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Jacques Godbout présente son autobiographie, «De l'avantage d'être né»

«L’histoire de ma vie, c’est d’avoir mené une chose après l’autre.»
Getty Images

Le romancier, poète et cinéaste Jacques Godbout lançait le 15 mai dernier son autobiographie, De l'avantage d'être né. L'homme de lettres, qui aura 85 ans en novembre, y retrace son parcours, qui l'a amené à écrire plusieurs romans et poèmes, en plus de réaliser de nombreux films pour l'Office National du Film (ONF).

Une oeuvre riche en détails

Pour écrire son autobiographie, qui contient moult détails concernant sa vie personnelle et le contexte socio-historique de l'époque, Jacques Godbout s'est notamment replongé dans son oeuvre.

«En repensant à mes livres, mes films et à l'ambiance de l'époque, il y a des choses qui me sont revenues. Il faut dire que la mémoire s'active si on la nourrit juste correctement ou avec un souvenir précis. Globalement, je fais partie des gens qui peuvent dire qu'ils n'ont pas une bonne mémoire», explique l'auteur de Salut Galarneau!.

Au sujet d'une oeuvre dont il pourrait être particulièrement fier, il se contente d'affirmer qu'il «n'a honte de rien».

Un leg nécessaire?

M. Godbout accorde une importance relative à son ouvrage: «Ça devient important maintenant que c'est fait. Est-ce que c'était important au point où je me disais qu'il fallait que je le fasse? Non.»

L'homme de lettres reconnaît toutefois que de coucher sur papier son vécu l'a aidé à accepter que cette partie de sa vie était terminée et derrière lui.

«C'est la partie de ma vie que j'ai vécue dans un Québec en évolution. Je suis très heureux de l'avoir vécu comme ça. En le décrivant, j'ai eu l'impression de le vivre pour une deuxième fois et ce n'était pas désagréable», raconte-t-il.

Deux époques

Selon Jacques Godbout, la société québécoise d'aujourd'hui est en transformation. Si le Québec se modernise grâce aux nouvelles technologies qui sont développées, celles-ci modifient également les rapports entre les individus. Cet état des choses pourrait même affecter le processus d'écriture des auteurs d'aujourd'hui: «On peut pas écrire un roman aujourd'hui comme si les personnages de vos romans ne savaient pas ce qui se passe à l'autre bout du monde, la Terre a rapetissé beaucoup. C'est une société qui est en voie de transformation quotidiennement.»

M. Godbout note également que la culture québécoise s'est énormément développée au fil des décennies. «Il y a plus que tout ce qu'il y avait. Si dans les années 60, on était 15 romanciers, aujourd'hui, il y en a 1500. S'il y avait 3 ou 4 chanteurs, aujourd'hui il y en a 500 ou 1000. C'est très différent et pourquoi ça ne le serait pas?»

«[À une époque où il se publiait peut-être 200 livres par année], je pouvais lire tous les livres que les éditeurs québécois publiaient. Aujourd'hui, je peux à peine lire le centième de ce qui se produit.»

Voyage, voyage

Dans De l'avantage d'être né, M. Godbout fait le point sur son cheminement qui, en plus de sa carrière d'auteur et de cinéaste, l'a amené à énormément voyager. Ainsi, il intercale entre anecdotes professionnelles et familiales nombre de détails sur ses périples, qui lui ont fait traverser plusieurs continents. Parmi les pays dont il a foulé le sol, l'Éthiopie et le Japon occupent une place particulière dans le coeur de M. Godbout.

Nous étions coupés de l'univers. Ça a été mon baptême de l'humanité.

«Ce qui m'a marqué de manière certaine, c'est l'Éthiopie en 1954. L'Afrique, l'Éthiopie plus encore, c'était loin, c'était le bout du monde. Il n'y avait pas de téléphone et les lettres mettaient plus d'un mois à se rendre. Nous étions coupés de l'univers. Ça a été mon baptême de l'humanité.»

«Dans ma vie d'adulte, ce qui m'a le plus impressionné, c'est mon séjour au Japon. [...] Le Japon, c'est un autre monde. Je dirais que si on ne va pas passer au moins un mois au Japon, on ne comprend rien à l'Asie. C'est un peuple résilient, extraordinaire.»

Une carrière bien remplie

Au long de son autobiographie, Jacques Godbout donne l'impression qu'il a énormément travaillé et qu'il a cumulé les différents postes à un rythme effréné. Il relativise toutefois le tout.

«J'ai pris des vacances. Je ne parle pas de celles-ci dans mon autobiographie. Je n'ai jamais eu l'impression de vraiment travailler. Écrire, faire des films, organiser des mouvements, ce n'est pas du travail en usine, il y a une sacrée différence. Le vrai travail pénible, c'est le travail répétitif et j'ai fait tout ce que je pouvais pour l'éviter.»

Je n'ai jamais eu l'impression de vraiment travailler.

Dans les prochains temps, M. Godbout souhaite se concentrer à faire circuler son livre et répondre aux questions le concernant. «Une fois que j'aurai fini, je me sentirai plus libre», avoue-t-il.

«L'histoire de ma vie, c'est d'avoir mené une chose après l'autre. Vous avez l'impression en lisant ce livre que j'ai fait beaucoup de chose, mais ça a toujours été l'une après l'autre. [...] Jamais simultanément. Vous comprendrez que je m'occupe de ce livre et après, je ferai autre chose. Je ne sais pas quoi encore», conclut l'homme de lettres.

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