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Cannabis: Montréal se colle à la loi provinciale

Il sera permis de fumer du pot à l'extérieur, notamment par crainte des risques de fumée secondaire dans les lieux intérieurs privés.

La Ville de Montréal se collera à la lettre à la légalisation provinciale actuelle en matière de cannabis. Certains arrondissements souhaitent toutefois restreindre davantage sa consommation.

La mairesse Valérie Plante ne suivra pas l'exemple de villes comme Sherbrooke ou Québec qui comptent interdire toute consommation de cannabis dans les lieux publics. En fait, Montréal n'adoptera tout simplement aucun règlement encadrant le cannabis.

C'est donc la loi provinciale qui s'appliquera dès son entrée en vigueur, le 17 octobre. Celle-ci se base essentiellement sur la réglementation entourant le tabac.

Le «pot» sera donc interdit dans la plupart des lieux intérieurs, y compris les bars, les restaurants et les établissements de santé, mais il sera permis à l'extérieur sauf près de certains endroits comme les terrains de jeu et les écoles.

Une question de santé publique

Selon la directrice de la santé publique de Montréal, Dre Mylène Drouin, confiner les fumeurs de cannabis à l'intérieur comporterait davantage de risques pour la santé.

«L'interdiction dans tous les lieux publics extérieurs risque de confiner les consommateurs dans les lieux privés intérieurs, où la concentration de fumée secondaire pourrait avoir des effets néfastes sur la santé des occupants», affirme la médecin.

La mairesse Plante souligne aussi que la majorité des Montréalais sont locataires. Bon nombre de propriétaires d'immeubles pourraient être portés à interdire la consommation de cannabis fumé.

Complications à venir

La donne est toutefois plus compliquée qu'elle ne l'était il y a quelques semaines seulement. Le nouveau gouvernement de la Coalition avenir Québec a promis qu'il présentera dès que possible une nouvelle loi sur le cannabis. Cette loi augmentera l'âge légal de vente et de consommation à 21 ans et interdira la consommation dans les lieux publics.

Mercredi, Mme Plante a indiqué qu'elle fera part de ses préoccupations au gouvernement de François Legault, mais qu'elle ne s'opposera pas aux changements proposés.

«Ce n'est pas une bataille de l'administration», a-t-elle dit.

Le chef de l'opposition à l'hôtel de ville, Lionel Perez, estime que l'administration ne va pas assez loin. Il souligne que les fumeurs seront permis dans les parcs, du moment qu'ils sont à plus de neuf mètres d'une aire de jeu.

«Ce que ça veut dire, c'est qu'ils ne veulent pas légiférer autrement le cannabis. [...] Pour nous, à un minimum, il est évident qu'on devrait interdir la consommation de cannabis dans les parcs. Les neuf mètres d'une aire de jeu, ce n'est pas suffisant», a-t-il dit en point de presse.

Mme Plante ne s'opposera pas non plus aux cinq arrondissements qui souhaitent déjà bannir le cannabis de l'espace public extérieur. Ces arrondissements, notamment Saint-Léonard, sont dirigés par le parti de M. Perez, Ensemble Montréal.

Des villes liées comme Hampstead et Westmount ont également banni le cannabis en public.

L'inspecteur André Durocher, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal, a indiqué que cette situation ne gênera pas les forces policières. Celles-ci sont déjà habituées à appliquer la réglementation municipale, qui peut varier d'un arrondissement à l'autre et entre la ville-centre et les villes liées.

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