Le casque doit donc être en mesure de d'absorber ces différents chocs.

«C'est un nouveau facteur que les entreprises ont commencé à intégrer, mais n'empêche que si on compare avec d'autres types de produits, ça évolue très lentement. J'en suis venu à la conclusion que le principal blocage c'était la plateforme technologique, le procédé manufacturier faisait en sorte qu'on avançait très peu. Ce qui frappe la tête, c'est jamais à angle droit», illustre-t-il.

«Les ventouses ont été créées pour avoir un confort mais aussi une possibilité de translation. On distance la tête du casque, on vient créer une surface de contact. À l'impact, la tête peut se déplacer par rapport au casque», estime M. Boutin.

«Le but était de rendre l'intérieur du casque malléable. L'impression 3D nous donne l'opportunité d'avoir cette complexité au niveau des ancrages.»

Le casque de kupol sera quand même un objet haut de gamme qui se détaillera à 399 $ lors de son lancement. Gabriel Boutin promet honorer les commandes dès la fin mai 2019.

«Je ne voyais pas tant comme une niche de sportifs. On a fait un casque qui est versatile. On a un style urbain et un style plus sportif. On va surtout s'adresser à des gens qui ont la sécurité à coeur.»

Comment juge-t-on de la qualité d'un casque?

La Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) rappelle que le port du casque à vélo n'est pas obligatoire, sauf pour la bicyclette assistée. «Cependant, un concepteur ou un fabricant, a le devoir de connaître et de respecter les exigences prévues par des normes reconnues», explique la porte-parole Sophie Roy.

Gabriel Boutin assure que son casque dépassera les normes en vigueur.

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