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Sophie Nélisse a refusé un gros rôle dans une grosse série… et l’assume totalement (ENTREVUE)

«Fugueuse», ça vous dit quelque chose?

En décembre, le magazine L'Actualité publiait un dossier ayant pour thème «Avoir 18 ans en 2018» et offrait dans la foulée une entrevue avec l'actrice Sophie Nélisse, qui a justement atteint l'âge de la majorité il y a tout juste un mois.

La journaliste Noémi Mercier a ainsi demandé à la comédienne si le type de rôles qu'on lui propose évolue au fur et à mesure que celle-ci devient une femme. Ce à quoi Sophie Nélisse a répondu :

«Je me suis fait offrir une série québécoise, par exemple. Le personnage était vraiment intéressant, mais écoute, il fallait que la fille se mette tout nue puis qu'elle se fasse tenir par cinq hommes pendant qu'elle suçait un monsieur. J'ai proposé des façons de faire au réalisateur pour que je n'aie pas à être complètement nue. C'est possible de jouer avec une doublure, des prothèses, des angles de caméra. Finalement, je n'ai pas accepté le rôle parce que le réalisateur n'était pas prêt à travailler avec moi, il trouvait que ça allait être trop compliqué...»

On comprendra, entre les lignes, que la série en question est Fugueuse, qui fut un succès retentissant sur les ondes de TVA, cet hiver, et qui a porté la jeune Ludivine Reding, laquelle a finalement hérité du rôle principal, au rang de star.

Constatant l'impact du projet sur le public et le milieu de la télévision, la jeune femme éprouve-t-elle des regrets d'avoir laissé filer pareille occasion?

«C'est sûr que c'est dur, a reconnu Sophie Nélisse, en entrevue avec le HuffPost Québec. Après, tu vois la série ou le film, c'est tellement gros, ç'a tellement fonctionné... Mais en même temps, je me dis : oui, mais à quel point, moi, j'aurais été à l'aise dans ça? Oui, j'aurais peut-être eu tout cet éclairage sur moi, oui, j'aurais été appelée pour plein de trucs, mais est-ce que ça aurait vraiment valu les trois mois de malaises, d'inconforts, de ne pas me sentir bien dans ma peau, tout ce stress-là...?»

«Moi, je le sais à quel point je stresse avant mes rôles, quand il y a des choses où je ne suis pas à l'aise, des scènes de sexe, des affaires comme ça, a continué la jeune femme. Je sais à quel point ça m'angoisse. Est-ce que je voulais vraiment passer des semaines, avant, à angoisser avec ça? Je trouve que ça ne valait juste pas la peine. À un moment donné, c'est ça : on choisit nos rôles. Après, tu regardes les autres et tu te dis que tu aurais peut-être dû le faire... mais tu ne peux pas avoir de regrets.»

«Je l'assume, a complété Sophie Nélisse. Est-ce que ça aurait valu la peine de me sentir comme de la marde pendant trois mois, pour avoir cette lumière-là...?»

Rupture médiatisée

Dans la dernière année, Sophie Nélisse a goûté à une réalité, non seulement d'adulte, mais de personnalité publique, à la vie publique, alors que sa rupture avec le comédien Maxime Gibeault, après une relation amoureuse qui a duré un peu plus d'un an, a défrayé les manchettes des magazines et des sites de nouvelles artistiques, en février.

Le jeune couple affichait jusque-là joyeusement son amour sur Instagram et dans les événements mondains. Sophie Nélisse a par la suite affirmé, récemment, qu'elle avait trouvé un brin pénible de voir ce moment ardu de sa vie être médiatisé, au vu et au su de tous. Compte-t-elle désormais être un peu plus discrète quant à sa vie privée?

«Ce n'est pas que je n'ai pas apprécié, c'est normal, a-t-elle nuancé. C'est juste que je ne m'y attendais pas, et c'est la première fois que je vis quelque chose de difficile comme ça. On passe tous par là...»

«Et après, que ça soit médiatisé, oui, je trouve ça difficile. De me le faire remettre dans la face, qu'un article sorte le matin, de voir ça... J'ai tellement de la misère moi-même, à vivre ça, c'est vraiment difficile de se le faire remettre dans la face. De se faire faire des commentaires par des gens qu'on ne connaît pas... Justement, tu ne me connais pas ; je n'ai aucune idée tu es qui, et tu viens me parler de ma relation?! C'est la même affaire avec les réseaux sociaux. Je réalise à quel point le monde est petit!»

«Ce n'est pas que je ne veux pas en parler, ce n'est pas que les médias n'ont pas été cool, a ajouté Sophie Nélisse. C'est vraiment normal, c'est une chose avec laquelle je dois vivre, dans la vie, avec qui je suis, mais c'est à moi, après, de décider de ce que je choisis de partager et, en ce moment, je me dis que je n'ai pas grand-chose que je juge pertinent de partager, pas grand-chose que j'ai besoin de partager, alors je vais juste filtrer un peu plus, peut-être...»

Demain des hommes

Celle qui termine actuellement une session de sa formation en cinéma au Collège Ahuntsic jouera peut-être dans un nouveau film en juillet, mais rien n'a encore été officialisé en ce sens. Pour l'instant, on peut la voir dans la série Demain des hommes, écrite par Guillaume Vigneault et réalisée par Yves-Christian Fournier, qui vient d'être mise en ligne sur Tou.tv Extra.

Dans cette fiction-chorale aux multiples personnages portant sur le hockey junior, Nélisse interprète Roxanne, la fille de Serge Rousseau (Roger Léger), le propriétaire de l'équipe au centre des intrigues, les Draveurs de Montferrand. Tournant autour du banc des joueurs davantage pour les beaux yeux des sportifs que pour leurs exploits sur la glace, Roxanne se liera peut-être plus sérieusement avec l'un d'entre eux, mais son attitude cache une grande vulnérabilité, a souligné la comédienne.

«Elle fait semblant d'avoir beaucoup confiance en elle, mais on va comprendre, à travers les épisodes, qu'elle a une grande profondeur. Elle cache un manque d'amour paternel, parce que son père n'est jamais là. Elle s'entoure de garçons pour se donner confiance, mais au fond d'elle, elle a beaucoup de peine, et on va le découvrir.»

Enthousiasmée par la trame sonore de Demain des hommes, qui slalome dans plusieurs registres en se promenant de Tire le Coyote à Jean Leloup, par exemple, Sophie Nélisse apprécie en outre le réalisme de cette saga, qui prend des allures de Lance et compte moderne.

«J'aime le fait qu'on aille dans beaucoup de gammes d'émotions : on rit, on s'attache rapidement aux personnages. On peut tous s'identifier à chacun d'eux, même si on n'est pas dans une équipe de hockey. On réalise que les joueurs ont des vies similaires aux nôtres et qu'ils ont tous des problèmes de leur bord...»

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