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Comment une gigantesque tempête de poussières a changé la surface de Mars

Depuis un mois et demi, la surface de la planète rouge est métamorphosée.

En un mois, Mars s'est métamorphosée. Depuis le 30 mai, une tempête de poussières géante a englobé l'ensemble de la planète rouge. À tel point que vue de l'espace, elle ne ressemble plus du tout à l'image qu'on a d'elle, comme le montre une vidéo publiée par la NASA ce jeudi 19 juillet, visible en haut de l'article.

À gauche, Mars vue par l'une des sondes de l'agence spatiale en orbite le 28 mai, deux jours avant le début de la tempête. À droite, une vue similaire, mais prise le 1er juillet, alors que la tempête fait rage. Une météo qui pose problème pour la NASA, mais permet également à l'agence de mieux comprendre ces tempêtes encore bien mystérieuses.

Il est assez courant que de gigantesques phénomènes de ce type obscurcissent l'atmosphère martienne, mais localement. Les tempêtes globales, à l'échelle de la planète, sont plus rares: elles ont lieu tous les huit ans environ. La dernière s'est déroulée en 2007, mais elle était bien moins violente que celle qui s'abat sur la planète rouge aujourd'hui. L'opacité est deux fois plus importante qu'à l'époque.

Il faut remonter à 2001 pour qu'une tempête au moins aussi puissante touche la planète rouge. Déjà à l'époque, la comparaison était impressionnante:

NASA

Un rover en hibernation

Cette météo bien particulière pose un sérieux problème pour un des engins de la NASA: le rover Opportunity.

La tempête, repérée pour la première fois le 30 mai, s'est formée au dessus de ce robot envoyé sur Mars en 2004 et toujours opérationnel. Le problème, c'est que celui-ci fonctionne à l'énergie solaire. Or, la tempête s'est petit à petit intensifiée et bloque quasiment toute lumière. Opportunity a déjà survécu à la tempête de 2007, mais elle était bien moins puissante.

Le 18 juillet, la NASA était toujours sans nouvelle de son rover, avec lequel les communications ont été coupées depuis le 12 juin. L'agence spatiale précise que si la tempête dure trop longtemps, Opportunity n'aura plus assez de batteries pour se protéger du froid.

C'est ce qui est arrivé à son jumeau, Spirit, lancé également en 2004. Cinq ans après, il s'est retrouvé coincé dans une dune de sable et a fini par mourir de froid. La NASA garde tout de même espoir: la poussière dans l'atmosphère empêche la température de la planète de trop baisser la nuit. Mais la tempête va sûrement durer jusqu'à septembre. Et il faudra ensuite peut-être attendre que les vents balayent la poussière déposée sur les panneaux solaires d'Opportunity.

Branle-bas de combat à la NASA

Si la NASA espère bien reprendre contact avec son rover, elle a surtout conscience de la chance que représente cette tempête. Car ces événements globaux sont assez rares. Et depuis le précédent de 2001, l'agence spatiale américaine a assuré sa présence autour de la planète rouge.

Il y a maintenant trois sondes en orbite autour de Mars: MAVEN (2014), Mars Odyssey (2002) et Mars Reconnaissance orbiter (MRO, 2006). Et Curiosity, le dernier rover de la NASA arrivé en 2012, analyse depuis le sol ce qu'il se passe. Car à l'inverse d'Opportunity, il fonctionne à l'énergie nucléaire. Depuis le début de l'événement, les instruments scientifiques de ces objets scannent la planète rouge sous toutes ses coutures.

Mars pendant la tempête, le 11 juin, vue par Curiosity
NASA
Mars pendant la tempête, le 11 juin, vue par Curiosity

En analysant toutes les données recueillies sur la surface, son atmosphère et sa composition, sa température, les chercheurs espèrent mieux comprendre comment des tempêtes locales peuvent se transformer en gigantesques monstres planétaires.

Cela pourrait même leur donner des pistes pour tenter de percer le mystère du changement brutal qui a touché Mars il y a des milliards d'années, quand son atmosphère était encore assez dense pour permettre à l'eau liquide d'exister à la surface de la planète rouge.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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