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La mairesse de Montréal ouvre la porte au développement immobilier dans son futur «parc national urbain»

Le projet présenté par l'ancienne administration est toutefois mort.
La mairesse de Sainte-Anne-de-Bellevue, Paola Hawa (gauche) et la mairesse de Montréal, Valérie Plante (droite).
Olivier Robichaud
La mairesse de Sainte-Anne-de-Bellevue, Paola Hawa (gauche) et la mairesse de Montréal, Valérie Plante (droite).

La mairesse de Montréal n'exclut plus le développement immobilier dans le secteur de l'Anse-à-l'Orme, où elle veut créer un «parc national urbain» qui relierait le populaire parc-nature du Cap-Saint-Jacques aux autres espaces verts de l'Ouest de l'île. Une possibilité qu'elle avait fortement décriée alors qu'elle était dans l'opposition.

Valérie Plante et son homologue de Sainte-Anne-de-Bellevue, Paola Hawa, annonçaient jeudi l'achat d'une autre parcelle de terrain dans ce secteur afin d'agrandir le parc-nature de l'Anse-à-l'Orme. Cette parcelle de 14 hectares était visée par un projet de condos et la transaction met fin à une poursuite de 35 M$ intentée par les promoteurs.

Le gros morceau du projet de parc national se situe toutefois dans l'arrondissement Pierrefonds-Roxboro. Alors qu'elle se trouvait dans l'opposition, la mairesse Plante avait dénoncé les plans de l'ancienne administration de Denis Coderre, qui souhaitait protéger 180 hectares tout en permettant un développement résidentiel sur un autre 185 hectares. Son parti, Projet Montréal, tient toujours sur son site web une pétition pour un parc national qui comprend le secteur visé par le projet résidentiel.

Le projet immobilier est «mort dans l'oeuf», selon le maire d'arrondissement Jim Beis. Mais Mme Plante n'exclut pas qu'un autre type de développement s'y fasse.

«Vous savez, quand on avait une position stricte contre ce projet, c'était pour différentes raisons. Ce n'était pas seulement parce que c'était situé à cet endroit précis, c'était aussi à cause du type de développement, avec des maisons unifamiliales dans un secteur où il faudrait construire des rues et des infrastructures et où il n'y a pas de transport en commun. [...] C'était une approche basée sur un modèle des années 1950 alors que nous sommes en 2018», dit-elle.

Mme Plante souligne également qu'il y a des besoins en matière d'habitation dans Pierrefonds-Roxboro.

La mairesse a été questionnée à plusieurs reprises sur la possibilité de protéger ou de développer le secteur visé par le projet résidentiel. Elle a répondu chaque fois qu'elle regardait l'ensemble des possibilités avec les propriétaires.

Une carte de «l'écoterritoire» à protéger, diffusée jeudi par la Ville, reprend les mêmes limites que ce qui était proposé par l'administration Coderre. Le développement serait donc toujours possible sur une grande partie du territoire que Mme Plante voulait inclure dans son «parc national».

Parc national urbain l'Anse-à-l'Orme

Mercredi, le responsable des Grands Parcs, Luc Ferrandez, était plus catégorique dans son intention de protéger cet espace. Il indiquait vouloir le faire de façon progressive.

Mme Plante ajoute que son administration a toujours l'intention de «sauver les derniers espaces verts à Montréal», dont une bonne partie se trouve dans l'Ouest de l'île.

Le maire d'arrondissement, Jim Beis, se surprend de cette ouverture soudaine.

«Ça me surprend. Depuis le début, tout le monde de Projet Montréal disent qu'ils ne veulent aucun développement dans ce secteur», affirme-t-il.

M. Beis croit que l'administration Plante entrevoit maintenant la facture liée à la protection de ce territoire. Il craint qu'une éventuelle poursuite ou une expropriation coûte des centaines de millions de dollars.

Le terrain presque adjacent acheté dans Sainte-Anne-de-Bellevue coûtera 11 M$ pour 14 hectares. Si la Ville doit payer le même prix à l'hectare pour le site dans Pierrefonds-Roxboro, la facture dépasserait 145 M$.

M. Beis déplore que son arrondissement ne soit pas invité dans les discussions sur l'avenir de ce site.

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