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Voici des pistes de solution si vous vivez une situation sexuelle incommodante

La façon de composer avec une mauvaise expérience sexuelle n'est pas la même d'une personne à l'autre.
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Cet hiver, une jeune femme a déclaré qu'un rendez-vous avec le comédien américain Aziz Ansari qui avait mené à une relation sexuelle l'avait laissée inconfortable, honteuse et avec le sentiment d'avoir été violée. Cependant, dans plusieurs juridictions, les détails de cette expérience n'étaient pas suffisants pour affirmer qu'il s'agissait d'un viol ou d'une agression sexuelle. Ansari a par la suite déclaré que de son point de vue, toutes les indications qu'il avait reçues pointaient vers le fait qu'il s'agissait d'une relation sexuelle consentante.

Plusieurs d'entre nous peuvent se souvenir de relations sexuelles pendant lesquelles nous n'étions pas à 100 pour cent consentante.

Il est difficile de traiter de ce genre d'expérience, les débats ayant suivi le cas d'Ansari peuvent en témoigner. Mais si une relation sexuelle n'était pas correcte pour vous, alors elle n'était tout simplement pas correcte.

Les processus qui mènent à reconnaître d'avoir été impliquée dans une relation sexuelle inconfortable, à composer avec cette expérience, puis de passer à autre chose est différent d'une personne à l'autre. C'est correct et normal. Ce qui est important, c'est de composer avec cette situation d'une façon qui ne nuira pas à votre santé physique et mentale.

Voici quelques conseils susceptibles de vous aider à passer à travers ce processus.

Connaître la loi

La définition d'une agression sexuelle que donne la législation canadienne est assez sommaire: tous les contacts sexuels qui ne sont pas désirés, et cela inclut les baisers et les caresses, ainsi que toute relation sexuelle non désirée, orale ou non, sont prohibés. Toujours selon la législation canadienne, le consentement à une relation sexuelle consiste en une approbation à celle-ci. La passivité ou le silence n'impliquent pas le consentement.

Connaître la loi peut vous aider à être en phase avec vos sentiments à la suite d'une expérience sexuelle, que vous décidiez de porter plainte ou non.

Comprendre que ce n'est pas votre faute

«De nos jours, la plupart d'entre nous ont compris que blâmer la victime d'une agression ou d'une inconduite sexuelle ne représente pas une solution», a déclaré la psychologue clinicienne Viola Drancoli au HuffPost Canada par courriel. «Malheureusement, la plupart des victimes d'harcèlement sexuel tendent à se blâmer pour ce qui est arrivé.»

Selon Drancoli, la première étape pour passer à autre chose après une agression sexuelle est d'accepter que vous avez été violée, même s'il s'agit d'une réalisation difficile.

Comprendre vos émotions

«C'est une réaction naturelle que de vouloir tout oublier et ignorer vos émotions», a souligné la thérapeute Donna Oriowo au HuffPost Canada. «Ne faites pas ça.»

Il peut être douloureux de vous rendre compte que ce qui vous est arrivé est mal, surtout si un partenaire en qui vous avez confiance ou que vous aimez est impliqué. Museler ces sentiments ne les fera toutefois pas disparaître et ne vous aidera pas à les accepter, selon Oriowo.

«Lorsque nous refoulons nos émotions, elles tendent à devenir plus fortes et concentrées au fil du temps», selon elle. «Nous pouvons penser que nous avons oublié, mais dans les faits, nous pouvons avoir des sautes d'humeur et nous fâcher à propos de peccadilles.»

Lorsque votre partenaire est lié au problème

Parfois, même une relation sexuelle avec votre partenaire, d'ordinaire respectueux de vos limites, peut vous rendre inconfortable ou honteuse. «Si vous êtes impliquée dans un acte sexuel avec un partenaire en qui vous avez confiance et que vous vous sentez inconfortable ou agressée, je recommande de lui en parler directement», a conseillé la thérapeute Bianca Rodriguez au HuffPost Canada.

Et souvenez-vous que ce n'est pas parce qu'un partenaire et vous avez déjà eu une expérience sexuelle particulière que vous êtes obligée de la reproduire, que vous ayez consenti à cette expérience ou non. «Donnez-vous le droit de changer d'idée, puis de discuter de comment vous vous sentez avec votre partenaire [...] afin de garantir votre confort et votre sécurité dans le futur», insiste Rodriguez.

Allez chercher de l'aide

Trouver du support est la meilleure façon de guérir, indique Rodriguez. Vous pouvez parler à des amis ou à des membres de votre famille en qui vous avez confiance, si vous vous sentez à l'aise de parler de ce qui s'est passé. En parallèle, vous pouvez aussi participer à un groupe de support de survivantes ou trouver un thérapeute pour parler de votre expérience.

Il existe également des ressources d'aide téléphonique, comme le Centre pour les victimes d'agression sexuelle de Montréal, que vous pouvez joindre au (514) 934-0354.

Évitez de vous isoler

«Après une agression sexuelle, il est commun de vouloir s'isoler. Mais rester seule avec vos pensées peut vous nuire», souligne Oriowo.

Essayez de passer du temps avec des gens qui vous aiment et vous supportent, cela peut vous changer les idées et vous rappeler que des personnes tiennent à vous.

Choisissez une façon de procéder

Dépendamment des circonstances, vous avez différentes options qui s'offrent à vous: confronter la personne responsable, mettre fin à la relation, parler de votre expérience aux personnes responsables de votre école ou de votre milieu de travail et/ou porter plainte.

«Le support d'un proche peut vous aider à prendre une décision», affirme Drancoli. Parler à quelqu'un de ce qui vous est arrivé peut vous aider et mettre les choses en perspective.

Certaines personnes vont décider que la meilleure option qui s'offre à eux est de ne pas rapporter l'incident. Ce choix est personnel et il faut garder en tête que le chemin vers la guérison est différent pour tout le monde.

Ce texte initialement publié sur le HuffPost Canada a été traduit de l'anglais.

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