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Golf: le conflit s'intensifie entre l'administration Plante et l'arrondissement d'Anjou

La ville-centre veut en faire un parc, malgré les protestations de l'arrondissement.
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La Ville de Montréal a pris un pas de plus vers la transformation du Golf métropolitain d'Anjou en parc-nature il y a deux semaines, en imposant des réserves foncières sur une partie du terrain. Au grand déplaisir du maire d'arrondissement Luis Miranda, qui avance que le site est trop fortement contaminé par l'ancienne raffinerie British Petroleum.

Les réserves foncières ont été approuvées par le comité exécutif le 27 juin, lors d'une rencontre à huis clos. Elles couvrent environ la moitié de la superficie du golf.

«Les terrains [...] sont nécessaires dans le cadre de l'agrandissement du parc-nature du Bois-d'Anjou. En attendant de poursuivre les démarches d'acquisition de ces lots, l'imposition d'une réserve sur les terrains visés permettra de sécuriser leur valeur en empêchant l'émission de permis de construction, d'agrandissement ou de transformation de bâtiment», lit-on dans les documents soumis aux élus.

En mai, le responsable des grands parcs Luc Ferrandez dévoilait son ambition de fusionner le golf avec le parc-nature du Bois-d'Anjou pour en faire un espace vert aussi grand que le parc Maisonneuve.

«Ils ne connaissent rien du secteur»

Luis Miranda, maire de l'arrondissement d'Anjou, estiment que les élus de l'administration Plante ne connaissent pas suffisamment le secteur.

«Ils ne sortent pas assez des quartiers centraux, dit-il. C'est clair qu'ils ne connaissent rien du secteur, c'est entouré d'industries. Il n'y a personne qui va venir là!», lance-t-il.

Le golf est effectivement entouré d'industries de toutes sortes, ainsi que de quelques commerces. Le secteur est aussi bordé par une gare de triage et la carrière Lafarge.

M. Miranda a présenté ses arguments lors de la rencontre du 27 juin. Sans succès.

«C'est de l'entêtement. Luc Ferrandez, c'est sa façon de procéder», dit-il.

L'agrandissement du parc-nature met un frein à un projet de développement commercial sur la partie sud du golf. Selon M. Miranda, le projet créerait environ 1500 emplois directs et générerait des investissements de 1,5 G$.

Terre contaminée?

M. Miranda ajoute que le golf est situé sur un terrain autrefois occupé par une raffinerie de l'entreprise pétrolière British Petroleum, démantelée à la fin des années 1990. Un document de consultation publique diffusé en 2010 indique l'emplacement de l'ancienne raffinerie.

Les sols ont été décontaminés, mais pas suffisamment pour permettre à la nature de s'imposer, selon le maire d'arrondissement.

«Regardez les verts. On les arrose et on les fertilise, et ça reste vert. Mais là où on n'arrose pas, ça ne pousse pas», avance-t-il, photos à l'appui.

Ville de Montréal - arrondissement Anjou

Le maire d'Anjou souligne qu'une pompe installée sur le golf puise de l'eau de la nappe phréatique afin de maintenir la verdure.

«À Montréal, on n'a pas de problème de nappe phréatique parce qu'on est entre deux rivières. Mais à certains endroits, ça baisse. Il ne faut pas utiliser la nappe pour arroser du gazon», dit-il.

La semaine dernière, M. Miranda a envoyé une lettre à la mairesse Valérie Plante l'enjoignant à choisir un autre emplacement pour ajouter des espaces verts dans l'Est.

«Dans ces conditions, comment allez-vous arriver à avoir un parc digne de ce nom? Vous pomperez encore plus d'eau afin de couvrir toute la superficie du parc? C'est contraire aux règles environnementales et cela va à l'encontre de vos principes de développement durable», dit-il dans la lettre, dont le HuffPost Québec a obtenu copie.

Le cabinet de Mme Plante n'a pas retourné les messages et les appels du HuffPost Québec.

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