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Le nouveau plan des États-Unis pour éviter qu'un astéroïde ne détruise la Terre

Ceci n'est pas le début d'un roman de science-fiction.
puchan (photo d'illustration)

"Soudainement, au nord, le ciel s'est ouvert en deux, et bien au dessus de la forêt, toute la partie nord du ciel a paru s'enflammer. Il y a alors eu un 'bang' dans le ciel et un puissant fracas... S'en est suivi un bruit similaire à des pierres tombant du ciel ou des tirs d'armes à feu. La terre tremblait."

Ceci n'est pas le début d'un roman de science-fiction, mais le récit de l'événement de la Toungouska, ayant eu lieu il y a 110 ans, le 30 juin 1908, en Sibérie. Raconté par un témoin... situé à près de 65 km du point zéro. La boule de feu, de 50 à 100 mètres de large, avait une puissance de 185 bombes d'Hiroshima.

La cause est longtemps restée un mystère, mais elle est maintenant claire. Un corps céleste, probablement un astéroïde d'environ 35 mètres de diamètre, s'est désintégré au dessus de la forêt en pénétrant dans l'atmosphère.

En décembre 2016, afin de commémorer cet événement, l'ONU a fait du 30 juin la journée internationale des astéroïdes. Cet événement doit surtout "permettre d'informer le grand public des mesures qui seraient prises" si un événement similaire ou pire arrivait.

Justement, comment sommes nous préparés à une collision avec un astéroïde? Un rapport de la Maison Blanche, publiée en juin, fait le point sur la situation, près de deux ans après un précédent bilan.

Des astéroïdes pas assez connus

Voilà plusieurs décennies que les différentes agences spatiales tentent de répertorier tous ces corps qui sont en orbite dans le système solaire, afin d'évaluer leurs risques de toucher la Terre. Le rapport précise que tous les astéroïdes de plus d'un kilomètre de diamètre, susceptible de détruire l'humanité toute entière, ont été identifiés par la Nasa. Et selon toute probabilité, aucun ne pose de véritable risque.

Mais pour les astres plus petits, c'est une autre paire de manche, comme le rappelle ce graphique.

Maison Blanche

La courbe rouge montre le nombre estimé d'astéroïdes passant près de la Terre. La courbe bleue, elle, montre le pourcentage de ceux-ci découverts par la NASA. La première flèche en bas à gauche représente la taille de la météorite (15-17 mètres) qui a explosé au dessus de la Russie en 2013, blessant un millier de personnes. La deuxième, la taille de celle qui a explosé au dessus de Toungouska en 1908.

300 000 astéroïdes de cette dimension (une cinquantaine de mètres de diamètres) sont susceptibles de passer près de la Terre selon la NASA. Et les conséquences au dessus d'une ville pourrait être catastrophiques.

L'équivalent de la zone touchée par l'astéroïde de Toungouska, par rapport à la ville de New-York.
Maison Blanche
L'équivalent de la zone touchée par l'astéroïde de Toungouska, par rapport à la ville de New-York.

Le mois dernier, un astéroïde de plusieurs dizaines de mètres est passé entre la Terre et la Lune alors qu'on avait perdu sa trace depuis huit ans. En avril, c'est un astre de 50 à 110m de diamètre qui est passé à la même distance, alors qu'on n'avait jamais entendu parler de lui.

Pour ceux plus grands (140 mètres à 1km), la Nasa estime que leur nombre est bien plus faible: 25 000. Et un tiers auraient déjà été catalogués. La détection de ces astres a explosé au XXIe siècle, mais il faudra encore de meilleurs instruments pour que la base de données soit plus complète, estime le rapport.

Maison Blanche

Bombes nucléaires et autres techniques de déviation

À l'inverse des autres catastrophes naturelles, la menace d'un astéroïde est donc potentiellement prévisible. La Maison-Blanche préconise de travailler sur cinq objectifs afin d'améliorer notre préparation à un tel événement:

  1. Améliorer la détection et le suivi des ces astéroïdes.
  2. Améliorer les systèmes prédictifs permettant de connaître leur trajectoire.
  3. Développer les technologies permettant une déviation de l'astéroïde.
  4. Augmenter la coopération internationale pour se préparer à cette éventualité.
  5. Créer des exercices d'entraînement visant à se préparer à un impact.

Des points similaires à ceux déjà développés dans le premier rapport, sorti en décembre 2016. La partie liée aux capacités de déviation des astéroïdes est par contre un peu plus fournie. La Maison-Blanche donne comme objectif de mettre au point les technologies permettant d'envoyer très vite une sonde de reconnaissance pour s'assurer de la trajectoire d'un astéroïde, sa taille, etc.

En parallèle, la NASA et la Défense américaine sont chargées de réfléchir à des technologies permettant d'empêcher un tel impact. Le rapport évoque notamment des impacteurs, des engins nucléaires, voire d'utiliser simplement la gravité de vaisseaux spatiaux pour dévier un astéroïde, petit à petit.

D'ailleurs, la mission de la NASA "Osiris-Rex", qui devrait atteindre l'astéroïde Bennu en août, vise entre autres à mieux connaître sa trajectoire, sa composition... et donc possiblement à améliorer notre connaissance de ses comparses.

Le jour d'après

Pour les deux derniers points, les choses sont assez proches de ce que préconisait déjà le rapport de 2016. Si un astéroïde devait entrer en collision avec la Terre, il faudrait bien évidemment une grande communication entre les différentes agences américaines, mais aussi avec les autres pays et avec le public.

Les institutions et le gouvernement devront notamment faire attention à ne communiquer que des "informations vérifiées et validées par les données". Les auteurs estiment également qu'il sera nécessaire d'éduquer le public sur les causes et conséquences d'un tel événement. Autre point de réflexion: comment informer la population en amont, petit à petit, dès que la menace est détectée, mais pas encore certaine.

Enfin, le rapport évoque également le jour d'après. Les réactions ne pourront pas être entièrement similaires à celles mises en place dans le cas d'un ouragan. Il y aura des spécificités. Déjà, tout dépendra de la localisation de l'impact. Un astéroïde qui tombe au milieu de l'océan, près d'une côte ou dans les terres n'aura pas le même impact.

Pour se préparer, il faut donc mettre en place des scénarios crédibles afin de savoir comment réagir en fonction de l'événement. Espérons que ce plan n'aura jamais besoin d'être mis en application.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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