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Kim Jong-un démantèlera son site d'essais atomiques avant son sommet avec Trump

La Corée du Nord s'apprête à démanteler fin mai son site d'essais atomiques.
KCNA KCNA / Reuters

La Corée du Nord s'apprête à démanteler fin mai son site d'essais atomiques, a annoncé samedi l'agence de presse d'Etat KCNA, un mois avant le sommet historique entre son dirigeant Kim Jong-un et Donald Trump à Singapour.

"Merci, un geste très intelligent et aimable !", a à cet égard réagi dans un tweet le président américain.

"Une cérémonie de démantèlement du site d'essais atomiques est maintenant prévue pour entre les 23 et 25 mai, en fonction des conditions météorologiques" et en présence de journalistes étrangers invités, a écrit KCNA, qui cite un communiqué du ministère nord-coréen des Affaires étrangères.

Les tunnels d'essais de Punggye-ri, des installations secrètes près de la frontière avec la Chine, seront détruits par des explosions, ce qui bloquera leurs accès, selon le communiqué. Tous les sites d'observation et les centres de recherche seront évacués ainsi que les membres du personnel de sécurité et les chercheurs, a ajouté le ministère en détaillant le processus de fermeture du site.

Des journalistes de Chine, de Russie, des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et de Corée du Sud seront autorisés à accéder au site pour couvrir l'événement, dans un souci de "montrer de manière transparente le démantèlement du site d'essais nucléaires nord-coréen", a souligné le communiqué.

Le nombre des journalistes admis sera cependant limité en raison du manque de place dans le centre d'essais, "situé dans une zone montagneuse inhabitée", a expliqué le ministère.

Certains experts ont estimé qu'il s'agissait d'une concession de façade car le site pourrait être déjà inutilisable en raison du "syndrome de la montagne fatiguée". Selon des sismologues chinois cités en avril sur le site internet de l'Université de science et technologie de Chine, le dernier essai a provoqué un effondrement de roches à l'intérieur de la montagne.

C'est "un geste positif, mais qui ne leur coûte pas beaucoup", a estimé samedi sur Twitter Vipin Narang, un professeur de Sciences politiques au Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston.

Pour un autre expert, Jeffrey Lewis, du Middlebury Institute for International Studies, le Nord "va nettoyer le site avant que quiconque ne puisse le voir".

"Pression maximale"

Cette annonce intervient au lendemain de l'engagement des Etats-Unis à offrir à la Corée du Nord une aide économique et des "garanties" si elle s'engageait dans une "dénucléarisation rapide" et "complète" au cours du sommet du 12 juin entre Kim Jong-un et Donald Trump, la toute première rencontre entre un président des Etats-Unis en exercice et un dirigeant nord-coréen.

Alors que la Corée du Sud a connu un miracle économique dans les années 1960-70, tournant la page des ravages de la guerre de Corée (1950-53), son voisin reclus est lui soumis à la "pression maximale" voulue par Washington, mélange de sanctions internationales draconiennes, d'isolement diplomatique et de menaces militaires.

De retour de Pyongyang où il a de rencontré Kim Jong-un avec lequel il s'était déjà entretenu un mois plus tôt en tant que directeur de la CIA, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a évoqué vendredi des discussions "bonnes" et "chaleureuses".

C'est à l'occasion d'un sommet intercoréen historique le 27 avril que Kim Jong-un avait proposé à Séoul de fermer en mai son seul site connu d'essais nucléaires.

Ce site souterrain a été le théâtre des six essais nucléaires effectués par Pyongyang dont le dernier remonte à septembre.

Le site, entouré de sommets escarpés, est situé à une grande profondeur sous une montagne granitique de 2.000 m d'altitude dans le Hamqyong du Nord, une province du nord-est. Il est considéré comme un endroit idéal pour résister aux forces déchaînées par des explosions nucléaires.

Son existence a été mise au jour en octobre 2006 avec le premier essai nucléaire nord-coréen, au temps de Kim Jong Il, le père défunt de Kim Jong-un. Depuis, il est scruté par des images satellitaires.

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