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Les sept députés dissidents du Bloc québécois veulent fonder un nouveau parti

«C'est terminé, l'aventure du Bloc québécois, malheureusement. On passe à autre chose», a indiqué Rhéal Fortin.

Deux mois après avoir claqué la porte du Bloc québécois, les sept députés dissidents travaillent à une «nouvelle offre politique» pour représenter les intérêts du Québec à Ottawa. Ils lancent une tournée de consultation afin de créer un nouveau parti politique à temps pour les prochaines élections.

«Le Bloc québécois que vous avez connu et auquel nous avons adhéré et consacré tant d'énergie n'existe malheureusement plus, a déclaré le député Rhéal Fortin. Pourtant, dans la défense des intérêts de la population québécoise, le travail n'est pas terminé et demeure toujours essentiel – peut-être plus qu'il ne l'a jamais été.»

Louis Plamondon, qui a participé à la fondation du Bloc en 1991, admet qu'il a «un peu de nostalgie», puisqu'il a le Bloc tatoué sur le cœur. Même s'il vit cette scission comme un «divorce», il souligne que le nouveau parti est un projet «emballant».

C'est terminé, l'aventure du Bloc québécois, malheureusement. On passe à autre chose.Rhéal Fortin, ex-chef du Bloc par intérim

«J'ai l'impression de repartir un aussi beau mouvement aujourd'hui, puisque dans l'état actuel des choses, le Bloc est désincarné. Je pense qu'il n'existe plus, ni dans la tête des citoyens, ni dans la tête des membres», a affirmé le doyen du parti.

Dans les prochaines semaines, le Groupe parlementaire québécois – nom temporaire que se sont donné les sept députés après leur départ du Bloc – compte présenter leur proposition un peu partout au Québec. Leur démarche se conclura par un «grand ralliement» et la recherche d'un chef.

Photo d'archives de Rhéal Fortin (centre) et des autres députés dissidents du Bloc québécois.
La Presse canadienne
Photo d'archives de Rhéal Fortin (centre) et des autres députés dissidents du Bloc québécois.

Même s'ils se disent tous indépendantistes, les sept élus tendent la main aux députés québécois des autres partis qui souhaitent défendre les intérêts du Québec d'abord et avant tout.

«S'il y en a qui disent: "On est tannés de se fermer la trappe pour défendre les intérêts de l'Ontario et ne pas montrer que notre parti est divisé", venez nous voir. On veut additionner», a déclaré le député Gabriel St-Marie. Autrement dit, pas question de leur demander de faire une «profession de foi» souverainiste.

Les députés ont quitté le Bloc québécois le 28 février dernier, en disant être incapables de travailler avec la chef Martine Ouellet. Celle-ci leur a tendu la main une fois de plus lors d'un conseil général dimanche, après les avoir accusés d'alimenter des «fake news» à son sujet et d'être en «rupture avec la démocratie interne» du parti.

Lors de ce conseil général, les délégués ont accepté de tenir un référendum auprès des membres sur la mission du parti – «promotion de l'indépendance» ou «défense des intérêts du Québec» - et un vote de confiance les 1 et 2 juin.

Ouellet perd des appuis

L'un de ses plus fidèles alliés, l'ex-chef et député Mario Beaulieu, a tenté de devancer le vote de confiance à l'endroit de Mme Ouellet. Sa proposition rejetée, il a annoncé qu'il n'avait plus confiance en la chef et qu'il réfléchissait à son avenir politique au sein du Bloc québécois.

M. Beaulieu, qui prévoyait annoncer sa décision rapidement, fera part de ses intentions que la semaine prochaine ou celle d'après, a indiqué une source. Les sept députés ont indiqué qu'il était le bienvenu parmi eux.

Lundi, c'était au tour de la vice-présidente du parti, Kédina Fleury-Samson, de quitter le navire, en désaccord avec le référendum à deux volets qui se tiendra dans un mois. «Das un contexte politique, la solidarité et le ralliement sont impératifs pour garder une discipline. Tu te rallies ou tu pars», a-t-elle dit en entrevue avec Le Devoir.

Ce n'est pas la première fois que des bloquistes dissidents quittent pour former un nouveau parti. Après l'élection de M. Beaulieu comme chef du Bloc en 2014, le député Jean-François Fortin a créé le parti Forces et Démocratie. Il a perdu ses élections en 2015 et son parti a disparu peu de temps après.

Les sept dissidents font le pari que cette fois, ce sera différent. «C'est terminé, l'aventure du Bloc québécois, malheureusement. On passe à autre chose», conclut le député Rhéal Fortin.

Avec des informations de La Presse canadienne.

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