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Les 65 canons de la rentrée littéraire québécoise à surveiller

Des biographies aux thrillers en passant par la «chick lit», il y en a pour tous les goûts!
Courtoisie

Parmi les centaines de nouveautés québécoises qui arriveront peu à peu sur les tablettes cet automne, les 65 titres suivants ont particulièrement retenu notre attention.

Récipiendaire du Prix littéraire du Gouverneur général en 2016, Dominique Fortier s'intéresse à Emily Dickinson avec un point de vue de l'intérieur, à partir de ses livres, de ses fantômes et des lieux qui ont construit son âme et son imaginaire, dans Les villes de papier (Alto, 21 août).

Chrystine Brouillet a concocté un savoureux mystère sans lien avec la populaire série mettant en vedette Maud Graham. Dans Chambre 1002 (Druide, septembre), elle invite les lecteurs à découvrir comment une chef montréalaise à la réputation internationale s'est retrouvée dans un profond coma et de quelle façon ses amies usent d'arômes et de saveurs pour la ramener à la vie.

Six ans après la publication de La fiancée américaine, qui lui a valu le Prix des libraires du Québec, Éric Dupont publie une nouvelle brique, La route du lilas (Marchand de feuilles, 19 octobre), un roman suivant trois femmes fascinées par la floraison des lilas à travers l'Amérique, qui se racontent soir après soir, en croisant des personnages qui marqueront leur existence.

Arlette Cousture, celle à qui l'on doit Ces enfants d'ailleurs et Les filles de Caleb, rapplique avec un roman choral, En plein choeur (Librex, 10 octobre), les histoires d'onze personnages ayant vécu entre 1890 et 2000, en mettant en lumière leur rapport à la religion et à la vie.

Catapultée dans les hautes stratosphères de la littérature québécoise avec Charlotte before Christ, Alexandre Soublière a brouillé les pistes avec l'étonnant Amania Virosa quelques années plus tard. Le voici qui explore les notions de nation et de culture, à l'ère de la mondialisation numérique, dans La Maison mère (Boréal, 10 octobre).

De roman en roman, le regard ironique et la plume scalpel de Jean-Philippe Baril-Guérard ne cesse de s'affûter. Après avoir disséqué la vie d'enfant-acteur devenu adulte et les angoisses des étudiants en droit, il s'amuse à exposer les travers des start-ups dans Manuel de la vie sauvage (Éditions de ta mère, 10 octobre).

Comment se remet-ton de la disparition non élucidée de sa plus proche amie? Comment continue-t-on à vivre, à avancer et à créer de nouvelles amitiés? Voici certaines des questions auxquelles tente de répondre Simon Boulerice dans une nouvelle histoire pleine d'humanité, Je t'aime beaucoup cependant (Leméac, septembre).

La plume sans faux-fuyant de Nicholas Giguère avait choqué et séduit bien des lecteurs à la publication de Queues en 2017 dernière. Cette année encore, il ne laissera personne indifférent avec Quelqu'un (Hamac, 11 novembre), un portrait vitriolique de la vie gaie en Beauce.

Jeanne ne peut pas oublier Suzor, mais elle doit le retrouver avant que ce dernier ne l'oublie, elle. Dans les rues de Montréal, elle retracera le parcours de celui qui est disparu un soir de décembre 1977, en revisitant leur passé, avant que la neige n'efface toutes les traces, dans Les écrivements (Alto, 25 septembre), du brillant Matthieu Simard.

Une courte-pointe de souvenirs, voilà comment on pourrait décrire le nouveau livre Michel Tremblay, Vingt-trois secrets bien gardés (Leméac, octobre), un roman dans lequel il dévoile des bouts d'histoires comme s'ils étaient ceux d'un autre que lui.

Bardé de références pop et porté par une plume capable de marier la simplicité du quotidien à l'onirisme, Good Boy (VLB, 12 septembre) est une autre preuve du talent d'Antoine Charbonneau-Demers. Deux ans après la publication de Coco, il explore les hauts et les bas d'un jeune adulte qui, plutôt que d'aller à ses cours de littérature, tente de faire exploser les limites de ses envies.

Singulière et attirante proposition que voilà : Martine Delvaux a utilisé le scénario du film Thelma & Louise pour raconter sa propre dans Thelma, Louise & moi (Héliotrope, août).

Le rappeur et écrivain Biz s'intéresse au destin d'un homme et d'un peuple en suivant Derek Laumet, ancien joueur de hockey, nouvel endeuillé et futur papa, qui suivra les traces de son ancêtre dans la ville de l'automobile, dans Cadillac (Leméac, octobre).

Un professeur de philo à la retraite, un itinérant qui récite du Dostoïevski et une actrice célèbre qui peine à retenir ses répliques : voilà le trio iconoclaste réuni par Robert Lalonde dans Un poignard dans un mouchoir de soie (Boréal, 5 septembre).

Un an après avoir fait une entrée percutante dans l'univers littéraire québécois, avec Tu aimeras ce que tu as tué, Kévin Lambert revient à l'assaut avec Querelle de Roberval (Héliotrope, 26 septembre), un roman provoquant qui s'attaque à la machine économique, au patriarcat et aux vieux schémas hétéronormatifs, avec un bouillant conflit de travail en trame de fond.

Collectifs originaux

On salue la magnifique idée de rassembler une dizaine d'auteurs dans une résidence d'écriture, afin de créer la première « saison » du collectif Les nouvelles de la rivière (Québec Amérique, 5 septembre), dirigé par Véronique Marcotte, avec entre autres Patrick Sénécal, Sophie Bérubé, Mouffe et Ghislain Taschereau.

Après avoir savamment dirigé Crimes à la librairie, au musée et à la bibliothèque, trois collectifs mettant en scène des crimes imaginés pour les adultes, Richard Migneault poursuit sur sa lancée en demandant aux écrivains d'écrire pour les adolescents dans Mystères à l'école (Druide, septembre). Parmi eux, on retrouve Laurent Chabin, Sonia Sarfati, Évelyne Gauthier, Pierre-Yves Villeneuve et Simon Boulerice.

On est également curieux de découvrir comment les 15 auteures réunies par Stéphane Dompierre – dont Stéphanie Boulay, Érika Soucy, Mélikah Abdelmoumen, Marie Demers, Mikella Nicol et Fanny Bloom – ont plongé dans l'horreur pour écrire Monstres et fantômes (Québec Amérique, 17 octobre).

Chronologie d'une vie

Parmi les nombreuses biographies qui sortiront au cours des prochains mois, notre attention se portera tout spécialement sur:

» L'hommage à Diane Dufresne, Aujourd'hui, hier et demain (Librex, 31 octobre)

» L'histoire de Mario Cyr, Mes histoires (Édition Cardinal, 26 septembre)

Mes mémoires de l'ex-premier ministre du Canada, Jean Chrétien, 25 ans après avoir été lu à la tête du pays (Éditions La Presse, 29 octobre)

» Les biographies des actrices Monique Miller (Librex, 10 octobre) et Béatrice Picard (Éditions La Presse, 15 octobre)

» La biographie du comédien, professeur, scénariste et réalisateur Marcel Sabourin (Somme Toute, 16 octobre)

» Le récit autobiographique du comédien, metteur en scène et enseignant Raymond Cloutier (Éditions La Presse, 12 novembre)

» L'histoire du hockeyeur Steve Bégin, écrite par le journaliste sportif Luc Gélinas (Hurtubise, 28 novembre)

» Le parcours de l'animateur et ex-footballeur, Étienne Boulay, Le guerrier vulnérable (Librex, 24 octobre)

» La biographie du Dominicain préféré des Québécois, Felipe Alou (Hurtubise, 31 octobre)

Pour les cœurs jeunes

En croisade contre la grossophobie, avec un sourire en coin, Guylaine Guay propose la super-héroïne Capitaine aime-ton-mou : contre les ténèbres du suif, avec l'illustratrice Boum (La Bagnole, 17 octobre).

Encensée par la critique grâce à La déesse des mouches à feu, l'écrivaine Geneviève Pettersen s'aventure dans l'univers de la bande dessinée jeunesse, aux côtés de l'illustrateur François Vigneault, avec le premier tome de 13 avenue (La Pastèque, octobre), l'histoire d'un petit garçon déraciné du Saguenay et transplanté à Montréal.

Romancière, chanteuse et musicienne, Stéphanie Boulay est désormais l'auteure d'une histoire pour les petits, Anatole qui ne séchait jamais, le récit de l'acceptation de soi élaboré avec Agathe Bray-Bourret (Fonfon, 4 octobre).

Inspirée par le deuil périnatal qu'elle a traversé, l'animatrice radio Marie-Josée Gauvin a imaginé une histoire touchante et pleine de douceur, La Princesse endormie (Les Mâlins, 15 novembre), illustrée par Cara Carmina.

Grand succès auprès des tout-petits, les histoires de Claudia Larochelle prennent un tournant festif avec La doudou qui disait non au père Noël (La Bagnole, 31 octobre), à nouveau mis en images par Maria Chiodi.

Elle aussi multi-talentueuse, Stéphanie Lapointe propose avec Delphie Côté-Lacroix un roman graphique un brin philosophique, tant pour les enfants que les adultes : Jack et le temps perdu (XYZ, 7 novembre), l'histoire d'un nageur qui fera tout pour retrouver son fils, englouti par une baleine blessée. La chanteuse , comédienne et écrivaine présente également le tome 2 de Fanny (Les Mains, 8 novembre), alors que la jeune fille sera déracinée de force une deuxième fois en un an... en déménageant au Japon!

Les amateurs de l'émission L'académie et de sa créatrice, Sarah-Maude Beauchesne, seront heureux de découvrir les trois protagonistes de la série présentée sur Illico sous un jour plus intime, dans L'Académie, l'été d'avant (La Bagnole, 5 septembre).

Jennifer Tremblay publie le roman jeunesse Des éclats de nous (Leméac, août), l'histoire des jumeaux Léo et Sophia qui montent une pièce de théâtre à propos de la déroutante garde partagée qui avait suivi le divorce de leurs parents.

Quand aux fidèles de la vie compliquée de Léa Olivier, ils pourront retrouver la jeune fille dans le 11 tome de la série extrêmement populaire (Les Mâlins, 8 novembre), alors qu'elle se prépare à visiter Paris.

La crème des romans policiers

Misant sur la complémentarité des enquêteurs Rinzen Gyatso et Luc Paradis, l'écrivaine Johanne Seymour invite les lecteurs à remettre en question leurs perceptions de la beauté et à résoudre le mystère entourant la mort d'une Mexicaine, retrouvée avec des mots brûlés à la cigarette sur la peau, dans Rinzen – la beauté intérieure (Librex, 10 octobre).

Un thriller-historique campé dans les rues de Québec durant l'hiver de 1770, voilà ce que propose l'historien et habile communicateur Laurent Turcot dans son premier roman, L'homme de l'ombre (Hurtubise, 26 septembre).

Figurant parmi les écrivains de polars les plus doués de la francophonie, André Jacques offre un nouveau morceau des aventures de l'enquêteur Alexandre Jobin, Ces femmes aux yeux cernés (Druide, octobre), un roman où se côtoient la mafia russe, les passionnés d'art contemporain et la police, dans une enquête allant de Montréal à Barcelone, en passant par Paris.

Aussi brillante anthropologue judiciaire qu'écrivaine, Kathy Reichs publie cet automne Compte à rebours (Robert Laffont, 17 octobre), l'histoire de femmes disparues, bafouées et cicatrisées pour la vie.

Apparus dans Une maison de fumée, les policiers Dominic Chartier et Vincent Parent reprennent du service dans Neiges rouges (Alire, 18 octobre), la nouvelle offrande littéraire du critique cinéma fort doué du journal Le Devoir, François Lévesque, qui a cette fois imaginé un thriller psychologique sur les rapports troubles entre les femmes autochtones et le pouvoir blanc.

Chick lit de qualité

Contrairement aux trop nombreux romans de chick lit qui inondent le marché, sans originalité ni profondeur, quelques titres se démarquent admirablement bien. On pense d'abord à Des papillons pis des fins du monde (Librex, 12 septembre), le troisième tome des aventures de Frédégonde Hautcoeur, dont l'intérêt et la drôlerie des aventures sont inversement proportionnels à la beauté de son nom. Son auteure, Alexandra Larochelle, fait également un retour à l'univers qui l'a fait connaître, la littérature jeunesse, en publiant le premier volet de Troisième étoile, de L.A. à Laval (La Bagnole, 17 octobre).

Après avoir raconté la quête amoureuse de Catherine Lambert et ses aventures dans le monde du droit new yorkais, de la mode européenne et de la contre-façon, l'auteure best seller Isabelle Laflèche met à profit sa plume pimpante et pertinente dans Bonjour Girl (Hurtubise, 12 septembre), le premier tome d'une série imaginée autour d'une jeune étudiante en design et blogueuse, qui est victime d'intimidation.

À surveiller

On attend aussi avec impatience:

» Le nouveau recueil de poésie de la grande Joséphine Bacon, Uiesh – Quelque part (Mémoire d'encrier, 5 septembre)

» Le premier roman du comédien James Hyndman, Océans (XYZ, 29 août)

» La nouvelle publication de Nadine Bismuth, Un lien familial (Boréal, 16 octobre)

» L'intrigante correspondance entre les frères journalistes Frédérick et Jasmin Lavoie, respectivement campés en Inde et au Pakistan, Frères amis, frères ennemis (Somme toute, 28 août)

» Le premier roman d'Ariane Lessard, une voix féministe que ses éditeurs osent comparer à Virginie Despente, Martine Delvaux et Christine Angot, Feue (La mèche, 11 septembre)

» La nouvelle création de Jean-Jacques Pelletier, Radio-Vérité (Alire, octobre)

» Le manifeste poignant contre l'indifférence du milieu de la santé du Dr Jean Robert, Médecin de rue (HYZ, 29 août)

» Le recueil de poèmes inédits du monumental Gilles Vigneault, Le Chemin montant (Boréal, 23 octobre)

» Le livre retraçant les 50 ans de Télé-Québec, Nous sommes Télé-Québécois (Éditions La Presse, 8 octobre)

» L'échange entre Janette Bertrand et le sociologue de la sexualité, Michel Dorais, Vous pensez tout savoir sur la sexualité? (Librex, septembre)

» Malade! Récits à savourer en attendant le médecin, du Dr Alain Vadeboncoeur (Lux, 18 octobre)

» Le projet de Géraldine Zaccardelli et de Josiane Simard sur les grossesses difficiles, Quand la grossesse ne tourne pas rond (Québec Amérique, 10 octobre)

» Histoire de filles en sac à dos, trois courts romans de voyages écrits par Marie Julie Gagnon, Nadia Lakhdari King et Mélanie Leblanc (Goélette, octobre)

» La nouvelle série de la reine des ventes au Québec, Louise Tremblay-D'Essiambre, Histoires de femmes (Guy Saint-Jean, 17 octobre)

» 25 nouvelles ayant Mexico comme trame de fond dans Le nombril de la lune, de Françoise Major (Cheval d'août, 5 septembre)

» Le tout nouveau livre de l'inimitable Boucar Diouf, Apprendre sur le tas – La biologie des bouses et autres résidus de digestion (Éditions La Presse, 17 septembre)

» Le premier roman de Jean-Guy Forget, qui détruit les carcans d'identités de genre et sexuelles dans After (Hamac, 4 septembre)

» Le nouveau roman du toujours intriguant François Gilbert, Hare Rama (Leméac, octobre)

» Les observations étonnantes et captivantes d'un duo mère-fille, Ginette Michaud et Alice Michaud-Lapointe, sur la culture japonaise, dans Néons et Sakuras (Héliotrope, 10 octobre)

Une version précédente de cet article comportait une erreur dans le nom du roman d'Alexandre Soublière. Vous auriez dû lire «La Maison mère» au lieu de «La Maisonnière». De plus, la sortie est prévue le 10 octobre et non le 11 septembre. Toutes nos excuses.

Par ailleurs, le titre du livre de Mario Cyr est «Mes histoires» et la date de publication du livre de Raymond Cloutier a été confirmée pour le 12 novembre.

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