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Élections 2018: Philippe Couillard mal à l’aise de s’autodéclarer «féministe»

Par le passé, il a dit que c'était un débat «peu utile».

Le chef libéral Philippe Couillard n'ose pas s'accoler l'étiquette de «féministe», puisque «c'est une valeur qui appartient aux femmes», affirme-t-il dans une récente entrevue avec le HuffPost Québec.

«Je ne me sens pas la légitimité, comme homme, de me déclarer féministe. Que les femmes me disent un jour que j'ai mené des actions compatibles avec le féminisme, j'en serais excessivement fier et je le revendiquerais par la suite. Mais de m'autodéclarer féministe...»

En lui faisant remarquer que d'autres politiciens, comme le premier ministre canadien Justin Trudeau, n'hésitent pas à se mouiller et à s'accoler cette étiquette, M. Couillard rejette les comparaisons. «Oui, mais vous parlez de moi, là», réplique-t-il.

Est-ce que je suis féministe? J'aimerais ça qu'une femme me le dise. Philippe Couillard, chef du PLQ

«Je suis fortement engagé pour l'égalité entre les hommes et les femmes, ce qui est le féminisme, mais est-ce que je suis féministe? J'aimerais ça qu'une femme me le dise, qu'elle trouve que ce que j'ai fait est compatible avec le féminisme», admet M. Couillard.

Le chef libéral a déclaré dans le passé que l'étiquette féministe – que son ancienne ministre de la Condition féminine Lise Thériault refusait de porter – était un débat «peu utile». Lui-même ne voulait pas trop se mouiller sur le sujet à ce moment-là.

Depuis, des membres de son équipe ont commencé à afficher publiquement leurs convictions. La successeure de Mme Thériault, Hélène David, a affirmé sans hésiter qu'elle est «clairement féministe» et «plus je vieillis, plus je suis féministe».

Le retour de Pierre Paradis, une erreur?

En entrevue, M. Couillard nie que le retour du député Pierre Paradis dans le caucus libéral – visé par des allégations d'inconduite sexuelle par l'une de ses employées, puis blanchi – aura des répercussions auprès de l'électorat féminin.

«Pierre était quelqu'un qui a été 37 ans au service de la population dans sa circonscription. Je pense que le fait de le réintégrer pour quelques jours dans le caucus, pour lui, pour ses 37 ans de service, ça m'apparaît raisonnable», a répondu le chef libéral.

Le chef libéral Philippe Couillard en compagnie de sa candidate dans Jean-Lesage, Gertrude Bourdon. Deux autres candidates libérales disent que Mme Bourdon a été victime de sexisme de la part de la CAQ.
PC
Le chef libéral Philippe Couillard en compagnie de sa candidate dans Jean-Lesage, Gertrude Bourdon. Deux autres candidates libérales disent que Mme Bourdon a été victime de sexisme de la part de la CAQ.

Selon des sources de La Presse, certains ministres s'étaient montrés réticents à cette réintégration, à l'aube de la campagne électorale. M. Paradis ne se représentera finalement pas dans la circonscription de Brome-Mississquoi.

Mais M. Couillard n'en démord pas : pour lui, c'est une «question de justice» et «une question d'équilibre».

«Il y a eu de la souffrance des deux côtés, par tous les acteurs de cette histoire-là. Il faut se dire qu'on a pris acte de ça et on va plus loin. On tourne la page», fait-il valoir.

Quand le féminisme s'invite dans la campagne

Dimanche, deux candidates de l'équipe libérale, Marwah Rizqy et Christine St-Pierre, ont fait une sortie remarquée, lorsqu'elles ont accusé le chef de la Coalition avenir Québec François Legault de faire du «féminisme de façade».

Les deux femmes affirment que M. Legault a fait preuve de sexisme puisqu'il a dévoilé les textos privés de Gertrude Bourdon, candidate avec qui il avait eu des discussions et qui lui a finalement préféré les libéraux. Elles ont aussi comparé le chef de la CAQ au président américain Donald Trump.

Comme disent les jeunes, ça n'a pas rap.François Legault, chef de la CAQ

Le principal intéressé dit qu'il aurait agi de la même façon avec Mme Bourdon qu'avec un homme. «C'est quoi le rapport? [...] Comme disent les jeunes, ça n'a pas rap», a-t-il ironisé.

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, dit qu'il est «odieux» de comparer M. Legault à M. Trump, qui a formellement été accusé d'inconduites sexuelles par au moins 19 femmes. Il invite M. Couillard à «désavouer» ses candidates.

Mais M. Couillard laisse libre cours à sa ministre et à sa candidate vedette dans ce chapitre : «Si elles ressentent ça, je pense qu'elles ont la liberté de le dire», a-t-il simplement répondu.

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