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«Tout le monde en parle»: Michel Courtemanche se confie sur le pire moment de sa carrière

«C'était de la bouette, de la vieille soupe, c’était dégueulasse...»
Michel Courtemanche, à «Tout le monde en parle», le 14 octobre 2018.
Radio-Canada
Michel Courtemanche, à «Tout le monde en parle», le 14 octobre 2018.

Michel Courtemanche était de passage sur le plateau de Tout le monde en parle, ce dimanche 14 octobre, pour parler de Face à Faces, sa biographie écrite par Jean-Yves Girard et éditée par KO Éditions.

Guy A. Lepage a confronté rapidement son invité à ses problèmes de consommation de drogue et d'alcool ainsi qu'au trouble bipolaire dont il souffre, mais plus particulièrement à ce fameux soir du 17 juillet 1997.

Cette date - à laquelle débute d'ailleurs sa biographie - est celle où il a tenté de présenter son spectacle entièrement improvisé, lui qui désirait faire «comme Jean-Marc Parent, mais plus drôle».

Michel Courtemanche n'a d'ailleurs pas hésité à critiquer sa propre sortie de l'époque : «Quelle horreur, quelle prétention, ça n'avait pas de bon sens de dire une affaire de même».

Le cauchemar

Michel Courtemanche a été affligé d'une crise de panique ce fameux soir d'été de la fin des années 1990. Après avoir présenté un extrait de sa performance, Guy A. Lepage lui a demandé s'il gardait toujours un mauvais souvenir de cet événement.

«Je ne l'ai jamais regardé au complet, je n'aime pas regarder ça, a révélé le principal intéressé. Ça été le pire moment de ma vie, professionnellement. Je le regrette encore, je regrette ce que j'ai pu dire et faire, et ce que j'ai donné au public ce soir-là, qui était de la bouette, de la vieille soupe. C'était dégueulasse.

Je voulais faire un petit show pour montrer à mes fans comment monter un numéro. J'aurais voulu avoir une centaine de personnes au maximum et improviser avec eux [...] C'était ça le but de ce show-là. Malheureusement, ça n'a pas été vendu comme ça.

Au moment de la première, plus de 350 personnes s'étaient présentés pour assister au spectacle, qui avait aussi attiré de nombreux journalistes et producteurs étrangers.

Courtemanche a ensuite expliqué que la crise de panique qu'il avait subie ce soir-là était uniquement dû au fait qu'il avait décidé de ne pas prendre sa médication.

«La seule raison pour laquelle j'ai paniqué autant, c'est que je n'avais pas pris ma médication, qui était malheureusement addictive. J'avais décidé de laisser tomber, parce que ça m'empoisonnait le corps.»

Michel Courtemanche à «Tout le monde en parle», le 14 octobre 2018
Radio-Canada
Michel Courtemanche à «Tout le monde en parle», le 14 octobre 2018

François Rozon et Juste pour rire

L'humoriste a ensuite été questionné sur sa relation problématique avec son ex-gérant François Rozon, qui, selon lui, a abusé de sa confiance pour se remplir les poches.

«C'était la cote qu'il prenait sur tout ce que je faisais, qui était de 50 %, a-t-il expliqué. Je peux comprendre dans un contexte de production où il amène le talent et l'argent. Mais dans le cadre du travail d'agent, où la cote est habituellement entre 10 et 15 %, 50 % c'était trop.

Il disait, entre autres, que ça venait de tout ce qui découlait de la scène. Sauf que quand j'ai décidé d'arrêter de faire de la scène, il a continué à me charger 50 %, ce qui fait que ça n'avait plus de bon sens.»

Quand tu es bipolaire et que tu es dans une phase maniaque, tu dis oui à tout. Quand tu dois exécuter tes contrats et que tu es dans un creux, là ça ne va pas bien.Michel Courtemanche

Pour ce qui est de Juste pour rire, Michel Courtemanche a expliqué avoir été fortement encouragé à ne pas quitter le monde de l'humour, ce qu'il aurait souhaité faire à un certain moment.

«Je les ai mis au courant une ou deux fois [de sa condition, ndlr], mais ça ne s'est jamais vraiment rendu, je dirais entre guillemets. Il y a une fois où je n'étais plus capable de faire quoi que ce soit. Et finalement, on m'a convaincu que si je décidais de lâcher, je le regretterais après, et il serait trop tard. J'ai décidé de continuer plutôt que de suivre mon instinct.»

Michel Courtemanche a également confié avoir songé deux fois à mettre fin à ses jours, alors qu'il n'arrivait plus à considérer tout ce qu'il avait et où il en était dans sa vie, en plus de toujours avoir eu beaucoup de difficulté à s'ouvrir et exprimer ses émotions à ses proches. «Quand tu as tout, c'est dur de te plaindre», a-t-il déclaré.

Aujourd'hui très heureux, l'artiste consacre beaucoup de temps et d'énergie à l'écriture. «J'aimerais ça que le téléphone sonne plus souvent, j'ai le goût de travailler, j'ai le goût de faire des affaires.»

Face à faces, la biographie de Michel Courtemanche sera disponible ce mercredi dans toutes les bonnes librairies.

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