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Trudeau n’avait «pas le choix» de nationaliser Trans Mountain, selon Chrétien

«L’unité canadienne, ce n’est pas de faire la fête à tous les soirs. Vous devez régler des problèmes.»
M. Chrétien a accordé des entrevues pour promouvoir une série documentaire sur sa vie. On en a profité pour lui poser des questions d'actualité.
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M. Chrétien a accordé des entrevues pour promouvoir une série documentaire sur sa vie. On en a profité pour lui poser des questions d'actualité.

«Pis?» demande l'ex-premier ministre Jean Chrétien lorsqu'on mentionne que le gouvernement fédéral vient de nationaliser l'oléoduc Trans Mountain au coût de 4,5 milliards de dollars pour le contribuables.

À son avis, le premier ministre Justin Trudeau n'avait «pas le choix» d'intervenir pour sauver ce projet, qui divise l'Alberta et la Colombie-Britannique. M. Chrétien prétend que la décision prise en fonction de «l'unité canadienne» ne signifie pas que le Canada agit à l'encontre de ses obligations internationales sur le climat.

«Nous devions le faire, renchérit celui qui a ratifié l'accord de Kyoto à l'époque. Nous avons du pétrole au Canada et nous serions le seul pays au monde à en avoir et à ne pas le vendre. Si le pétrole est encore utilisé, aussi bien prendre le nôtre! Lorsqu'il sera vendu (ailleurs), notre pétrole ne polluera pas le Canada.»

La Colombie-Britannique s'adresse présentement aux tribunaux pour empêcher Ottawa d'autoriser le transport de davantage de pétrole sur son territoire.

«Vous savez, c'est quand même drôle à mon avis. Vous avez un gouvernement du NPD qui se bat contre un gouvernement du NPD là-dedans», ironise M. Chrétien.

Si vous faites quelque chose, il y aura toujours quelqu'un qui ne sera pas content.

Au risque de miner l'unité canadienne? «Si vous ne faites rien, ce sera un désastre. Si vous faites quelque chose, il y aura toujours quelqu'un qui ne sera pas content. L'unité canadienne, ce n'est pas de faire la fête à tous les soirs. Vous devez régler des problèmes.»

Les partis d'opposition à Ottawa n'ont pas la même opinion. Les conservateurs ont critiqué M. Trudeau pour avoir injecté de l'argent public dans ce projet qui devait être payé par la pétrolière texane Kinder Morgan.

Les néodémocrates fédéraux opposent le projet et disent qu'il va à l'encontre de la promesse d'Ottawa de faire du Canada un leader dans la lutte aux changements climatiques.

ALÉNA et cannabis

M. Chrétien a aussi salué l'approche du gouvernement Trudeau dans les négociations de l'ALÉNA avec le président américain Donald Trump et a dit qu'il n'était pas inquiet que les États-Unis quittent la table des négociations.

«Vous ne pouvez pas défaire une omelette!» a-t-il lancé.

M. Chrétien, 84 ans, s'est aussi prononcé sur la légalisation du cannabis. En 2003, son gouvernement avait introduit une législation pour décriminaliser la possession de «pot», mais le projet de loi a été abandonné après la prorogation du Parlement.

Même s'il a blagué qu'il allait essayer le cannabis une fois décriminalisé, il dit qu'il n'a aucun intérêt à fumer un joint une fois que la drogue sera légale cet été.

«Je ne fume jamais. Alors je ne sais pas si j'en ai besoin ou pas. Aucun médecin ne m'a recommandé d'en prendre pour être en forme!»

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