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Débat des chefs 2018 : François Legault talonné sur son «test d'expulsion» des immigrants

Philippe Couillard accuse Legault de «faire peur» aux Québécois.

François Legault a dû défendre son plan d'expulser les immigrants qui n'apprennent pas le français trois ans après leur arrivée. Lors du débat des chefs, le premier ministre Couillard l'a accusé de vouloir briser des familles et de faire peur aux Québécois.

Sans surprise, le sujet de l'immigration a donné lieu à certains des échanges les plus musclés du débat de jeudi soir. Il a même débordé dans les échanges sur la question de l'indépendance du Québec.

M. Legault et la Coalition avenir Québec souhaitent expulser les immigrants qui ne réussissent pas un test de français et un test de valeurs après trois ans. Philippe Couillard lui a demandé s'il irait jusqu'à briser les familles d'enfants nés ici et francisés.

«Si papa a eu de la misère à compléter son examen après trois ans, comment ça va marcher l'expulsion?», a lancé Philippe Couillard.

Le premier ministre sortant estime que M. Legault «fait peur aux Québécois» avec ses «tests d'expulsion».

Excuses réclamées

M. Legault, pour sa part, a répliqué en réclamant des excuses pour des propos véhiculés par le candidat libéral dans Taillon.

«Il a dit que la CAQ veut faire du nettoyage de l'immigration et que les femmes voilées vont se faire refuser des services. Pouvez-vous vous excuser pour ce que votre candidat a dit?» a-t-il demandé au premier ministre.

M. Legault faisait référence à une allocation du candidat Mohamed Bahrone devant une assemblée composée principalement de femmes, dont certaines femmes voilées. M. Barhone s'est excusé plus tôt en journée.

Dans la cour du fédéral

Malgré l'insistance de ses rivaux, M. Legault n'a pas expliqué comment il compte expulser les immigrants qui ne réussissent pas le test de français après trois ans. En point de presse après le débat, il a indiqué que le Québec refuserait simplement d'émettre un certificat de sélection, mettant un terme à leur processus d'immigration.

«C'est comme les personnes qui viennent ici et qui ont un permis de travail temporaire et que le permis est échu. Ils se retrouveraient dans la même situation», a-t-il déclaré.

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Les immigrants deviendraient donc des sans papiers. Leur recherche et leur expulsion tomberaient entre les mains du gouvernement fédéral.

Or, le fédéral ne suit pas actuellement les personnes dont les permis de travail sont échus. Ceux-ci sont généralement retrouvés lors d'interventions de routine avec les autorités.

Selon des documents de la Ville de Montréal, il y aurait 50 000 sans papiers à Montréal seulement. En 2016, l'Agence de services frontaliers du Canada a expulsé seulement 1800 d'entre eux retrouvés sur le territoire du Québec.

Les sans papiers ne peuvent trouver du travail légalement. L'ensemble des chefs présents au débat de jeudi reconnaissent que l'intégration se fait en bonne partie par la participation au marché du travail.

Le français avant l'arrivée

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a répété sa proposition d'exiger que les immigrants réussissent un test de français avant leur arrivée au Québec.

«50% des immigrants qui arrivent ici ne connaissent pas le français. De ce nombre, 30% seulement prennent des cours de français, et la majorité d'entre eux échouent. La clé du succès est d'apprendre le français avant d'arriver», a-t-il martelé.

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Selon M. Lisée, le plan de M. Legault manque de crédibilité.

Quant à Manon Massé, coporte-parole de Québec solidaire, elle n'a pas embarqué dans les débats sur la francisation ou l'expulsion des immigrants.

«Ce n'est pas comme ça que j'ai envie de valoriser la langue française. J'ai envie qu'on l'honore. J'ai envie de soutenir la culture québécoise, la culture francophone», dit-elle.

Mme Massé s'est dite à l'aise avec le seuil actuel d'immigration, soit de 50 000 à 53 000 personnes par année. M. Legault souhaite le réduire à 40 000.

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