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Comment soutenir un proche en pleine transition de genre?

Votre ami transgenre a certainement besoin de vous.
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Enclencher un processus d'affirmation du genre est certainement une étape déterminante chargée en émotions. Et, sans surprise, l'une des principales craintes des transgenres demeure la sortie du placard, ou le fameux «je suis un homme, pas une femme», ou l'inverse. Pour faciliter la transition de votre ami, frère, ou tante, voici ce que vous pouvez faire.

Important d'être présent

« Les recherches montrent que les réactions favorables et positives aident beaucoup les transgenres. Et plus ils sont jeunes, plus ça favorise leur santé mentale pendant le processus», explique Vincent Chouinard, travailleur social spécialisé dans les standards de soins à l'Association professionnelle mondiale pour la santé des personnes transgenres (WPATH en anglais).

Ce dernier révèle d'ailleurs que l'année du «coming out» et du début de la transition est celle où on dénombre le plus d'idées suicidaires et de tentatives de suicide chez les transgenres. Ainsi, lorsqu'une personne trans se révèle à nous, il est important de comprendre qu'il s'agit d'un grand pas qu'elle vient de faire et c'est notre devoir de la supporter durant le processus.

Ajuster son vocabulaire

Premièrement, comme le dit l'expression, « le diable est dans les détails ». Il est important d'utiliser les bons termes, comme «processus d'affirmation du genre» ou «transition de genre», plutôt que «changement de sexe», puisque certaines personnes trans décideront de conserver les mêmes organes génitaux.

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Parler de vulve et de pénis ou de ce que les transgenres font avec peut aussi déranger. « N'importe quelle question qui se rapporte à mes parties génitales est désagréable. Et ça arrive relativement souvent », témoigne Liam Mailloux Lafrance, un homme trans de 22 ans en plein processus de transition.

Il faut également prendre soin d'adapter son vocabulaire en fonction des préférences de la personne trans, soit en féminisant ou masculinisant sa grammaire et en utilisant le prénom qu'elle a choisi. Rien pour lui rappeler son ancien soi auquel elle ne s'identifie pas.

Mais, n'ayez crainte, « on a le droit à l'erreur, nous rassure Vincent Chouinard. Si l'intention est bonne, la personne va comprendre que ça demande une certaine période d'adaptation ».

À bas les préjugés et les généralisations

Vaut mieux se renseigner sur les transgenres avant d'émettre toutes sortes de préjugés qui pourraient blesser la personne. Posez des questions et n'hésitez pas à consulter ces ressources fiables :

L'éducation joue bien sûr un rôle important dans le soutien des personnes trans. Avec Internet, il n'y a plus d'excuse pour ne pas se renseigner sur le sujet. Toute l'information est disponible gratuitement, en ligne, donc il est possible de trouver réponse à vos questions en quelques clics seulement.

Rappelez-vous aussi que votre proche ne changera pas du tout au tout du jour au lendemain. « Ce qui va changer, c'est son corps. Mais, elle va rester la même personne, avec la même personnalité, les mêmes valeurs et intérêts», précise le travailleur social.

Des actions concrètes

Une façon simple de cibler les besoins immédiats des transgenres est de les questionner directement sur leurs attentes. Les besoins varient du soutien moral, au soutien monétaire, en passant par un accompagnement physique ou la signature d'une attestation légale lors du changement d'état civil.

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Il est également conseiller, en tant que proche d'une personne en transition, d'aller consulter ou de demander de l'aide à un tiers à son tour. Ainsi, vous pouvez aussi faire part de vos incompréhensions et inquiétudes, sans les imposer à la personne transgenre déjà fragilisée. « Pour faire ta transition, tu as besoin de toutes tes forces et ton énergie, alors s'il faut que tu gères les états d'âme de tes proches en plus, ça devient une trop grande charge émotionnelle », précise Liam, dont les proches ont choisi de faire leur propre cheminement pour se familiariser avec cette nouvelle réalité.

« Les parents que je rencontre vivent de la colère, de la frustration, de la tristesse, poursuit M. Chouinard. Ce que j'entends le plus souvent, c'est qu'ils ont l'impression que leur fille ou leur gars meurt. Comme si on leur enlevait leur enfant. Avec le temps, leur discours va changer, mais sur le coup, c'est tellement un gros choc qu'ils sont déboussolés. C'est donc important d'aller voir des professionnels qualifiés, qui connaissent les standards de soins de la WPATH, pour être bien conseillés. »

Les professionnels sont à votre disposition pour vous aider à ventiler et à trouver des techniques de communication, afin d'être dans un état d'esprit positif et constructif lorsque vous êtes en présence d'un proche en transition.

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