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Voici Neptune vue de la Terre (avec un très gros télescope)

Ces images ont été capturées grâce à une technique qui va nous permettre d'observer de nombreux objets dans l'espace.
ESO/P. Weilbacher (AIP)

Une belle photo de l'astre le plus bleu du système solaire, prise depuis la "planète bleue". L'observatoire austral européen (ESO) vient de dévoiler, ce mercredi 18 juillet, une magnifique vision de Neptune.

La nouveauté, c'est que cette photo a été prise sur Terre, avec le Très Grand Télescope (VLT). Normalement, les télescopes terrestres ne sont pas capables d'obtenir une si grande qualité d'image.

C'est grâce à une technologie bien spéciale, appelée "optique adaptative", que les scientifiques ont pu capturer une vision de cette planète, la plus éloignée du système solaire, encore plus nette qu'avec le télescope spatial Hubble.

Et Neptune n'était qu'un test. Les chercheurs vont maintenant pouvoir observer toute sorte d'objets très éloignés avec une grande efficacité, des trous noirs supermassifs en passant par les supernovas, sans oublier les différentes planètes et lunes du système solaire.

Quatre lasers à la rescousse

La photo prise par le VLT est à gauche, celle d'Hubble à droite.
ESO/P. Weilbacher (AIP)/NASA, ES
La photo prise par le VLT est à gauche, celle d'Hubble à droite.

Pour réussir à obtenir une telle image, il a fallu utiliser une petite astuce. Le télescope qui a observé Neptune, UT4, est un spectrographe. Cela veut dire qu'il observe ce que vous voyez également (le spectre visible), mais décompose ce qu'il détecte sur les différentes longueurs d'ondes de la lumière. Du violet au rouge, pour faire simple. La photo est donc une reconstitution de ce qu'a pu voir le télescope UT4.

Le résultat d'une observation avec un spectrographe.
Observatoire de Haute-Provence
Le résultat d'une observation avec un spectrographe.

Jusqu'ici, pas de problème. Sauf qu'en réalité, la vision du spectrographe est brouillée par l'atmosphère. Un peu comme quand nous avons l'impression en levant les yeux que les étoiles scintillent. Le résultat, c'est un effet flou pas très agréable.

C'est ici que la technologie d'optique adaptative entre en jeu. Lorsque le spectrographe UT4 a observé Neptune, 4 puissants lasers sont partis de l'engin et ont illuminé le ciel. Objectif: exciter les atomes de sodium présents dans la haute atmosphère. Dans cet état, ils ressemblent alors à s'y méprendre à de vraies étoiles vues du plancher des vaches.

ESO

En analysant ces étoiles artificielles, le spectrographe peut calculer en temps réel l'effet de flou provoqué par l'atmosphère et ainsi observer en détail des objets très lointains. Comme Neptune, dans le cadre de ce test.

Ci-dessous, la photo de gauche est celle prise grâce aux données récoltées en utilisant ces fameux lasers. A droite, c'est Neptune vue sans cette technologie:

ESO/P. Weilbacher (AIP)

Il n'y a plus qu'à attendre pour que de nouvelles images d'autres objets célestes soient capturées avec la même netteté.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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