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L'immigration pour combler le manque de main-d'oeuvre dans les Laurentides

La région met tout en oeuvre pour attirer les immigrants installés à Montréal.

Le HuffPost Québec est en tournée pour approfondir les enjeux qui préoccupent les acteurs et les citoyens de diverses régions du Québec, dans le cadre des élections provinciales. Cap sur... les Laurentides!

Saint-Jérôme, terre d'accueil? Tout à fait, et c'est même souhaitable selon des organismes de développement économique et d'intégration des Laurentides, qui font leur possible pour attirer et garder les travailleurs immigrants installés à Montréal.

Hector Mendez a quitté le Mexique avec sa femme Laura et sa fille Paulina l'an dernier. Fraîchement débarqués à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, ils n'ont pas pris le chemin de Saint-Michel, Villeray ou Côte-des-Neiges — tous des quartiers montréalais qui comptent une importante communauté latino-américaine. Ils ont plutôt opté pour Mont-Tremblant.

«J'étais déjà venu à Mont-Tremblant en février 2006 pour des vacances. [...] Nous sommes restés de 2006 à 2011», dit-il.

Après un retour au Mexique, la famille Mendez est donc revenue dans les Laurentides. Grâce à leurs contacts, Hector et Laura ont rapidement trouvé un boulot et un logement.

«Il y a une grande offre de travail ici. Le problème, c'est que les employeurs manquent tous de personnel. Donc il y a beaucoup de travail», affirme Hector.

Selon l'Institut de la statistique du Québec, les Laurentides ont un des plus forts taux d'emploi de toutes les régions du Québec, arrivant fréquemment dans les quatre premières positions. Depuis 10 ans, la croissance du nombre d'emplois est deux fois plus importante ici (23,9%) que dans l'ensemble de la province (10,4%).

Paul Calce, directeur général de la Corporation de développement économique (CDÉ) de la MRC des Laurentides, ajoute qu'il peut être difficile pour les entreprises d'attirer la main d'oeuvre en-dehors de la région de Montréal.

«Les gens voient les Laurentides comme étant seulement un endroit touristique. Ils ne les voient pas comme un endroit pour vivre, pour travailler et pour s'éduquer», déplore-t-il.

L'organisme de M. Calce, et d'autres ailleurs dans la région, recrutent donc activement des immigrants qui sont installés dans la métropole et qui peinent à se trouver un emploi et un mode de vie convenable.

«On fait du recrutement dans les bassins d'immigration à Montréal parce que le taux de chômage chez les immigrants est plus élevé que dans la population générale. Alors on tente de charmer ces personnes pour qu'elles viennent s'installer ici», affirme Carmen-Gloria Sanchez, directrice générale de la Chambre de commerce et d'industrie du Saint-Jérôme métropolitain.

En novembre, Mme Sanchez accompagnera une cohorte de 50 à 100 nouveaux arrivants installés à Montréal pour qu'ils viennent visiter les entreprises du coin.

Le défi de l'adaptation

L'arrivée peut toutefois être très difficile pour certains immigrants qui n'ont pas déjà un réseau. C'est là que des personnes comme Josée Dufresne, agente d'accueil, d'intégration et de rétention pour la CDÉ des Laurentides, entrent en jeu. Son rôle est de faire le lien entre les entreprises, les nouveaux arrivants chercheurs d'emplois et les propriétaires de logements. Elle s'assure également que les travailleurs puissent intégrer des réseaux afin de faciliter leur rétention.

«Pourquoi est-ce qu'un employeur va perdre son employé? Souvent, c'est parce qu'il s'ennuie. Si le conjoint ou la conjointe n'a pas d'emploi, il faut aussi l'intégrer à la communauté», souligne M. Calce.

Celui-ci ajoute que les employeurs de la région n'ont plus le choix d'accompagner les nouveaux arrivants dans leur intégration. Certains vont même financer une partie du loyer pendant quelques mois.

De nouveaux résidents venus d'Haïti, de Côte-d'Ivoire, du Cameroun et d'ailleurs, rencontrés lors d'une activité de réseautage à Mont-Tremblant, ont témoigné de l'aide importante qu'ils ont reçu et de la facilité avec laquelle ils sont venus s'installer dans les Laurentides.

«Je suis venue au Québec parce que j'avais des problèmes de sécurité en Haïti. Et je suis venue à Mont-Tremblant parce que je n'aimais pas trop Montréal. Ici, il y a la tranquillité, il y a la nature. Il y avait beaucoup d'arbres là où j'habitais, à Port-au-Prince», explique une prénommée Denka.

Celle-ci, comme d'autres, a entendu parler de Mont-Tremblant à travers le Collectif des femmes immigrantes du Québec, qui a des partenariats avec différentes chambres de commerces et corporations de développement économique.

Denka compte poursuivre sa vie à Mont-Tremblant à long terme. Tout comme la famille Mendez. Hector, Laura et Paulina ont d'ailleurs accueilli une toute nouvelle citoyenne canadienne dans leur famille: Alexa, née en juin à l'hôpital de Sainte-Agathe.

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