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«Sharp Objects»: départ très prometteur pour la nouvelle série de Jean-Marc Vallée

L'événement télévisuel de l'été?
HBO

Le premier épisode de Sharp Objects, la nouvelle mini-série réalisée par Jean-Marc Vallée, était diffusé ce dimanche 8 juillet, sur les ondes de HBO. Et si on se fie à cette première heure, la nouvelle collaboration entre le réseau américain et le Québécois promet d'être à la hauteur des attentes.

Scénarisée par Marti Noxon, Sharp Objects nous emmène au coeur d'une petite communauté secouée par un crime innommable. La journaliste Camille Preaker (Amy Adams, toujours excellente) est alors forcée par son patron de retourner dans sa ville natale pour couvrir ce qui pourrait bien être l'oeuvre d'un tueur en série.

Ville qu'elle a quittée plusieurs années auparavant, après avoir été elle-même secouée par un drame familial dont elle porte - et entretient - encore les blessures physiques et psychologiques.

Substituant la riche banlieue californienne de Big Little Lies pour une petite municipalité «sans histoire» du Missouri, Jean-Marc Vallée nous entraîne dans un univers glauque, parfois suffocant, où une nouvelle venue vient de nouveau menacer le fragile équilibre d'une communauté ne cherchant pas d'histoires, ou désirant du moins dissimuler les siennes.

Dès les premiers instants, des liens entre Big Littles Lies et Sharp Objects se tissent dans notre esprit.

Mais contrairement à la série acclamée mondialement l'an dernier, Sharp Objects prend davantage son temps pour imposer son ton, instaurer la dynamique des lieux et révéler les positions de départ des personnages, notamment à travers certaines tensions familiales. Une entrée en matière beaucoup moins brouillonne et tapageuse laissant couler beaucoup d'informations à travers les non-dits.

Vallée et Noxon sont d'ailleurs totalement dévouées ici à leur unique protagoniste, établissant petit à petit les causes et les effets de ses traumatismes passés, de ses problèmes de consommation d'alcool du présent, et de sa vision pessimiste du futur.

HBO

Sharp Objects semble donc vouloir établir son rythme et ses fondations dans les silences et les répliques courtes, mais lourdes de sens, s'éloignant du débit des personnages de grandes gueules qu'interprétaient à la perfection les actrices de Big Little Lies.

Une fois de plus, Jean-Marc Vallée démontre qu'il s'est particulièrement bien adapté aux exigences du marché américain, notamment dans cette façon très méticuleuse dont il filme - justement - l'Amérique, et un souci du détail que le réalisateur a passablement développé au cours des dernières années.

D'ailleurs, même s'il révélait en entrevue avec le HuffPost Québecvouloir prendre un «break» de la télévision pour retourner au cinéma, Sharp Objects démontre que la télé est le média qui sied définitivement le mieux aux aspirations du Québécois. Le réalisateur aura d'ailleurs su y importer certaines de ses marques de commerce, notamment l'importance accordée à la musique, qui joue de nouveau un rôle fondamental dans cette nouvelle création.

Et si, à l'instar de Big Little Lies, Sharp Objects dévoile ses forces et parvient à son tour à resserrer ses intentions et son intrigue d'épisode en épisode, nous pouvons d'ores et déjà affirmer que le meilleur reste à venir.

Sharp Objects est diffusée les dimanches à 21 h, sur HBO.

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