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Candidats de l'ombre: une campagne sous le spectre d'Yves St-Denis

La candidate de la Coalition avenir Québec semble mener les sondages, mais la présence de l'ancien libéral brouille les cartes.
Courtoisie - CAQ

En cette fin de campagne, le HuffPost Québec fait le portrait de quelques candidats de l'ombre des principaux partis.

Que ce passera-t-il dans Argenteuil, cinq mois après l'exclusion du député sortant Yves St-Denis du Parti libéral? Agnès Grondin, candidate de la Coalition avenir Québec (CAQ), semble mener. Mais la présence de M. St-Denis comme candidat indépendant brouille les cartes.

Mme Grondin a fait le saut en politique après avoir passé 20 ans dans le milieu de l'environnement. Le site de projections électorales Qc125.com la donne gagnante, mais il y a un problème: le modèle utilisé ne comprend pas les petits partis ou les candidats indépendants.

Pourtant, M. St-Denis est présent sur le terrain et fait des vagues localement. Sa proposition de fusionner les municipalités de la MRC d'Argenteuil en une seule ville a été partagée par tous les médias locaux et forcé les maires à répliquer au député sortant.

Et le scandale qui le suit pourrait teinter la course. M. St-Denis a dû quitter le parti libéral en avril pour avoir envoyé une photo sexuellement explicite à une employée. Une cousine l'accuse également d'attouchements sexuels.

Mme Grondin affirme pourtant que M. St-Denis a peu d'impact sur sa campagne.

«On entend beaucoup que M. St-Denis a déçu les gens, mais surtout que le Parti libéral a déçu les gens», dit-elle.

Le désir de changement

Agnès Grondin ne s'en cache pas: la popularité de sa candidature est un résultat direct de l'attrait de la CAQ au niveau national. Mises à part quelques circonscriptions, l'ensemble des Laurentides semble pencher vers le bleu poudre caquiste.

«C'est le résultat d'un écoeurement du bilan libéral qui, en région, est lamentable. Depuis 15 ans, on centralise tout dans les grandes villes», dit-elle.

Mme Grondin dit ressentir le même «mouvement» pour le changement qui caractérise la présente campagne un peu partout au Québec. Elle estime que la CAQ est le parti le mieux placé pour incarner ce changement.

Environnement: «aucune leçon à recevoir»

La question des milieux humides a fait surface en fin de campagne. Jeudi, on apprenait que le gouvernement libéral permettait la destruction de milieux humides sans aucune compensation, dans le Nord-du-Québec et la Côte-Nord.

Le gouvernement soustrait ainsi les régions nordiques, où se trouve l'essentiel de l'activité minière, d'une loi qui oblige pourtant les compagnies à compenser la perte d'un milieu humide en restaurant un autre milieu.

Mme Grondin a passé toute sa carrière dans le milieu environnemental et affirme que l'environnement est au coeur de son implication politique. Elle ne s'est pas prononcée sur cette disposition.

La CAQ s'est toutefois déjà prononcée en faveur d'un assouplissement de la réglementation sur les milieux humides. Mme Grondin estime qu'il s'agit de s'adapter aux réalités du terrain.

«Il faut d'abord identifier les milieux humides qui ont un intérêt. Il ne faut pas faire du mur à mur. Dans la MRC d'Argenteuil, il y a environ 10% de milieux humides. À Val-d'Or, c'est 60%. Est-ce que c'est normal d'avoir la même réglementation à Val-d'Or?», demande-t-elle.

La CAQ et son chef François Legault ont été critiqués pour ses positions et ses discours sur l'environnement. Le parti a retiré les références au pétrole et au gaz de schiste de son site web et a obtenu la pire note dans un questionnaire distribué par un consortium de groupes environnementaux.

Jeudi, la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, a demandé si M. Legault est climatosceptique.

«La CAQ n'a pas de leçons à recevoir de personne», réplique Mme Grondin.

«Ce n'est pas en mettant tout notre argent dans les transports en commun qu'on va régler les problèmes d'inondations. Il faut aussi s'adapter aux changements climatiques qu'on observe actuellement», dit-elle en référence aux promesses coûteuses de Québec solidaire, comme la gratuité du transport en commun.

Mme Grondin a encore trois jours pour convaincre ses concitoyens de lui accorder leur confiance et quitter le Parti libéral.

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