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Québec solidaire veut nationaliser les mines de lithium pour produire des batteries au Québec

La mesure fait partie d'un vaste plan visant à ramener la production industrielle au niveau local pour réduire les GES.
PC

Québec solidaire (QS) a dévoilé vendredi les derniers pans de son «Plan de transition économique», qui doit amener le Québec vers une économie plus verte. Le parti souhaite notamment nationaliser les mines de lithium pour rapatrier au Québec la production de batteries... et toutes sortes d'autres industries.

QS forcerait ainsi les entreprises propriétaires de mines de lithium à vendre la majorité de leurs actions au gouvernement, qui deviendrait partenaire de contrôle.

«Notre stratégie vise une chaîne de production qui comprend le contrôle public des mines de lithium – une ressource extraite au Québec, mais pour l'instant surtout exportée –, la production de batteries et, enfin, leur réutilisation et leur éventuel recyclage», indique le parti dans un document de 82 pages dévoilé vendredi.

Selon Ruba Ghazal, porte-parole de QS en matière d'environnement, la grande majorité du lithium extrait au Québec est exporté. Sur les 35 tonnes qui reviennent au Québec annuellement en forme de batteries, la moitié est enfouie, alors que l'autre moitié est renvoyée à l'étranger pour être recyclée.

Les nouvelles batteries 100% Québec serviraient, entre autres, à la production de voitures électriques et de camions électriques. Rappelons que QS s'est engagé à bannir la vente de voitures à essence d'ici 2030.

Mais QS ne s'arrête pas là. Le parti de Manon Massé et de Gabriel Nadeau-Dubois promet un virage à 180 degrés de la tendance actuelle de mondialisation de l'économie. Il souhaite rapatrier de larges pans de la production industrielle afin de rapprocher le lieu de production du lieu de consommation. Ce qui éviterait la production de gaz à effet de serre (GES) en transport, en plus de créer des emplois.

En conférence de presse, Mme Massé reconnaît que son plan causera des bouleversements. Elle estime toutefois que ces bouleversements sont nécessaires.

«En environnement ça pète de partout. L'heure est au changement de cap radical. On ne peut plus y aller avec des mesurettes», lance-t-elle.

Mme Massé et M. Nadeau-Dubois souhaitent également contrer l'obsolescence programmée en imposant une durée de vie minimale de 10 ans pour la plupart des produits. Les périmètres urbains seraient réduits pour éviter l'étalement, et un système de «bonus-malus» serait instauré pour favoriser l'achat de voitures écologiques.

Ces mesures s'ajoutent aux promesses déjà annoncées en matière de transport. QS investirait notamment 32 G$ en transport en commun d'ici 2030, dont 25 G$ à Montréal.

Le parti souhaite ainsi réduire de 50% la production de GES d'ici 2030 et de 95% d'ici 2050, par rapport à la norme de 1990.

Les mesures seraient financées, entre autres, par une taxe sur le carbone de 110$ la tonne. Des péages seraient également ajoutés sur les autoroutes pour décourager l'utilisation de la voiture solo, tandis qu'une taxe serait imposée sur les grands stationnements.

Québec solidaire n'a pas chiffré l'impact de l'ensemble des mesures sur l'économie du Québec. Selon l'économiste et candidat Simon Tremblay-Pépin, les calculs ont tout de même été faits et le solde serait positif pour le produit intérieur brut.

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