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Sainte-Anne-de-Sabrevois: la virulente réponse de Trudeau à une question sur l'immigration «illégale» fait réagir

«Madame, vous n’avez pas votre place au Canada!» s'est exclamé le premier ministre.
Photo d'archives.
La Presse canadienne
Photo d'archives.

La vidéo d'une altercation survenue jeudi soir entre le premier ministre Justin Trudeau et une dame qui le questionnait sur les «immigrants illégaux» continue de faire réagir.

Lors d'un rassemblement des libéraux fédéraux à Sainte-Anne-de-Sabrevois, M. Trudeau a été interrompu à plusieurs reprises par des membres de la foule, dont un homme qui criait à répétition qu'«on n'est pas en territoire mohawk».

Madame, votre racisme n'a pas sa place ici!Justin Trudeau

Après avoir appelé à quelques reprises au «dialogue», le premier ministre a fini par s'emporter contre une dame âgée qui voulait savoir «quand [il allait] remettre les 146 millions de dollars qu'on a payé pour vos immigrants illégaux».

«Madame, cette intolérance par rapport aux immigrants, ça n'a pas sa place au Canada. Vous n'avez pas votre place ici», a alors lancé Justin Trudeau, avant de se lancer dans une tirade passionnée sur la diversité, dont les détails ne sont pas audibles sous les applaudissements de la foule.

«Madame, votre racisme n'a pas sa place ici», répète le premier ministre à la dame à la fin de son discours lorsqu'elle s'approche pour lui parler.

La dame, finalement escortée par un agent de la GRC en civil, refuse de s'identifier et accuse le policier de «lui avoir fait mal» en la prenant par le bras.

La vidéo a été mise en ligne par Carl Brochu, fervent critique de Justin Trudeau et partisan de Citoyens au pouvoir, l'ancien parti de Bernard «Rambo» Gauthier. On ignore s'il s'est présenté au rassemblement en compagnie de la dame.

En début de soirée, lundi, le chef de Citoyens au pouvoir, Stéphane Blais, a annoncé que Carl Brochu n'était plus employé du parti.

Trudeau pressé par les journalistes lundi

Lundi matin, le premier ministre associait les commentaires de la citoyenne au discours politique de droite. Il a parlé de populisme et de "menteries". Et il a dit qu'il était de son devoir de dénoncer ce genre de propos.

"Non", il ne croit pas être allé trop loin en répondant à la dame.

"Je pense que c'est important de comprendre qu'on est dans un moment politique où l'approche basée sur la peur, sur la division, sur la méfiance envers l'autre, sur le populisme (...) sur des vérités partielles ou des mensonges, peut être très dangereuse pour une société", s'est-il justifié.

"Je respecte énormément la diversité de perspectives, y compris la diversité des perspectives politiques", s'est-il défendu. "Jamais on ne devrait accepter la peur et la division comme outil politique", a-t-il martelé.

Il est revenu sur la question des migrants, assurant, une fois de plus, qu'il n'y a pas de crise.

"Nos règles continuent à s'appliquer à chaque personne qui arrive et on traite les dossiers à fond de chaque personne qui arrive, quelle que soit la façon dont elle arrive", a assuré, une fois de plus, M. Trudeau.

La diversité fait jaser

L'incident survient alors que le député conservateur Maxime Bernier multiplie ces jours-ci les attaques contre le premier ministre Trudeau et son «multiculturalisme extrême», qui risque selon lui de «détruire le pays».

Et avec la campagne électorale provinciale qui s'amorce cette semaine, il y a fort à parier que les questions de diversité et d'immigration continueront de faire jaser pendant encore un bout de temps.

Avec La Presse canadienne

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