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François Legault avait lui aussi des «petits amis» lorsqu’il était ministre du PQ

Certains de ses généreux donateurs, du temps où il était au Parti québécois, ont été arrêtés par l’UPAC ou cités à la commission Charbonneau.

Même s'il évite de parler de son passage au Parti québécois dans sa biographie sur le site de la Coalition avenir Québec, le chef François Legault a eu sa part de dons lucratifs d'individus peu recommandables du temps où il était député de Rousseau et ministre péquiste.

Le HuffPost Québec a épluché les rapports financiers de la circonscription de Rousseau de 1998 à 2009, soit les années où M. Legault était élu sous la bannière du Parti québécois.

Il a été ministre de l'Éducation de 1998 à 2002 et ministre de la Santé et des Services sociaux en 2002 et 2003, avant de devenir critique de l'opposition officielle en matière d'Économie lorsque les libéraux ont pris le pouvoir en 2003. M. Legault a démissionné en 2009.

Dons dans la circonscription de Rousseau :

  • 1997 5300$
  • 1998 59 570$
  • 1999 67 010$
  • 2000 28 620$
  • 2001 59 830$
  • 2002 60 360$
  • 2003 83 080$
  • 2004 50 105$
  • 2005 68 755$
  • 2006 64 955$
  • 2007 74 450$
  • 2008 71 355$
  • 2009 11 790$

Non seulement le montant des dons a décuplé lorsqu'il était député dans la région de Lanaudière, mais certains de ses gros donateurs ont été arrêtés par l'Unité permanente anticorruption (UPAC) ou cités à la commission Charbonneau.

Lyan Lavallée

En premier lieu, on compte Lyan Lavallée, président de Ciments Lavallée, qui faisait autrefois partie de l'empire de l'entrepreneur Tony Accurso. L'entreprise lavalloise a depuis été achetée par Investissements Hexagone, propriété des fils Accurso.

M. Lavallée et sa conjointe, Marie-Josée Chamberland, ont souvent donné le maximum permis par les lois électorales pendant les années où M. Legault était député de Rousseau. Entre 1999 et 2004, M. Lavallée a déboursé 16 750$ alors que Mme Chamberland a donné 7750$.

M. Lavallée a été visé par une frappe massive de l'UPAC le 9 mai 2013, aux côtés de l'ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt. Accusé de fraude, d'abus de confiance et de corruption dans les affaires municipales à Laval, M. Lavallée a finalement bénéficié d'un arrêt des procédures judiciaires en vertu de l'arrêt Jordan.

Il est à noter que M. Lavallée a donné pas moins de 20 750$ au total au Parti québécois et 2400$ au Parti libéral du Québec entre 2000 et 2008.

La famille Desjardins

Le Soleil rapportait il y a quelques années que les membres de la famille Desjardins, de l'entreprise Asphalte Desjardins – un géant de l'asphalte sur la Rive-Nord de Montréal – avaient versé près de 74 000$ à M. Legault pendant qu'il était au PQ.

Les dirigeants avaient aussi versé 3300$ à la Coalition avenir Québec à ses débuts, soit 1500$ lorsqu'elle était un organisme à but non lucratif et 1800$ quand il a été enregistré comme parti politique.

Asphalte Desjardins a été dépeint comme l'un des principaux joueurs du système de collusion dans la région de Montréal et ses dirigeants ont été cités à de multiples reprises pendant la commission Charbonneau.

Son ex-directeur général Guy Desjardins – arrêté lui aussi en mai 2013 par l'UPAC – a plaidé coupable à des accusations de complot et de corruption dans les affaires municipales. Il a écopé d'un an d'emprisonnement dans la communauté.

Et quelques autres...

L'ex-président et chef de la direction de la firme de génie-conseil Dessau, Jean-Pierre Sauriol, a contribué à la caisse de M. Legault à coups de 250$ pendant qu'il était député de Rousseau. Entre 1999 et 2006, il lui a donné un total de 1750$.

M. Sauriol s'est vu imposer une amende de 50 000$ par le Conseil de discipline de l'Ordre des ingénieurs du Québec en raison de leur implication dans le système de collusion dans les années 2000. Son frère Rosaire, lui, écope d'une amende de 100 000$.

L'ex-organisateur politique Gilles Cloutier – qui a donné 400$ à M. Legault en 2002 – avait pour sa part insinué, à la commission Charbonneau, que l'ex-ministre péquiste lui avait donné des informations privilégiées pour des contrats à venir à Sainte-Julienne.

À l'époque, M. Legault avait vivement nié la version de M. Cloutier. Il a cependant admis qu'il était présent pour annoncer une subvention de 10 000$ au maire de la municipalité, Marcel Jetté, lorsqu'il était ministre de l'Éducation, en compagnie de son collègue Guy Chevrette, qui était aux Transports.

En 2001, M. Jetté a donné 400$ à M. Legault, selon les rapports financiers de la circonscription de Rousseau. Lino Zambito, témoin-clé de la commission Charbonneau, a quant à lui donné 250$ une fois à M. Legault en 2005.

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