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Formule E: l'ancienne administration se défend d'avoir pris des décisions «à l'aveugle»

Les élus d'Ensemble Montréal, anciennement Équipe Denis Coderre, ont essuyé plusieurs questions sur leur complaisance présumée dans ce dossier.
Lionel Perez et les élus d'Ensemble Montréal, quelques jours après la défaite électorale du 5 novembre.
Olivier Robichaud
Lionel Perez et les élus d'Ensemble Montréal, quelques jours après la défaite électorale du 5 novembre.

Les élus d'Ensemble Montréal ont passé une dure matinée mardi, lors de la présentation du rapport de la vérificatrice générale de Montréal. Au pouvoir pendant la course de Formule E, ils ont dû se défendre d'avoir été complaisants à l'égard de ce projet chéri de l'ancien maire Denis Coderre.

Les élus de Projet Montréal, qui ont remporté l'élection du 5 novembre alors que le scandale de la Formule E pesait lourd sur l'administration sortante, ont visé leurs rivaux à plusieurs reprises dans leurs questions à la vérificatrice générale (VG) Michèle Galipeau.

«Vous dites que le cautionnement a été accordé sans plan d'affaires. Est-ce que les élus de l'ancienne administration ont pris des décisions à l'aveugle?» a demandé Rosannie Filato, aujourd'hui membre du comité exécutif dans l'administration de Valérie Plante.

La faute aux fonctionnaires?

Lionel Perez, chef d'Ensemble Montréal, et la conseillère municipale Patricia Lattanzio ont tenté de faire porter le blâme aux fonctionnaires. Alors que la VG estime que le cadre de gouvernance approprié n'a jamais été appliqué par l'administration Coderre, M. Perez réplique que la décision d'appliquer le cadre en question relevait du directeur général, Alain Marcoux.

Selon Mme Galipeau, le cadre de gouvernance approprié aurait permis que les décisions entourant la Formule E soient prises en toute transparence.

M. Perez a aussi mis en doute la partie du rapport de Mme Galipeau qui indique que les élus ont octroyé le cautionnement de 10 millions $ à l'organisme Montréal c'est électrique (MCÉ) sans avoir de budget détaillé, seulement une mention disant que l'objectif était d'avoir un budget équilibré.

«J'ai vérifié pour être certain. La présentation qu'on a eue évoque un déficit de 6,4 M$», a-t-il rétorqué.

M. Perez et Mme Lattanzio ont également mis en cause la responsabilité des avocats de la Ville. Comme le souligne le rapport du Bureau de l'inspecteur général dévoilé le mois dernier, les services juridiques de la Ville ont envoyé des avis défavorables au cabinet de l'ex-maire Coderre. Ces rapports ne se sont jamais rendus au comité exécutif de l'époque, où siégeait M. Perez à titre de responsable des infrastructures.

La mairesse sort de ses gonds

Cette attitude des élus d'Ensemble Montréal a fait réagir la mairesse, Valérie Plante.

«Blâmer les fonctionnaires, je trouve ça petit. Je pense qu'ils vont s'en rappeler et les Montréalais aussi», a-t-elle lancé mardi, lors de la reprise de la séance publique du conseil municipal.

Mme Plante a dû retirer son propos, le mot «petit» utilisé en ce sens n'étant pas permis au sein du conseil.

Aucun blâme pour Denis Coderre

Questionné par les journalistes à la sortie du conseil, M. Perez a refusé de blâmer son ancien patron pour le fiasco de la Formule E.

«Ni le BIG, ni la VG ne blâme M. Coderre», a-t-il dit.

Pourtant, Mme Galipeau souligne que M. Coderre n'aurait jamais dû contrôler ce projet à partir de son cabinet. Pour sa part, le BIG estime que le cabinet de M. Coderre a contourné les règles d'octroi de contrats en créant MCÉ, qui était essentiellement une coquille vide pour faire transiger des subventions dans les poches de l'entreprise evenko.

La VG se présentera devant les journalistes en après-midi pour répondre à d'autres questions sur son rapport annuel.

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