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Le but est de protéger les victimes de porno vengeresse.
franckreporter via Getty Images

Facebook a annoncé à la fin mai qu'une nouvelle mesure a été mise en place afin de lutter contre la porno vengeresse.

Un projet pilote amorcé au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie propose d'envoyer une photo susceptible d'être utilisée dans ce contexte au réseau social, qui en retour s'engage à la bannir de ses plateformes, autant Facebook que Messenger et Instagram.

Facebook possédait déjà un outil permettant de rapporter une photo controversée ou illégale sur sa plateforme, permettant de créer une empreinte unique pour qu'elle ne puisse plus être partagée.

Ce qui est nouveau, c'est que Facebook s'associe avec des organismes partenaires, le YWCA au Canada, pour lutter en amont contre la porno vengeresse.

«La nouvelle procédure est en phase pilote dans trois sites de service de YWCA Canada. Nous aurons plus d'informations sur la façon dont il sera déployé à l'échelle nationale une fois la phase pilote sera terminée», a indiqué au HuffPost Québec Sydney Piggott, responsable, Programmes et projets, chez YWCA Canada.

Les personnes qui ont des photos nues qui peuvent être utilisées à tort peuvent contacter l'organisme avec les photos à bannir. Un formulaire sera alors soumis.

La victime reçoit ensuite un courriel contenant un lien sécuritaire de téléversement à usage unique. Elle peut alors envoyer les photos qu'elle croit qui pourraient être partagées.

Un membre de la sécurité de Facebook créera une empreinte unique, qui permet d'identifier des téléversements futurs des images sans garder de copies sur les serveurs.

Une fois tout ça complété, la victime est avertie via courriel et les images sont effacées en moins de sept jours.

Des critiques et des interrogations

Cette nouvelle mesure vient avec son lot d'interrogations et de critiques, alors que Facebook est sous le feu de la rampe pour avoir laissé couler les données personnelles des utilisateurs aux fabricants de téléphones intelligents sans obtenir leur consentement en installant une interface Facebook sur leur appareil.

Steph Guthrie, une consultante en justice qui a abordé le phénomène de la porno vengeresse devant un comité de la Chambre des communes, a affirmé à la CBC que «vous pouvez avoir toutes les mesures techniques de sécurité sous le soleil en place pour protéger les données, mais tout ce que ça prendrait c'est un employé voyou misogyne pour qu'une brèche dans les images intimes des utilisateurs se produise».

Le site de nouvelles Vox a aussi émis plusieurs réserves sur cette nouvelle proposition, par exemple le fait que cette technologie est envahissante, que Facebook a un historique pas trop reluisant avec les données de ses utilisateurs, mais également le fait que l'outil ne sert à rien si les photos ne sont pas sous votre contrôle. La réalité est que bien souvent, les victimes ne savent même pas que de telles photos ont été prises à leur insu.

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