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Festif 2018: les filles de Milk & Bone ont des messages à passer

«Quand on dit à des gens qu'il y a des mois où on a de la difficulté à payer notre loyer, ils sont étonnés.»
Milk & Bone se produisait dans la chapelle de la Maison Mère, jeudi soir, au Festif! de Baie-St-Paul.
Caroline Perron - courtoisie le Festif!
Milk & Bone se produisait dans la chapelle de la Maison Mère, jeudi soir, au Festif! de Baie-St-Paul.

BAIE-ST-PAUL – On pourrait croire que le duo Milk & Bone roule sur l'or.

Son premier album, Little Mourning, a été encensé par la critique et le public, ce qui lui a valu une nomination pour le prestigieux prix Polaris. Le deuxième reçoit aussi un bel accueil. Des tournées ont amené les deux femmes en Europe et aux États-Unis. Et plus récemment, elles étaient d'un des spectacles qui a fait le plus jaser au Festival d'été de Québec.

Les deux auteures-compositrices-interprètes ont beau avoir fait la première partie de Cyndi Lauper et Lorde au FEQ, il y a tout de même encore certaines fins de mois plus difficiles.

«On l'entend que c'est difficile (vivre de la musique). Mais je pense que tu peux l'entendre et ne pas le comprendre, estime Laurence Lafond-Beaulne en entrevue avec le HuffPost Québec avant la prestation du groupe au Festif!. Quand on dit à des gens qu'il y a des mois où on a de la difficulté à payer notre loyer, ils sont étonnés.»

À voir sur le Festif!

«Même des gens proches de nous, ajoute Camille Poliquin. [...] C'est super, on prend de l'importance dans les yeux des gens, ce qui est fantastique pour nous. Mais je pensais qu'à ce stade de ma carrière et de ma vie, j'aurais moins à stresser.»

Néanmoins, les deux Montréalaises ne s'apitoient pas sur leur sort.

«Ça nous pousse à être créatives et à travailler super fort. Il ne faut pas ça devienne un boulet et que ça nous empêche de créer. Ça nous motive d'une certaine manière, mais on pourrait être autant motivées en faisant un peu plus de sous», lance Lafond-Beaulne en riant.

Prendre la parole publiquement

Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin veulent que les choses changent en musique... et dans les arts en général.

«Il faut en parler, informer les gens et se battre pour que les réglementations changent», estime Laurence Lafond-Beaulne, qui indique faire autant d'argent avec Milk & Bone que lorsqu'elle participait sur les projets d'autres artistes à ses débuts en musique.

Avec la notoriété vient une plus grande audience. Les deux femmes de Milk & Bone en sont bien conscientes. Peut-être un brin plus réservées sur leurs opinions auparavant, les musiciennes electro-pop veulent maintenant utiliser leurs plateformes pour prendre position lorsqu'elles le jugent nécessaire.

Plus tôt au mois de juillet, elles ont d'ailleurs exprimé leur désaccord avec la pièce SLÄV, qui a finalement été annulée par le Festival de Jazz, qui employait une majorité de chanteuses blanches pour interpréter des pièces composées par des esclaves noires.

Lors de leur représentation dans le cadre de ce festival, Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin ont fait monter sur scène deux personnes, dont l'artiste Lucas Charlie Rose, pour un faire un monologue sur la controverse, ce qui avait été applaudi par la foule.

THANK YOU SO MUCH CHRISTELLE AND LUCAS FOR JOINING US ON STAGE TONIGHT ❤

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«On est deux filles sensées. On se pose des questions et on se parle beaucoup. Nous avons des opinions politiques et c'est correct d'utiliser notre voix et notre plateforme pour ça. Et on devrait le faire quand c'est important de le faire», dit Laurence sur un ton convaincant.

«Je pense qu'on va le faire plus souvent, enchaîne Camille. Tant mieux si les gens apprennent plus à nous connaître, à savoir qui on est réellement et ce que nous défendons. Ça fait entièrement partie de notre musique aussi.»

La musique avant tout

Malgré tout, les deux auteures-compositrices-interprètes passent leurs messages par leur musique.

Deception Bay, lancé en 2018, était un album très attendu comparativement au premier alors que le duo faisait ses premiers pas.

On l'appréhendait un peu parce qu'on nous dit que c'est difficile faire un deuxième album. Nous ne l'avons pas trop senties. Mais je comprends ce qu'ils veulent dire. On espère que les gens seront autant là pour le deuxième que le premier.Camille Poliquin

Même si l'album et ses chansons ont déjà étés visionnés et écoutés à des millions de reprises sur les différentes plateformes numériques, il n'y a rien comme un public en direct pour juger de la réception d'un album.

«Un chiffre, c'est pas un visage, c'est pas une personne, c'est pas une foule. C'est vraiment cool par contre. Visiblement, notre musique touche les gens quand on voit ces nombres (sur les plateformes numériques)», analyse Laurence Lafond-Beaulne.

À en croire les foules qui se sont déplacées au FEQ et au Festif, qui affichait d'ailleurs complet dans sa chapelle pour Milk & Bone jeudi soir, Deception Bay est à la hauteur des attentes des fans.

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