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Des enfants migrants séparés de leurs parents et placés dans des cages par l'administration Trump

Les services des douanes et de la protection des frontières américains ont publié des photos qui indignent.

Ils sont environ 2000 enfants migrants à avoir été séparés de leurs parents depuis la mi-avril. C'est le chiffre avancé par l'administration américaine vendredi 15 juin, résultat de sa nouvelle politique de "tolérance zéro" à la frontière avec le Mexique.

Ces chiffres ont déclenché une vive polémique aux États-Unis, et ont même conduit la première dame américaine Melania Trump à plaider en faveur d'un accord rapide au Congrès pour adopter une réforme de l'immigration, en confiant "détester voir des enfants séparés de leur famille".

Des tentes climatisées pour faire face à l'affluence

Les enfants migrants qui tentent d'entrer avec leurs parents sur le territoire américain par la frontière mexicaine sont placés dans des centres spécialisés pour mineurs, dont de nombreuses images et vidéos ont été publiées pour la première fois dimanche 17 juin dans les médias américains, provoquant choc et indignation. La plupart de ces dernières proviennent directement des services des douanes et de la protection des frontières américaines.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus, les mineurs sont parfois détenus dans des cages en fer au sein même des centres. Selon plusieurs médias américains, chaque cage du centre de McAllen peut contenir jusqu'à 20 enfants, qui disposent seulement de bouteilles d'eau, de paquets de croustilles et de couvertures de survie. Les adultes, quant à eux, sont arrêtés et détenus dans des prisons fédérales. D'autres images montrent des centres plus modernes, mais aux allures de prison, où les mineurs restent enfermés 22 heures sur 24 selon les reporters qui ont pu les visiter.

De nouvelles images du centre de McAllen ont été diffusées lundi:

Quelque 1500 garçons d'entre 10 et 17 ans sont déjà logés dans un ancien supermarché à Casa Padre au Texas. Dans la chaleur étouffante à la frontière mexicaine, les autorités montent des tentes climatisées pour faire face à l'affluence. Les photographies -fournies par les autorités- semblent y montrer des conditions d'accueil satisfaisantes, avec notamment une scolarisation et une prise en charge médicale. Mais les journalistes ont surtout constaté que ces jeunes garçons étaient détenus, certains depuis plusieurs mois, avec de très rares occasions de joindre par téléphone leur famille.

Donald Trump: c'est la faute des démocrates

Le 7 mai dernier, le ministre de la Justice Jeff Sessions avait annoncé cette nouvelle "tolérance zéro" pour les clandestins arrêtés, qui seront systématiquement inculpés pour entrée illégale avant même de pouvoir déposer une demande d'asile. La mesure vise notamment les ressortissants des pays d'Amérique centrale qui déposent des demandes d'asile en raison d'une "peur crédible" pour leur vie. La plupart des candidats viennent du Guatemala, du Salvador et du Honduras, trois pays gangrénés par la violence des groupes criminels.

"On ne peut donner l'immunité à des gens qui amènent avec eux des enfants, de manière imprudente et illégale. Beaucoup d'entre eux n'ont pas du tout de raisons légitimes de venir", a affirmé Jeff Sessions, soutenu par Donald Trump qui a tweeté des déclarations similaires ce lundi 18 juin. Le président américain exploite ce tollé pour réclamer une vaste réforme sur l'immigration qui patine depuis des mois au Congrès. En clair, assure-t-il, si nous sommes forcés de séparer des familles à la frontière, c'est la faute des démocrates qui bloquent les mesures préventives qui s'imposent.

Lundi, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a appelé le gouvernement américain à ne plus séparer les enfants de leurs parents, qualifiant la politique menée "d'inadmissible" et "cruelle".

"Pourquoi les démocrates ne nous accordent pas les votes pour régler le problème des pires lois au monde sur l'immigration? Où sont les cris d'orfraie pour les meurtres et les crimes des gangs et des voyous, y compris le gang du MS-13, venus illégalement dans notre pays?"

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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