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Tout le monde en parle: Chantal Machabée et son amour inconditionnel pour Guy Lafleur

La journaliste sportive a fait le point sur sa carrière avec Guy A. Lepage.

La parution de la biographie de Chantal Machabée, Chantal Machabée – Désavantage numérique, a été l'occasion pour Guy A. Lepage de remémorer quelques points forts de la carrière de la journaliste sportive et icône de la chaîne RDS, qui prenait place à sa table, à Tout le monde en parle, dimanche.

Oui, la dame a jadis rêvé de jouer dans la Ligue nationale de hockey avant de plutôt se ranger du côté des observateurs professionnels, mais ce n'est qu'après avoir mis ses enfants au monde qu'elle a (un peu) accompli son ambition, en oeuvrant sur la glace dans une ligue féminine. Ses garçons lui criaient alors «T'es poche, maman!» depuis les gradins.

«J'étais vraiment pas bonne, mais mon Dieu que j'avais du cœur! J'étais... une fille de quatrième trio!», a rigolé la principale intéressée.

Jeune, Chantal Machabée se rendait seule au Forum de Montréal pour assister à des parties de hockey, et attendait à la fin des matchs pour recueillir des autographes de ses joueurs préférés. Elle en a ainsi accumulé une cinquantaine de son idole, Guy Lafleur.

«Il m'a toujours signé ça avec un sourire. Guy Lafleur, c'est tellement une belle idole. D'abord, c'était le meilleur joueur de hockey de la planète. Il était électrisant, il déjouait tout le monde, les cheveux au vent, c'était un beau monsieur... Le démon blond (...) On l'aimait d'amour, Guy Lafleur. Pour moi, Guy Lafleur, c'était Dieu», a raconté celle qui a néanmoins dû attendre près d'une dizaine d'années après son entrée à RDS pour interviewer ledit Dieu Lafleur, en 1998.

«Moi je ne suis jamais nerveuse, quand je fais des entrevues, mais là, je perdais mes moyens, a-t-elle avoué. Vraiment. Le cœur me tremblait, "je vais faire une crise cardiaque!". Il a été tellement fin! Il est tellement accessible, sympathique, et tout ça, qu'il m'a rendu la vie facile. C'est un grand moment pour moi».

Proche de Jacques Demers

Chantal Machabée, a-t-on spécifié à Tout le monde en parle, a été le tout premier visage qu'on a vu sur les ondes de RDS, lors de l'ouverture de la chaîne, le 1 septembre 1989. Elle n'en est par la suite jamais partie.

Parce qu'elle avait une dent croche, un patron lui a déjà demandé de se faire poser des broches, une requête qui l'a d'abord frustrée. Son supérieur lui a alors fait comprendre que, dans ce milieu d'hommes, où sa crédibilité serait déjà mise en cause simplement parce qu'elle était une femme, elle se devait d'être physiquement irréprochable. Elle a alors obtempéré et fait de la télévision avec ses broches pendant un certain temps.

Entre autres sports couverts par Chantal Machabée à RDS, on note les tournois de fers à cheval, qu'elle a commentés en compagnie de Jean-Paul Chartrand, père.

«J'ai eu tellement de fun, ç'a pas de bon sens!», s'est extasiée celle qui a également rapporté le dernier match des Expos, et qui s'est rendue à six reprises aux Jeux olympiques, à titre de chef d'antenne et annonceure maison.

Chantal Machabée voue un grand respect à Jacques Demers, qu'elle a côtoyé lorsqu'il était entraîneur, puis comme collègue à RDS. Elle est demeurée très proche de l'homme, qui a subi un AVC il y a deux ans.

«Il va bien, a-t-elle informé, dimanche. Je m'en vais le voir bientôt. Je vais le voir une fois de temps en temps. On réussit à communiquer ensemble (car Jacques Demers ne peut plus parler, ndlr). Il y a des mots qu'il dit, quand même, il comprend très bien, et il se fait comprendre. Jacques, ç'a été un as de la communication. Comme on le sait, il était analphabète et, malgré toutes ces épreuves-là, il demeure joyeux, il est beau, il est extraordinaire. Il démontre énormément de résilience».

Chantal Machabée a d'ailleurs relaté avoir appris avant tout le monde que Jacques Demers ne savait pas lire, au cours d'un tournage où il était incapable de décoder ce qu'indiquait le télésouffleur devant lui.

«Estie de chaudron!»

Ayant adopté une ligne de conduite stricte avec les athlètes, Chantal Machabée ne s'est jamais laissée séduire par un sportif, même si un joueur de la LNH – qu'elle refuse de nommer – lui a longtemps fait une cour assidue et insistante, pendant plusieurs années.

Refusant de mettre en jeu sa crédibilité pour un flirt, elle a fait savoir à celui qui la désirait, par l'intermédiaire d'un coéquipier, que «[sa] carrière [valait] plus que 30 secondes de frissons».

Vite sur ses patins dans tous les sens du terme, le hockeyeur s'est, quelques instants plus tard, approché de la bande pour lui chuchoter un: «Je t'aurais donné plus que 30 secondes». Plus tard, l'amoureux éconduit a ri de l'épisode, mentionnant à Chantal Machabée qu'il ne s'était jamais fait «virer de bord» d'une façon aussi drôle.

Évidemment, comme tant d'autres personnalités publiques, la communicatrice doit aujourd'hui composer avec son lot de messages mesquins sur les réseaux sociaux.

«C'est très heavy, a-t-elle déploré. C'est très vulgaire, et méchant. Ça n'a aucun bon sens où les gens vont. Moi, c'est: «T'es une salope, tu dois coucher avec les joueurs, t'es une connasse, tu connais rien, qu'est-ce que tu fais encore là, t'es trop vieille pour être là, laisse ta place aux jeunes»... C'est très méchant, c'est très gratuit».

«Et je remarque que ces commentaires-là, je les ai quand le Canadien connait des séries de défaites, a nuancé la pionnière. J'en ai eu, des insultes, cette année! C'est immanquable. Quand le Canadien se remet à gagner, là, je suis fine, je suis belle, je suis bonne, je suis capable (rires)»

Un peu gênée, Chantal Machabée a reconnu sacrer beaucoup, devant un Guy A. Lepage rieur. Sur la passerelle des journalistes, les soirs de matchs, on peut l'entendre pousser un «Qu'est-ce qu'il fait là, l'estie de chaudron!» quand les joueurs n'offrent pas leur plein rendement.

«Ça vient du cœur!», a ricané la tête d'affiche de RDS.

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