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Affaire Steve Bolton: l’Union des Artistes supervise les répétitions de «Fame»

Malgré les allégations d'abus psychologiques et physiques, Serge Postigo et JPR réaffirment leur confiance envers le chorégraphe.
Facebook/Steve Bolton

Steve Bolton, visé par des allégations d'abus psychologiques et physiques rapportées par La Presse en décembre dernier, collabore à nouveau avec Juste pour rire sur la comédie musicale Fame. L'Union des Artistes assure toutefois une surveillance soutenue des répétitions, a-t-on appris lors d'une rencontre de presse, plus tôt cette semaine.

Chorégraphe reconnu, Steve Bolton a travaillé à plusieurs reprises pour la bannière Juste pour rire au fil des ans, notamment sur les grandes productions Mary Poppins et Footloose, en 2016 et 2017.

Aux dires de Serge Postigo, metteur en scène de Fame et des deux spectacles cités ci-haut, il n'a jamais été question d'écarter Bolton de l'équipe de Fame, malgré les agissements allégués qu'on lui reproche.

Or, une personne envoyée par l'Union des Artistes assiste régulièrement aux rencontres de la troupe de Fame, pour protéger autant la vingtaine d'artistes qui oeuvrent sous les ordres de Bolton que lui-même, pour éviter les dérapages en tous sens. Dès la parution de l'article de La Presse, l'Union des Artistes avait d'ailleurs manifesté son intention d'exercer une «vigie accrue sur tous les plateaux impliquant M. Bolton».

Serge Postigo a pour sa part mentionné qu'il n'y a «pas toujours» quelqu'un de l'UDA sur place aux répétitions de Fame, mais que la mesure implantée par le syndicat des artistes est «super correcte».

«Moi, je suis là, aussi, pendant les répétitions de danse, a relevé Serge Postigo, qui était aussi derrière Mary Poppins et Footloose. Le Steve Bolton que j'ai cette année, c'est le même Steve Bolton que j'ai depuis trois ans. Ce que je vois là, c'est ce que j'ai eu l'an dernier, et l'autre année d'avant. C'est le même homme, qui ne joue pas de games, qui est le même, qui est adorable. Les danseurs l'adorent. Il est d'un talent monumental, cet homme.»

«Je pense que ça se sent, combien j'aime ma gang, et je pense que ma gang m'aime beaucoup, aussi, a continué Serge Postigo. Jamais, jamais je ne laisserai quelqu'un faire du mal à ces gens-là, ou ne serait-ce qu'altérer l'ambiance de travail. Qui que ce soit ici, même si c'était Guylaine Lalonde, la présidente de Juste pour rire; je la sortirais de ma salle de répétition, et je lui dirais : «Crisse-moi dehors si ça te tente, j'en ai rien à foutre. Moi, ma responsabilité c'est de mener ces gens-là à destination, et tu nuis. Get Out!» Peu importe comment la personne s'appelle. Alors, jamais je ne tolérerai de vivre ici ce que j'ai lu.»

Plus de recul pour Bolton

Steve Bolton, pour sa part, estime que le tumulte médiatique le concernant lui a apporté «un genre de recul» sur sa manière de pratiquer son métier. Dans la foulée des révélations de La Presse, l'homme a perdu le contrat qui le liait à l'émission Révolution, de TVA, où il devait être juge à l'automne, et la danseuse Kim Gingras a dénoncé son attitude à Tout le monde en parle, il y a quelques semaines.

«Je me suis demandé s'il fallait continuer de travailler avec une certaine rigueur, a mentionné Steve Bolton, en entrevue avec le HuffPost Québec. Est-ce qu'il faut travailler avec rigueur pour avoir ce qu'il faut? Moi, j'ai déjà travaillé à Toronto, à Los Angeles, à New York, à Londres, et je crois que la rigueur, c'est important. Évidemment, toujours dans le respect. Tout le monde, dans Fame, aime travailler dans cette rigueur, et dans le plaisir. La seule chose que je pourrais dire, c'est que ça m'a fait réaliser à quel point j'adore ce domaine-là, et j'adore travailler avec Serge et l'équipe de Juste pour rire. Les comédies musicales, c'est mon gros trip

«Il y a un ajustement à travers les générations, a-t-il ajouté. Les affaires changent et, plus tu es old school, plus tu t'ajustes, au fur et à mesure. Il faut toujours s'adapter à chaque environnement. Je pense que tout le monde devrait prendre ce recul, pour s'ajuster à chaque situation particulière, à chaque contrat particulier, à chaque demande particulière. Je pense qu'en entrant dans un projet et en se posant cette question au début, c'est ce qui est important.»

L'artiste affirme toutefois que ce n'est pas le texte de La Presse qui l'a amené à être moins «old school», pour emprunter ses paroles, et qu'il avait commencé à revoir ses méthodes bien avant.

«Parce que j'y croyais déjà, a-t-il précisé. Mais, en même temps, je n'ai pas peur d'avoir la même rigueur. Zéro. Je n'ai pas peur d'être direct et demandant, en autant que ça ne cause pas de blessures, et en autant que ça soit dans le respect. Mais, si tu ne fais pas la job, je vais te le dire directement.»

Steve Bolton n'a par ailleurs jamais senti son lien avec Juste pour rire affaibli dans l'affaire qui l'a ébranlé.

«Les gens de Juste pour rire m'ont vu travailler sur tous leurs shows. Ils connaissent tous les détails. Si c'était des affaires aussi majeures que ça, c'est certain que, pour eux, il n'y aurait pas eu de questions. Mais on est rendus au point où on a fait le travail qu'on avait à faire, et moi, j'apprends à chaque année. C'est pour ça qu'ils me font confiance. Tu peux demander aux artistes, ils trippent tous.»

Fame sera à l'affiche du Théâtre St-Denis du 7 au 28 juin. Gabrielle Fontaine et Marie-Denise Pelletier, notamment, font partie de la distribution.

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