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«Utopie»: Jean-Marc Parent égal à lui-même

Malgré certaines failles, Jean-Marc Parent ne déçoit pas avec son nouveau spectacle…
Jean-Marc Parent en 2017.
Facebook/Juste pour rire en direct
Jean-Marc Parent en 2017.

La première médiatique d'Utopie, le onzième one-man show de Jean-Marc Parent, avait lieu ce mercredi 11 juillet, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Malgré quelques maladresses et passages qui gagneraient à être resserrés, le vétéran de l'humour a démontré qu'il n'a toujours rien perdu de ses talents incomparables de conteur.

Après avoir vendu plus de 300 000 billets de son spectacle précédent, le remarquable Torture, inutile de dire que les attentes face à Utopie étaient plus qu'élevées. Déjà, avant même que Jean-Marc Parent ne monte sur scène, on annonçait deux nouvelles supplémentaires au Théâtre St-Denis, les 26 et 27 octobre prochains.

En terrains connus

Malgré une nervosité apparente, Jean-Marc Parent a su mettre rapidement le public dans sa poche avec un numéro d'ouverture hilarant dans lequel il a ajouté (une fois de plus) son grain de sel aux éternelles lamentations sur l'état de la circulation à Montréal. L'humoriste a alors fait voyager son public dans le temps, à une époque où il était encore possible d'entrer dans la métropole et d'en sortir sans y perdre sa journée.

Cette entrée en matière allait donner le ton au reste du spectacle, tournant autour de la recherche du bonheur, des éléments perdus du passé, et des différents moyens – pas toujours très concluants – pris pour rendre notre existence sur Terre un peu plus supportable.

Les choses se sont quelque peu gâtées, toutefois, quelques instants plus tard, lorsque l'artiste a abordé le sujet de l'alimentation bio, tombant dans les généralités et étalant un argumentaire assez mince, ne tirant aucunement profit de ses habituels talents d'observateur. La réponse du public fut d'ailleurs assez froide.

Facebook/Jean-Marc Parent

Les valeurs sûres

Jean-Marc Parent a néanmoins su corriger le tir dès les numéros suivants. Connu pour tourner en dérision et illustrer avec une extrême précision ses nombreux problèmes de santé (réels et fictifs), il a d'abord offert un monologue sur l'apnée du sommeil aussi efficace et mémorable que celui portant sur ses pierres aux reins présenté dans son précédent spectacle.

Jean-Marc Parent fait d'ailleurs toujours autant dans l'autodérision avec ce nouveau spectacle, nous projetant dans les situations les plus malaisantes qu'il ait pu vivre pour se moquer de ses réactions pas toujours idéales face à celles-ci.

C'est le cas dans un numéro délirant dans lequel il raconte ses mésaventures dans un club échangiste en Floride où la clientèle majoritairement québécoise l'a aussitôt reconnu, tout comme celui sur son «permis de conduire américain», où il étale de nouveaux ses déboires avec les forces de police américaines.

Utopie s'avère également un spectacle beaucoup plus physique pour l'humoriste, qui ajoute une autre dimension à ses histoires en les agrémentant d'une avalanche de gestes, de grimaces et d'expressions faciales.

Le tout est particulièrement mis à profit dans un segment portant sur des voleurs ayant eu la «brillante» idée de faire une invasion de domicile chez son bon ami ayant fait partie du Corps des Marines. «Il y a des gens que tu peux voler, et il y a des gens que tu ne peux PAS voler», a-t-il bien expliqué.

Comme pour tout bon spectacle présenté pour la première fois, plusieurs ajustements devront être apportés au fil des représentations pour qu'Utopie puisse atteindre son plein potentiel. Plusieurs punchs finaux ne se révèlent, notamment, pas à la hauteur des gags les ayant précédés, alourdissant la transition entre certains segments du spectacle.

L'humoriste s'éparpille également un peu trop lorsqu'il tente de comprendre le fonctionnement des rêves et d'expliquer – justement – l'état de confusion régnant dans notre esprit entre le sommeil et l'éveil.

Jean-Marc, c'est Jean-Marc

Malgré tout, voir un nouveau spectacle de Jean-Marc Parent, c'est comme retrouver un ami qu'on n'a pas vu depuis longtemps. On s'assoit devant lui pendant deux heures et quart et on l'écoute nous raconter avec passion ce qui lui est arrivé de bon depuis la dernière fois qu'on l'a croisé; les situations impensables dans lesquelles il s'est retrouvé, les personnages plus grands que nature qu'il a croisés, etc. Le tout avec une attention aux détails lui permettant d'extirper l'essence de chaque anecdote pour que nous puissions nous reconnaître automatiquement dans ses propos.

Tout cela, Jean-Marc Parent le fait encore très bien, même si, en essayant de sortir à l'occasion de sa zone de confort, il laisse paraître un peu plus les rouages de ses histoires qu'auparavant.

Au final, l'humoriste de 56 ans ne déçoit pas avec ce onzième spectacle en trente ans de carrière. Malgré ses problèmes de santé récurrents, l'humoriste est plus en forme que jamais sur scène et démontre qu'il n'a toujours pas d'égal pour ce qui de créer un contact solide et durable avec les spectateurs.

Si les bonnes corrections peuvent être apportées aux bons endroits – Jean-Marc Parent a d'ailleurs mentionné après le spectacle n'avoir trouvé l'un des meilleurs gags de son numéro final (portant sur le don de sang) que tout récemment -, Utopie pourrait devenir une production aussi bien ficelée et mémorable que Torture au cours des mois et des représentations à venir.

Jean-Marc Parent présentera Utopie partout au Québec au cours des mois à venir. Cliquez ici pour tous les détails.

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