CLIMAT - Le tourisme représente près d'un dixième des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C'est le résultat de travaux publiés ce lundi 7 mai dans la revue Nature.
Avec 4,5 milliards de tonnes de CO2 émis par an, ce secteur si porteur contribue au réchauffement climatique quatre fois plus que ce que l'on pensait jusqu'alors, selon l'équipe de chercheurs australiens.
Pour arriver à ce résultat, ils ont calculé l'impact en termes de gaz à effet de serre de tout ce qu'implique le tourisme, avec des données provenant de 189 pays. Le voyage bien sûr, cause principale (surtout l'avion), mais aussi la nourriture ou les souvenirs achetés sur place. Au global, cela représente 8% des émissions mondiales.
En dehors du spectre de l'Accord de Paris
On retrouve dans le top 5 des pays dont les touristes ont la plus grosse empreinte carbone les Etats-Unis, la Chine, l'Allemagne, l'Inde et le Mexique. La majorité des gaz à effet de serre sont avant tout dus au tourisme intérieur, et non international pour ces pays.
Ce n'est pas le cas pour des Etats moins industrialisés, mais plus touristiques. Dans certaines îles comme les Maldives, les îles Maurices, Chypre ou encore les Seychelles, le tourisme représente une part très importante des émissions de gaz à effet de serre: entre 30 et 80%.
Les auteurs de l'étude alertent surtout sur le fait que la croissance du tourisme mondiale est importante. Surtout, il n'y a rien de prévu pour limiter une partie de ces émissions: l'Accord de Paris, même s'il était respecté par tous, y compris les Etats-Unis qui souhaitent en sortir, ne s'attaque pas à l'aviation.
"Une taxe carbone, en particulier pour l'aviation, pourrait être nécessaire afin de limiter une croissance future non-contrôlée des émissions liées au tourisme", explique Ya-Yen Sun, co-auteur de l'étude, dans un communiqué de l'université de Sydney.
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