Ils ont beau être à l'âge de la retraite, près du quart des baby-boomers canadiens ne se sont pas encore délestés de leurs responsabilités de parents.
Un nouveau sondage réalisé par l'agence immobilière Royal LePage révèle que près du quart (23%) des répondants âgés de 54 à 72 ans hébergent toujours au moins un enfant d'âge adulte.
Parmi ceux qui hébergent toujours des enfants, 44% des répondants croient - ou espèrent? - qu'ils auront quitté le nid familial avant l'âge de 25 ans. Mais près d'un parent boomer sur 10 s'attendent à ce que leurs enfants vivent sous leur toit passé l'âge de 35 ans. En Colombie-Britannique, c'est plus du quart des parents qui se préparent à faire face à un «Tanguy» de 35 ans et plus.
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Pour Phil Soper, le président de Royal LePage, le fait qu'autant d'enfants adultes restent chez leurs parents en Colombie-Britannique - la province où le prix des propriétés est le plus exorbitant - est un signe que la hausse marquée du prix des maisons au Canada ne laisse pas d'autre choix à certains jeunes adultes.
«Le coût de la vie, et particulièrement le coût pour se loger, garde les gens à la maison», a-t-il affirmé en entrevue téléphonique avec le HuffPost Canada.
Selon des données récentes de la Banque royale du Canada, les coûts associés à l'achat d'une propriété ont atteint un sommet inégalé depuis près de trois décennies dans le premier trimestre de 2018, en raison de la hausse des taux d'intérêt et du prix très élevé dans certains marchés canadiens comme ceux de Toronto et de Vancouver.
Pas seulement un problème immobilier
Le prix des maisons n'est pas le seul facteur en cause. Phil Soper remarque que, de manière générale, les jeunes d'aujourd'hui restent à l'école plus longtemps. C'est particulièrement vrai pour les jeunes femmes.
Les parents sont définitivement plus impliqués dans la vie de leurs enfants adultes.- Phil Soper
Selon lui, un changement de culture est aussi en train de se produire, alors que «les parents sont définitivement plus impliqués dans la vie de leurs enfants adultes».
«Je suis un jeune baby-boomer et à mon époque c'était assez rare parmi mes amis que leurs parents les aident à payer leur première maison», raconte Soper. «On attendait simplement d'avoir assez d'argent.»
C'est loin d'être le cas aujourd'hui. Le coup de sonde de Royal LePage a révélé que 47% des baby-boomers étaient prêts à «subventionner» l'achat de la première maison de leur enfant - un chiffre que Phil Soper a qualifié de «surprenamment élevé».
Les boomers vont bien
Mais la plupart de ces parents peuvent se le permettre.
«Les baby-boomers, en tant que génération, ont une très bonne santé financière», estime Soper.
«Leur hypothèque est sous contrôle et ils ont accumulé beaucoup de capital, plus que ce dont ils auraient pu rêver.»Phil Soper
Alors que d'autres sondages ont démontré que les Canadiens les plus âgés souhaitaient majoritairement rester dans leur maison, près du tiers (32%) des répondants plus âgés du sondage de Royal LePage prévoient acheter une nouvelle propriété au cours des cinq prochaines années.
Certains prévoient déménager dans un condo plus petit lorsque leurs enfants auront quitté le foyer, mais une proportion importante d'entre eux (45%) souhaite plutôt acheter une autre maison.
Exode hors des villes
Phil Soper croit que plusieurs baby-boomers chercheront à quitter les grandes villes dispendieuses du pays, leur préférant les banlieues plus abordables ou la campagne pas trop éloignée.
Cet exode contribuerait à atténuer la «pénurie critique» de maisons unifamiliales, particulièrement dans les régions de Toronto et de Vancouver, a affirmé Soper.
Toutefois, cette tendance risque de pousser à la hausse les prix des condos en banlieue des grands centres, prédit l'homme d'affaires.
Le sondage a été effectué en ligne du 12 au 17 juillet auprès de 1000 membres de la génération des baby-boomers (âgés de 54 à 72 ans). La marge d'erreur est de +/- 3 pour cent, 19 fois sur 20.
Ce texte initialement publié sur le HuffPost Canada a été traduit de l'anglais.
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