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Nouvel ALÉNA et industrie laitière : le futur gouvernement du Québec aura du pain sur la planche

Peu importe l'issue du vote, Philippe Couillard a convoqué une rencontre mardi pour analyser la nouvelle entente.
LA PRESSE CANADIENNE

SAINT-FÉLICIEN – Le futur gouvernement du Québec devra inévitablement se pencher sur les concessions sur le lait prévues dans le nouvel Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), qui suscitent la colère de l'industrie, et ce, quelques heures seulement après son entrée en poste.

Peu importe l'issue du vote, le premier ministre sortant, Philippe Couillard, rencontrera mardi après-midi son négociateur en chef, Raymond Bachand, ainsi que les responsables des fédérations des producteurs du lait pour analyser les détails de la conclusion de l'entente et «jeter les bases» des prochaines actions.

L'Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) prévoit une concession de 3,59%, légèrement au-dessus de ce qui avait été prévu par le Partenariat transpacifique (PTP), un accord mis en péril par le retrait des États-Unis.

M. Couillard a répété que l'entente telle que négociée est «très mauvaise» et «néfaste en matière agricole» pour le Québec. Il dit qu'il prendra «tous les moyens» pour faire en sorte que le Québec ne soit pas lié par l'AEUMC, qui affaiblit la gestion de l'offre selon lui.

Aujourd'hui est un jour sombre pour les régions du Québec.Philippe Couillard, chef du PLQ

Le premier ministre Justin Trudeau a discuté avec les premiers ministres des provinces et des territoires en fin d'avant-midi lundi pour leur donner les détails de l'entente. Il était accompagné de la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, et du ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc.

«Aujourd'hui est un jour sombre pour les régions du Québec», a déclaré M. Couillard à l'issue de cette rencontre. Il dit avoir fait part de sa «grande déception» au premier ministre Trudeau.

«Ce qui, pour moi, compte beaucoup, c'est l'avenir dans nos régions, l'occupation de notre territoire et le type d'agriculture qu'on veut pratiquer au Québec et au Canada – une agriculture de taille humaine, à visage familial, qui n'est pas une agriculture industrielle dans laquelle on perd toute capacité de prendre des décisions», avait-il dit plus tôt dans la journée.

En ce jour d'élection au Québec, tous les aspirants au poste de premier ministre ont tous réagi à la nouvelle entente annoncée tard dimanche soir.

«Il y a eu des compromis de faits aux dépens des producteurs agricoles du Québec. C'est décevant», a déploré le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, qui a promis d'évaluer «toutes les options» s'il remporte l'élection.

Le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, estime que l'industrie laitière du Québec a payé le prix pour préserver l'industrie automobile de l'Ontario.

«C'est une expression de l'injustice systématique dont le Québec est victime à l'intérieur du Canada», estime le chef du PQ. «Il n'y a pas de compromis pour le Québec. Le Québec paie, l'Ontario gagne.»

L'ex-premier ministre Brian Mulroney, qui préconisait un compromis sur la gestion de l'offre, estime que le nouvel accord est «un accomplissement significatif pour le Canada tout en profitant aux trois pays».

Bien qu'il n'ait pas eu l'occasion de lire le texte de l'entente de principe, M. Mulroney a déclaré par écrit que «le Canada semble avoir atteint la plupart voire l'ensemble de ses objectifs les plus importants dans cette longue et difficile négociation.»

- Avec La Presse canadienne.

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