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Perquisition dans des bureaux d'une coentreprise de Bombardier à Moscou

Dans le cadre d'une enquête de présumée corruption.
AFP/Getty Images

Bombardier a confirmé que les bureaux de sa coentreprise russe à Moscou ont récemment été «visités» par les autorités locales du pays, alors qu'un reportage suggère qu'ils ont plutôt été la cible d'une perquisition il y a plusieurs mois.

Un porte-parole du constructeur d'avions et de trains, Simon Letendre, a indiqué par courriel lundi que ce sont les douaniers russes qui se sont présentés le 2 avril dernier.

«Comme toujours, nous collaborerons à toute enquête et tiendrons au courant nos parties prenantes le cas échéant», a-t-il écrit sans fournir plus de détails sur le dossier.

Ces commentaires de Bombardier survenaient après la publication d'un reportage par le «Globe and Mail» qui décrit une opération policière s'inscrivant dans une enquête de présumée corruption relativement à un dossier d'approvisionnement de matériel ferroviaire.

La coentreprise visée en territoire russe est formée par Bombardier Transport et la compagnie publique des chemins de fer de Russie.

Le quotidien torontois affirme avoir consulté des documents et des bandes vidéo — montant des individus masqués et portant des armes d'assaut — qui démontrent que la perquisition a bel et bien eu lieu et que l'enquête a été lancée l'automne dernier.

Selon les documents consultés par le journal, cette enquête s'attarderait à Multiserv Overseas, une société-écran établie au Royaume-Uni qui aurait servi d'intermédiaire dans plus d'une centaine de transactions impliquant Bombardier.

Cette nouvelle n'a pas semblé effrayer les actionnaires de la multinationale québécoise. À la Bourse de Toronto, le titre de l'avionneur a clôturé à 3,97 $, en recul de deux cents, ou 0,5 pour cent.

Multiserv Overseas s'est récemment retrouvée au coeur d'une controverse impliquant Bombardier en Suède. En octobre, le ministère public avait décidé d'en appeler de la libération d'Evgeni Pavlov, un employé d'une filiale suédoise de Bombardier Transport.

Le Russe avait été appréhendé en mars 2017 par les autorités suédoises avant d'être accusé de corruption dans une affaire concernant l'obtention d'un contrat d'environ 340 millions $ US portant sur un nouveau système de signalisation.

À ce moment, Bombardier disait ne rien avoir à se reprocher.

En 2013, le constructeur d'avions et de trains québécois faisait partie du consortium ayant décroché un contrat afin d'installer un système de signalisation le long d'un lien ferroviaire de 500 kilomètres reliant l'Europe et l'Asie au réseau de l'Azerbaïdjan.

L'agence de presse suédoise TT ainsi que la chaîne de télévision publique SVT affirmaient que leur enquête démontrait que Bombardier Transport aurait vendu son équipement de signalisation en Azerbaïdjan par le biais de Multiserv Overseas.

D'après Marc David, professeur de communication marketing à l'Université de Sherbrooke spécialisé en gestion de l'image de marque et de la réputation, les événements survenus en Russie viennent sans aucun doute peser sur la réputation de Bombardier.

«C'est toujours un élément négatif même si pour le moment on parle d'allégations car il y a toujours une présomption d'innocence», a-t-il indiqué au cours d'un entretien téléphonique.

M. David a rappelé que lorsqu'une entreprise se trouve «dans l'erreur», aller de l'avant en dévoilant ce qui s'est passé constitue souvent un des meilleurs moyens pour mitiger les effets négatifs sur sa réputation.

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