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Jean-Marc Vallée: «J’ai besoin d’un bon break de télé»

Le réalisateur québécois revient sur le tournage de la série «Sharp Objects», qui a été très «difficile» pour tout le monde...
Amy Adams et Jean-Marc Vallée font la promotion de la série «Sharp Objects».
Jeff Kravitz via Getty Images
Amy Adams et Jean-Marc Vallée font la promotion de la série «Sharp Objects».

Déjà plébiscitée par la critique, Sharp Objects, la nouvelle mini-série de Jean-Marc Vallée pour HBO, fait beaucoup jaser. En entrevue avec le HuffPost Québec, le réalisateur québécois est revenu sur un tournage qui a été très «difficile» pour tout le monde...

Après avoir triomphé avec Big Little Lies, récompensée plusieurs fois aux Emmy Awards, Jean-Marc Vallée est de retour sur HBO avec une nouvelle mini-série de huit épisodes d'une heure qu'il a intégralement réalisée. Adaptée du roman éponyme de Gillian Flynn, Sharp Objects raconte le retour difficile d'une journaliste, Camille Preaker, dans sa petite ville natale du Missouri, où deux fillettes ont été assassinées. Alors qu'elle suit l'enquête sur ce double meurtre, la journaliste, campée par Amy Adams, est confrontée à ses vieux démons dans une bourgade où elle a vu, il y a des années, sa sœur disparaître dans de mystérieuses circonstances.

Des tensions avec la scénariste?

Avant même la diffusion du premier épisode, ce dimanche sur HBO, la presse américaine n'a pas tari d'éloges envers Sharp Objects, à l'image de Variety, qui a qualifié la série d'«éblouissante», en la plaçant «dans le haut du panier, en ce qui concerne les histoires de détective». Seule ombre au tableau dans ce concert de louanges : la scénariste de la série, Marti Noxon, a jeté un froid en évoquant, en entrevue avec Vulture, avoir eu des «engueulades» avec Jean-Marc Vallée, ajoutant que le réalisateur était plus intéressé «par le fait de raconter des histoires à travers les images» plutôt que par les mots.

Interrogé par le HuffPost Québec, Jean-Marc Vallée a démenti tout conflit avec la scénariste de Buffy contre les vampires. «On est en bons termes. Et Marti sait très bien que j'ai le souci du détail, surtout au niveau des mots. Si j'ai embarqué dans cette aventure-là, c'est en bonne partie pour l'obsession que le personnage d'Amy a pour les mots, sa façon qu'elle a de parler d'elle, de ses démons et de ses blessures.»

Le réalisateur a ajouté avoir été «le premier surpris» en découvrant qu'il n'y allait pas avoir de voix-off dans la série. «Je me suis demandé comment on allait arriver à être aussi fort sans le monologue intérieur de cette femme-là, qui était la force numéro un du roman. Il fallait trouver un moyen pour arriver à traduire cette qualité du roman à l'image.»

Une actrice bouleversante de vérité

La performance d'Amy Adams, éblouissante dans le rôle de Camille Preaker, a sûrement aidé Jean-Marc Vallée, qui voulait déjà confier à l'actrice américaine le rôle-titre pour son film sur la vie de Janis Joplin. Un projet de biopic qui a finalement été abandonné. «J'avais le désir de tourner avec Amy depuis cette époque-là. Alors quand elle m'a proposé de faire Sharp Objets, j'ai sauté sur l'occasion, a indiqué le Québécois. C'est une actrice bouleversante de vérité, c'est un talent rare d'avoir l'air aussi vraie à l'écran.»

Pour Amy Adams, comme pour Jean-Marc Vallée, le tournage - qui s'est déroulé sur 92 jours dans le patelin de Barnesville (qui a servi de décor à la ville fictive du roman Wind Gap), à une heure et demie d'Atlanta, en Géorgie - a été particulièrement éprouvant. «C'est toujours difficile un tournage, ça fait partie de la game. Mais celui-là l'a été peut-être un peu plus que les autres. Il y avait la chaleur, l'humidité, les insectes... Mais le plus dur, c'a été de commencer le tournage alors que les scénarios de tous les épisodes n'étaient pas prêts.»

HBO

Un retour attendu au cinéma

De retour à Montréal pour s'occuper de la post-production de Sharp Objets (au moment de notre entrevue, il peaufinait encore les trois derniers épisodes de la série), le réalisateur de C.R.A.Z.Y et Café de Flore a exprimé son désir de revenir rapidement au cinéma. «J'ai besoin d'un bon break de télé! J'ai besoin de revenir à 35 jours de tournage, de tourner trois pages par jour, de raconter une histoire de deux heures et c'est fini!»

Il faudra, cependant, patienter encore un peu avant de le voir quitter Hollywood. Les deux projets de film sur lesquels Jean-Marc Vallée travaille actuellement sont tous les deux américains, même s'il ne souhaite pas en dire plus pour le moment. Mais le réalisateur compte bien revenir dans la Belle Province, histoire de tourner enfin Les temps magiques, un projet qui lui tient à cœur depuis plusieurs années. «Le scénario est prêt, je l'ai écrit tout de suite après Café de Flore. Mais je ne suis pas prêt encore à revenir tourner au Québec, Je le ferais dans quatre ou cinq ans, je pense.»

Un œil sur la deuxième saison de Big Little Lies

En attendant, Jean-Marc Vallée garde un œil attentif sur un autre de ses bébés, Big Little Lies, dont le tournage de la deuxième saison a débuté au printemps dernier. S'il a choisi de ne pas revenir à la réalisation des épisodes, le québécois agit toujours comme producteur exécutif de la série à succès de HBO. «Je n'étais pas du tout convaincu qu'il fallait tourner une deuxième saison, nous a-t-il rappelé. Mais aujourd'hui, je pense que c'était une bonne chose, surtout avec Meryl (Streep) qui a embarqué dans l'aventure. Je regarde les rushs de temps en temps et ça promet!»

Sharp Objects, dès le dimanche 8 Juillet sur HBO.

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