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Ce qu’on a appris lors de l’étude des crédits avec Couillard, Lisée et Legault

Nous avons écouté leurs cinq heures d’échanges pour vous.
Le premier ministre Philippe Couillard lors de l'étude des crédits budgétaires à la Commission des institutions.
LA PRESSE CANADIENNE
Le premier ministre Philippe Couillard lors de l'étude des crédits budgétaires à la Commission des institutions.

QUÉBEC – L'étude des crédits budgétaire à l'Assemblée nationale peut parfois s'avérer un travail long et laborieux. Mais il peut aussi laisser libre cours à des échanges parfois houleux ou comiques entre les élus.

L'étude des crédits du conseil exécutif, qui a réuni les chefs de chaque parti, s'est transformé en mini-débat où chacun a tenté de marquer des points politiques. Nous avons écouté les cinq heures d'échanges pour que vous n'ayez pas à le faire.

On a appris l'existence de la droite «dure»

Existe-t-il une droite «molle»? Le premier ministre Philippe Couillard a tenté de dépeindre le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault et son candidat vedette Youri Chassin comme des partisans de la «droite dure».

«Bien, voyons donc! C'est lui qui est de la droite méchante», s'est fâché M. Legault, qui a répliqué que les Québécois n'embarqueraient pas dans la «campagne de peur» du chef libéral.

Le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, a présenté son fameux tableau de dépenses qui ressemble à une main qui fait un doigt d'honneur en précisant à M. Couillard que «ce serait pire avec la CAQ, mais c'est de vous dont on va parler». (M. Legault a ri.)

La gestion de l'offre revient dans les débats (bonjour, Maxime Bernier!)

Parlant de Youri Chassin – le candidat vedette de la CAQ et ancien directeur du think tank de droite l'Institut économique de Montréal – M. Couillard a remis en doute la promesse de la CAQ de protéger le système de gestion de l'offre qui régit l'agriculture au Québec.

M. Chassin, qui en prônait l'abolition, s'est finalement rallié à la position de son parti. C'est tout le contraire de l'ancien candidat à la direction du Parti conservateur du Canada, Maxime Bernier, qui a fait une bonne part de sa campagne contre la gestion de l'offre.

La position de M. Bernier a permis à son adversaire Andrew Scheer de mobiliser plusieurs agriculteurs au Québec. M. Scheer a gagné la chefferie de son parti par un fil.

Couillard est une «rock star» dans le Nord du Québec

Les périodes réservées au gouvernement sont toujours une bonne occasion pour les députés libéraux de se faire valoir auprès de leur chef. Le député d'Ungava, Jean Boucher, a enrobé son temps de parole d'un hommage sirupeux à souhait.

Depuis le passage de M. Couillard dans sa circonscription, M. Boucher dit qu'il se fait demander à toutes les semaines quand le premier ministre va revenir.

«Partout où vous passez, vous êtes comme un aimant, M. le premier ministre. Les gens veulent vous voir, vous toucher, vous serrer la main. Ça a été la même chose à Kuujjuaq quand on est allés visiter l'école. Les enfants vous attendaient, puis on aurait dit que c'était une «rock star» qui débarquait à l'école.»

Couillard refuse l'étiquette de «paternaliste»

Le chef du PQ, Jean-François Lisée, est revenu sur l'échange la veille entre le premier ministre Couillard et la plus jeune députée de l'Assemblée nationale, Catherine Fournier. Cette dernière a piqué M. Couillard sur la nomination partisane de jeunes libéraux sur les conseils d'administration des sociétés d'État.

«Je suis excessivement déçu d'entendre la plus jeune députée de l'Assemblée se comporter de cette façon. Je pensais entendre de sa part la politique faite autrement», avait dit M. Couillard, un ton qualifié de «condescendant», voire «paternaliste» par les partis d'opposition.

«Je nie totalement toute allusion au paternalisme», a répliqué M. Couillard, qui dit refuser cette «étiquette-là».

Par contre, Couillard lance des fleurs à GND

Outre l'entente avec les médecins spécialistes et le plan du Réseau express métropolitain, le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a énuméré cinq décisions qui vont à l'encontre de la promesse de M. Couillard de constituer «le gouvernement le plus transparent» de l'histoire.

Même si M. Nadeau-Dubois a fini par traiter le Québec de «cancre» en matière de transparence, les deux politiciens ont fini par tenir un débat sur l'importance de ne pas céder au populisme. Le premier ministre n'a pas manqué de lui lancer des fleurs – un contraste net avec son attitude envers la jeune députée Catherine Fournier.

«Il faut avoir vraiment une approche profonde et réfléchie. Je crois que mon collègue l'a, cette approche. Je vais lui rendre grâce là-dessus. Moi, je crois qu'il fait de la politique de cette façon-là. On n'est pas d'accord, clairement, sur quelques enjeux, mais c'est le genre de politique que je le vois pratiquer, et je l'en félicite.»

Encore des contradictions sur l'entente avec les médecins spécialistes

Des échanges corsés ont eu lieu entre M. Couillard et M. Legault, qui ne s'entendent pas sur ce que chacun a fait lorsque l'autre était ministre de la Santé.

M. Couillard accuse M. Legault d'avoir signé une «très malheureuse et regrettable» lettre d'entente en 2003 qui lie le salaire des médecins spécialistes québécois à ceux de l'Ontario. Or, le chef de la CAQ réfute cette allégation «à la vie, à la mort» et soutient plutôt que c'est le legs de M. Couillard.

Bref, il semble qu'on ne saura pas pour le moment si les médecins d'ici sont mieux payés que ceux de l'Ontario. Chose certaine, M. Couillard défend son entente, qu'il qualifie de «belle réussite». «Il y a tellement de bénéfices dans cette entente qu'il ne faut pas la mettre à risque», dit-il.

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