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Le «dragon» Martin-Luc Archambault pointé du doigt pour un logiciel controversé

Il se serait enrichi avec un logiciel de publicités indésirables.
Radio-Canada

Martin-Luc Archambault, qui s'est fait connaître notamment avec sa participation à l'émission Dans l'oeil du dragon, se retrouve sous le feu des projecteurs après que La Presse eut révélé qu'il se serait «enrichi avec Wajam, un logiciel de publicités intempestives qui s'est introduit dans l'ordinateur de millions d'internautes dans le monde».

L'information se trouve en fait dans un rapport d'enquête du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada qui avait été publié en 2017. On y affirme que «Wajam Internet Technologies Inc., développeur de publiciel canadien, enfreint de nombreuses dispositions de la LPRPDE». La LPRPDE est la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques.

Le logiciel était présenté comme un «moteur de recherche sociale» et devait effectuer des recherches sur les réseaux sociaux dans les différents comptes des contacts de l'utilisateur. Or, indique La Presse, ces fonctionnalités ont été retirées avec le temps et, au final, le logiciel n'était devenu qu'«un logiciel publicitaire distribué comme complément à d'autres logiciels».

Le rapport du Commissariat précise que Wajam pouvait être classé comme un «logiciel potentiellement indésirable» par certains articles ou antivirus, mais qu'il n'était pas un virus ou un logiciel malveillant.

Le logiciel a été installé sur des millions d'ordinateurs, et même sa désinstallation pouvait mener à des publicités trompeuses.

Le rapport dénonce aussi la façon dont les données étaient conservées. «Nous avons aussi constaté que l'intimée conservait dans sa base de données principale, sous une forme non chiffrée, toutes les données originales brutes recueillies auprès des utilisateurs, même si elles renfermaient une quantité appréciable de renseignements personnels associés à des utilisateurs précis», peut-on lire.

Archambault se défend

Contacté par La Presse, M. Archambault affirme ne pas être impliqué dans cette affaire. En 2017, il a vendu ses actifs à une société de Hong Kong, Iron Mountain Technology Limited (IMTL). Cette même année, à la réception du rapport préliminaire du Commissariat, Wajam a ainsi affirmé «qu'elle n'était plus responsable des pratiques de cette entreprise en vertu de la Loi», indique La Presse.

Un procédé qui soulève des doutes, comme on peut le lire dans le rapport du Commissariat:

«En dépit du transfert officiel de propriété, qui a eu lieu au cours de la majeure partie de notre enquête, nous ne sommes pas certains que l'intimée et IMTL soient deux entités tout à fait distinctes. Nous avons constaté qu'IMTL avait été constituée en personne morale en novembre 2016, pendant notre enquête, et que son seul administrateur se spécialisait entre autres dans les services aux entreprises et les services de délocalisation à l'intention de sociétés voulant s'établir à Hong Kong. En outre, IMTL était censée verser des honoraires de consultation à d'anciens employés, à des consultants et à un ancien actionnaire de l'intimée. Elle devait aussi payer les actifs de l'intimée à même les bénéfices qu'elle tirerait du logiciel. IMTL devait aussi payer des services de transition à l'intimée.»

La Presse et le Commissariat n'ont pu obtenir que peu de détails concernant la vente et la création d'IMTL.

Sur Twitter, plusieurs ont montré leur étonnement et leur déception devant ces révélations...

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