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«Origami», François Arnaud ou l’art de prendre des risques

Le nouveau film de Patrick Demers donne enfin l'occasion de retrouver l'acteur dans un film québécois.
Bertrand Calmeau

François Arnaud, révélé en 2009 avec J'ai tué ma mère de Xavier Dolan, poursuit depuis une carrière prolifique à la télévision américaine. La sortie du nouveau film de Patrick Demers, Origami, donne enfin l'occasion de retrouver l'acteur de 32 ans dans un film québécois. Entrevue.

Les Borgia, Unreal, X Company, Blindspot, Schitt's Creek, les productions de l'autre côté de la frontière s'accumulent pour François Arnaud. En pause de quelques semaines avant de reprendre le tournage au Nouveau-Mexique de la deuxième saison de Midnight, Texas, diffusée sur NBC, le jeune comédien accompagne la sortie de Origami, long métrage insolite et envoutant dans lequel il tient la tête d'affiche.

«Je reçois des opportunités ailleurs, mais je n'ai pas particulièrement envie de renoncer à travailler au Québec, lance François Arnaud. Pour moi, des projets comme Origami font partie de cette volonté de participer à des films de réalisateurs québécois. C'est également arrivé à un bon moment, puisque j'étais libre lorsque j'ai accepté le rôle.»

Tiré de l'art japonais du pliage de papier, le titre du film Origami est par extension la capacité pour le personnage principal de pouvoir plier le temps afin de voyager à travers différents moments de sa vie. Le scénario est signé par le duo André Gulluni et Claude Lalonde. «On ne voit pas cela souvent. Le rôle est assez inusité dans le paysage cinématographique québécois. Et puis, qui n'a jamais rêvé de pouvoir retourner dans son passé pour modifier le cours des événements?»

Quand The Matrix rencontre Gaz Bar Blues

Drame psychologique flirtant avec les codes du thriller et de la science-fiction, l'œuvre ambitieuse donne une grande place au jeu de François Arnaud. «J'ai tout de suite été happé par le récit. C'est comme si The Matrix rencontrait Gaz Bar Blues. Je trouve courageux et brave qu'un cinéaste aille dans des territoires cinématographiques qui ne lui sont pas forcément familiers.»

Plus qu'une plongée à la fois existentielle et spatio-temporelle, Origami s'amuse à brouiller les pistes pour mieux nous étonner. «Mon personnage est un artiste solitaire, réservé et très amoureux de sa fille et de sa femme. Il est choyé par la vie avant de basculer dans un drame inimaginable. C'est un homme qui se sent un peu en dehors de ses souliers. Il est toujours soit en avance, soit en retard, par rapport à ce qu'il est en train de vivre. Ce qui entraine un sentiment de perte de contrôle que je trouvais intéressant d'explorer.»

L'acteur, installé à New York, raconte avoir effectué en amont du tournage un gros travail sur sa performance, toujours en coordination avec le réalisateur. «J'avais envie d'occuper une place créative afin de m'assurer que ce film soit aussi le mien, explique-t-il. C'était nécessaire puisqu'il me fallait créer une vie à un personnage complexe ravagé par la perte d'un être cher.»

Cette proposition hors des sentiers battus s'est avérée l'opportunité de toucher à autre chose, quitte à s'aventurer dans l'inconnu. François Arnaud avoue même aimer prendre des risques. «C'est un désir de vertige. Je ne m'assois sur rien. J'ai souvent envie d'aller où l'on ne m'attend pas. Je veux me surprendre aussi, que ce soit dans du cinéma populaire ou du cinéma d'auteur», conclut-il.

Origami – Patrick Demers – Filmoption International – Drame – 99 minutes – Sortie en salle le 27 avril 2018 – Canada, Québec.

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