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Les Mohawks vont rapatrier les ossements autochtones détenus par la Ville de Montréal

La mesure fait partie du processus de réconciliation entamé l'an dernier.
Christine Zachary-Deom, chef des Mohawks.
Olivier Robichaud
Christine Zachary-Deom, chef des Mohawks.

Des ossements autochtones conservés par la Ville de Montréal seront remis aux Mohawks de Kahnawake afin d'être remis en terre. Selon la chef Christine Zachary-Deom, ce transfert est nécessaire pour assurer le respect des morts.

La Ville détient un certain nombre de corps et d'ossements excavés lors de fouilles archéologiques. Certains sont vieux de plusieurs millénaires. À la demande des Mohawks, les restes qui ont déjà été analysés seront transférés au conseil de bande. Ils seront enterrés sur une parcelle de cimetière sur la réserve de Kahnawake.

«Quand un scientifique travaille sur un ossement, je n'ai pas de problème avec ça. Mais quand le travail est terminé, éventuellement on doit le remettre en terre. Notre peuple ne peut pas être laissé comme ça sur une tablette», affirme la chef mohawk Christine Zachary-Deom, qui a elle-même étudié en anthropologie dans les années 1970.

La Ville et le Conseil des Mohawks de Kahnawake se donnent un an pour établir un processus de transfert.

Une tradition d'irrespect

Mme Zachary-Deom estime que les musées et les universités ont souvent fait preuve d'un manque de respect lorsqu'ils exposaient des squelettes autochtones.

«Quelque chose s'est passé quand j'étudiais l'anthropologie à l'Université Western, en 1973. Dans une des pièces, il y avait le squelette d'une femme autochtone qui était exposé d'une façon qui n'était pas très respectueuse», raconte-t-elle.

Le squelette avait une cigarette dans la bouche. Trouvez-vous cela respectueux? C'est quelque chose qui m'a affecté pendant longtemps et ça m'affecte encore.Christine Zachary-Deom

L'université a modifié son exposition à l'époque, à la suite des commentaires de Mme Zachary-Deom.

6,5 M$ pour un centre culturel autochtone

La mesure fait partie du processus de réconciliation entamé l'an dernier avec l'adoption de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et l'ajout du pin blanc au centre du drapeau de Montréal.

Jeudi, la Ville a annoncé deux autres mesures pour faire avancer le processus de réconciliation. Le plus important est la construction d'un centre culturel et touristique autochtone, un projet mené par l'organisme DestiNATIONS.

La ville a annoncé un soutien financier de 6,5 millions $ pour la construction du centre, qui sera situé près du Quai de l'horloge dans le Vieux Port. Cet engagement est toutefois conditionnel à la participation des gouvernements fédéral et provincial.

Le centre est appelé à devenir un lieu de mise en valeur de l'histoire et de la présence actuelle des Premières Nations à Montréal et ailleurs au Québec.

La mairesse Valérie Plante souligne que la métropole compte plus d'autochtones sur son territoire que toute autre municipalité québécoise.

Mme Plante a également annoncé que Montréal sera l'hôte d'un tout premier sommet provincial réunissant les maires et les chefs de premières nations du Québec.

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